Pluie de films 2011, session 2
Puisque je me plais à m'évader en parlant cinéma,
Et puisque mon amour des salles obscures a toujours raison de moi,
J'entame avec bonheur ma toute nouvelle session des films de l'année,
Perdue entre un sourire, une larme, une déception, quelques clichés.
Gardant le meilleur pour la toute fin, voici aujourd'hui évoqués,
Les longs-métrages que je qualifierais de secondaires ou de légers,
Mais que, dans un souci du détail, et une vraie curiosité,
Je me serais voulue de ne pas commenter...
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Retour sur quelques drames et comédies dramatiques...
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Un balcon sur la mer de Nicole Garcia
Ça parle de quoi ?
"Marc, marié et père de famille, est un agent immobilier sans histoire. Au hasard d'une vente, il est attiré par une femme dont le visage lui est familier. Il pense reconnaître Cathy, l'amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, à la fin de la guerre d'indépendance. Mais qui est vraiment celle qui prétend s'appeler Cathy ? Une enquête commence."
Et alors ?
Une histoire sensible et délicate qui s'embourbe malheureusement dans sa complexité. Du suspense à l'ennui, il n'y a qu'un pas, et à trop vouloir jouer sur une trame romanesque et un dédale inutile, celui-ci se voit assez rapidement franchi. Le traitement du sujet est globalement fastidieux alors que son introduction laissait poindre une touche poétique d'une grande beauté, parsemée de jolies vues et d'un charme empreint de pudeur-nostalgie. Intimiste, psychologique et attachant, le film révèle certes quelques atouts bien enviables, à commencer par le jeu de Jean Dujardin, mais il ne parvient pas à se tirer vers le haut et demeure sans rythme. Dommage...
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De l'eau pour les éléphants de Francis Lawrence
Ça parle de quoi ?
"1931, la Grande Dépression sévit aux États-Unis. A la suite d'une tragédie familiale, Jacob, un étudiant vétérinaire, se retrouve plongé dans la misère et rejoint par hasard un cirque itinérant où il apporte des soins aux animaux. Il découvre derrière la beauté et la magie des spectacles, un univers impitoyable et miséreux. Lorsqu’une éléphante rejoint le cirque, il se rapproche de Marlène, l'épouse du directeur du cirque, être d'une rare et imprévisible violence, et préparent ensemble un nouveau spectacle à succès. De quoi étendre la puissance de leurs sentiments mais aussi se mettre en danger..."
Et alors ?
Une agréable surprise, lorsque l'on ne s'attend à rien en particulier, que cette romance d'un autre temps, très hollywoodienne évidemment, mais qui se laisse regarder d'un oeil bienveillant. Suivant un scénario linéaire et convenu, quoique bien amené, on fera la fine bouche devant le côté horriblement téléphoné de l'histoire et les bons sentiments qu'elle nous envoie à la pelle. Mais on saluera également l'apparition de quelques scènes touchantes et peut-être plus encore la vision de Robert Pattinson dans un rôle moins lisse et "propret" que celui de Twilight. Au final, cette fresque au "mélo" excessif reste très en surface et sans surprises, mais son charme suranné peut être appréciable pour une soirée.
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Last night de Massy Tadjedin
Ça parle de quoi ?
"Joanna et Michael sont mariés et vivent à New York. Leur union, solide et fiable, va connaître quelques troubles lorsque chacun d’eux sera tenté, la même nuit. En effet, pendant que Michael est en déplacement professionnel avec Laura, une collègue jeune, mystérieuse et attirante, Joanna recroise Alex, l’ancien grand amour de sa vie. Les 36 heures qui vont suivre obligeront le couple à faire des choix."
Et alors ?
En dépit de l'effet "pâle copie de Closer" qui ne peut qu'être mentionné, Last night joue élégamment sur le registre psycho-romantique et nous offre un long-métrage empli d'une tension délicate et sous-jacente, parfaitement maîtrisée. Porté par un jeu d'acteurs naturel et une mise en scène soignée, le film se savoure avec un plaisir non feint et permet, par la banalité même de son sujet, de s'identifier aux héros comme à leur vie privée. En effet, les sentiments, loin d'être évidents ici, sont abordés de manière désenchantée et distillés avec un côté un peu blasé bien plus parlant qu'à l'accoutumée. Tendant à une certaine réflexion quant à notre propre résistance alors, on se prend au jeu des choix et des pulsions, le côté moralisateur en moins. J'aime !
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Divertissements and co
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Sex friends de Ivan Reitman
Ça parle de quoi ?
"Entre "Sex Friends", il faut respecter quelques règles de base comme ne jamais s’offrir de cadeaux, ne pas dîner en tête à tête, accepter la concurrence, oublier le mot "chéri(e)", toujours partir avant le petit-déjeuner. Et surtout, ne jamais tomber amoureux !
Mais est-ce si clair pour Emma et Adam ?"
Et alors ?
Une comédie sympathique qui met de bonne humeur, et sans lourdeur, malgré son scénario cousu de fil blanc. Car c'est un fait: il n'y a dans Sex friends absolument aucune prétention ni aucun enjeu, mais son côté actuel très prononcé qui aborde les thématiques les plus intimes sans tabous est un nid à sourires, mené tambour battant par des acteurs fringants. Il en ressort un film bien ficelé et tout à fait plaisant à regarder dont on retiendra, plutôt que son "happy end" que je nie en bloc pour le côté ultra-prévisible, une légèreté de propos dynamique et convaincante, idéale pour une petite soirée DVD.
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Mes meilleures amies de Paul Feig
Ça parle de quoi ?
"Annie oscille entre une rupture récente et un nouvel amant indélicat tandis que sa meilleure amie, Lillian, file le parfait amour et lui annonce son futur mariage. Annie met un peu de côté ses soucis pour se consacrer à son rôle de témoin et débuter les préparatifs. Mais c’est sans compter sur les autres amies de Lillian, toutes plus incontrôlables les unes que les autres et décidées à donner de la voix pour imposer leurs choix dans l’organisation de l’enterrement de vie de jeune fille. Débute alors une délirante aventure !"
Et alors ?
Exception faite de quelques scènes divertissantes et fort cocasses, Mes meilleures amies est pour moi une vraie déception, loin du niveau Bridget Jones qu'on nous avait promis ou encore d'un Very bad trip au féminin. Pas glam' pour deux sous, le film nous entraîne dans un scénario très potache où l'humour "pipi-caca-prout" est le bienvenu et où il faut en faire des caisses (au sens propre comme au figuré, donc) pour susciter l'hilarité. Mouais... Ajouter à cela un rythme pas assez soutenu additionné d'une fin convenue, bien cul-cul, pour détonner avec le reste. C'est sans doute la recette du succès mais, même si je salue l'entrain de l'actrice principale, l'ensemble me laisse bien perplexe.
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Bad teacher de Jake Kasdan
Ça parle de quoi ?
"Elizabeth Halsey n’est vraiment pas faite pour enseigner. Elle n’aime pas les enfants, parle mal, boit, fume n’importe quoi et ne pense qu’à une chose : démissionner. Lorsque son fiancé la plaque, elle se met en tête d’épouser un jeune et riche prof remplaçant. Mais elle doit aussi composer avec sa rivale Amy, une excellente enseignante, et le prof de gym qui lui fait des avances. Les plans tordus d’Elizabeth pour parvenir à ses fins vont secouer ses élèves et ses confrères, mais c’est surtout elle qui n’en sortira pas indemne."
Et alors ?
Et alors, le film est aussi drôle qu'inconséquent. Scénario en mousse, incohérences à foison... Il est de ceux dont on ne retient rien mais avec lequel on passe un bon moment malgré tout, agrémenté de fous rires. La pétillante et sexy Cameron Diaz y est d'ailleurs pour beaucoup et elle s'amuse avec les codes, jusqu'à la caricature la plus improbable. On retiendra l'engouement de l'héroïne pour les Louboutin, une scène quelque peu "intime" en compagnie de Justin Timberlake et une première partie où le "politiquement incorrect" est un régal. Pour le reste, avouons qu'il n'y a pas grand chose à garder si ce n'est le plaisir de s'amuser !
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Paul de Greg Mottola
Ça parle de quoi ?
"Depuis 60 ans, Paul, un extraterrestre loufoque, vit sur terre à l'abri des regards et collabore avec le gouvernement américain. Quand ce dernier décide finalement de se débarrasser de lui, Paul réussit à s'échapper et tombe nez à nez avec deux adolescents attardés fans de science-fiction qui sillonnent les États-Unis en camping car. Paul les convainc de l'emmener avec eux et de l'aider à quitter la terre. La tâche s’avère d'autant plus difficile pour nos deux "héros du dimanche" qui sont poursuivis par un flic implacable assisté de deux pieds nickelés du FBI."
Et alors ?
Un cran en dessous de Hot fuzz et bien moins délirant que le terrible Shaun of the dead, Paul n'en demeure pas moins du bon divertissement surdynamité, à l'humour geek acéré. Pegg et Frost, régressifs à souhait, nous comblent de par leurs mésaventures et leur ton toujours décalé, alors qu'ils nous offrent ce nouveau film, aussi brouillon que joyeux. Et si le road movie en mode SF s'essouffle par moments, nous dévoilant quelques longueurs un peu malvenues, les références qui fusent de partout demeurent, quant à elles, un vrai bonheur ! A réserver pour une bonne tranche de rigolade entre amis.
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Même pas peur !
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Le rite de Mikaël Hafstrom
Ça parle de quoi ?
"Michael Kovak, jeune séminariste américain, se rend au Vatican pour y étudier les rites de l’exorcisme. Il nourrit de sérieux doutes à l’égard de ces pratiques, jugeant que la «possession» relève surtout de la psychiatrie. Puis il rencontre le Père Lucas, ecclésiastique légendaire qui a pratiqué avec succès des centaines d’exorcismes. Au contact de ce mentor déroutant, Michael commence à peine à se déprendre de ses préjugés lorsqu'un cas se présente à lui pour la première fois..."
Et alors ?
Du bon gros navet de compétition que voici. Anthony Hopkins a beau dévoiler une réelle prestance dans son rôle et tenter de camper une personnalité énigmatique, rien n'y change. Le rite, non content de ne point être effrayant, vire même aisément au ridicule en essayant de s'imposer tel un long-métrage aussi emblématique que L'exorciste. Le film en fait décidément trop, au point d'en sourire, et cette pseudo-chasse aux démons n'est qu'une vaste farce mal exploitée du début à la fin. On sent la série B à plein nez, c'en serait presque dérangeant. Je n'aurais qu'un mot à dire: fuir...
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Insidious de James Wan
Ça parle de quoi ?
"Josh, son épouse et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l’aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l’âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l’oeuvre de forces maléfiques voulant s’emparer de son enveloppe corporelle. Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s’aventurer dans l’au-delà ."
Et alors ?
Pas mal imaginé, Insidious est un film efficace qui, tout en tirant sans surprises les ficelles du genre, joue suffisamment avec nos nerfs pour nous arracher quelques sursauts. Le scénario, saupoudré d'un néant angoissant, nous emporte volontiers dans son univers paranormal, jusqu'à nous coller à la peau. Il lui manque cependant une dynamique puissante pour accéder à la postérité, d'autant plus que son éclectisme volontaire n'est pas très abouti et lui confère un rendu éparpillé, parfois même grotesque. Les insomnies ne seront donc pas encore au rendez-vous cette fois-ci ;)
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Scream 4 de Wes Craven
Ça parle de quoi ?
"10 ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis à Woodsboro et Sidney Prescott est parvenue à tourner la page. Mais c’est tout de même avec appréhension qu’elle y retourne pour le lancement de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu’avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci, les règles vont changer."
Et alors ?
On prend les mêmes et on recommence ? Pas forcément une bonne option... Même si l'histoire peut s'avérer astucieuse par moments, et que le renouvellement des générations est, somme toute, plutôt intéressant, la corde est tellement usée qu'on a du mal à accrocher. Et l'humour a beau être de la partie, c'est loin d'être suffisant. Soit-disant "film de la maturité" pour la saga, il est bien loin le temps où le Scream, premier du nom, nous faisait frémir d'horreur. C'est d'ailleurs non sans un certain regret que l'on voit toute l'histoire se dérouler sans qu'elle ne nous fasse beaucoup effet. Un peu plus prévisible, un peu moins addictif... Le dernier opus est une suite sans saveur qui n'apporte pas la dose tant attendue de nouveauté.
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La minute testostérone ;)
Fast Five de Justin Lin
Ça parle de quoi ?
"Depuis que Brian et Mia Toretto ont extirpé Dom des mains de la justice, ils ont dû franchir de nombreuses frontières pour échapper aux autorités. Retirés à Rio, ils sont contraints de monter un dernier coup pour se faire blanchir et recouvrer leur liberté. Ils se constituent une équipe d'élite, conscients que leur seule chance d'être acquittés pour bonne conduite nécessite une confrontation avec l'homme d'affaires véreux qui souhaite les voir morts. Mais il n'est pas le seul à leurs trousses. Luke Hobbs, agent fédéral de choc les guette aussi..."
Et alors ?
On va dire que ça se regarde. Si l'on omet le scénario (le quoi ?), l'incohérence notoire de la trame et l'aspect "déjà vu", on se prend toutefois une ribambelle de cascades en pleine figure, des effets spéciaux plutôt copieux et une bonne dose d'adrénaline. Et le pire est que ce n'est pas si désagréable au fond ! Fast Five est donc à voir comme un spectacle viril survolté où l'action demeure le seul maître à bord. A prendre ou à laisser, au choix...
-Livy-