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Livy Etoile
19 juillet 2013

Quelques mots sur l'expo' Dynamo

Dynamo_affiche

S'il est une exposition à ne pas être passée inaperçue au cours de ces derniers mois, c'est bien l'intrépide Dynamo du Grand Palais. Concept singulier, expériences sensitives, et autres jeux de lumières et de perception à décoiffer un épileptique... En bref, une panoplie à fort potentiel, toute destinée à attiser largement la curiosité d'un public avide de sensations. Et pour cause ! Le musée nous a proposé, comme à son habitude, une façon novatrice et ludique d'aborder la culture au détour d'un parcours surprenant mais non moins fascinant, hommage bienvenu à l'art abstrait et au modernisme.  Si d'aventure toutefois, vous n'aviez pas eu l'occasion de vous y rendre, ce qui suit est fait pour vous...





En quelques mots...

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Dès le début du 20ème siècle jusqu'à aujourd'hui, des questions comme la lumière, le mouvement, la géométrie dans l'espace ou encore la vision n'ont cessé de fasciner un nombre d'artistes conséquent. Il est d'ailleurs étonnant de constater que, peu importe la période, ces artistes ont su trouver une véritable communion les uns les autres, afin d'unir en une seule et même recherche, la grande diversité de leurs créations. De là, a jailli une certaine idée de l'abstrait, expérimentale il va de soi, renforcée par l'envie puissante d'exprimer une notion de temps voire un rythme. Bien loin de l'art traditionnel ou acquis d'avance, la déferlante Dynamo permet ainsi d'évoluer dans un univers incertain, résolument flou et rarement expliqué. Une excellente et folle idée, somme toute !



Des info' sur l'expo

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À mi-chemin entre œuvres stables et structures mouvantes, le parcours entraîne son aventureux visiteur au gré des salles, arborant pas moins de 16 thèmes en tout (claire-voie, permutation, concentrique/excentrique, interférence, immersion, distorsion, tactile, trame, battement, abîme, champs de force, nuée, halo, maelström, espace incertain et céleste). Notons que les œuvres sont réparties de la sorte, ne suivant pas la chronologie à la lettre mais s'égarant plutôt vers le traitement qu'elles ont en commun. Cela leur permet ainsi de communiquer tant par un aspect plastique que par l'importance omniprésente du visuel.



Et alors ?

Un tel évènement engendre autant de questionnement que d'intérêt, de par son côté atypique précisément. Car l'art ici exposé se dévoile de façon plus scientifique que pictural, plus étrange que défini. Et c'est bien là l'essentiel. 


Fontaine_Grand_Palais_pour_Dynamo

Premières impressions, premier coup de cœur. À l'entrée de l'exposition, la fontaine bien connue du Grand Palais s'est revêtue d'une chouette bizarrerie, déversant autour d'elle un brouillard saisissant. C'est elle, la sculpture de brume de Fujiko Nakaya, qui se pâme tel un chaudron magique frémissant. Le ton est désormais donné pour une visite qui n'aura, semble t-il, rien de commun.



Dan_Flavin__structure

Une fois n'est pas coutume dans une exposition, les artistes me sont pour les trois-quarts inconnus. On notera toutefois Flavin,Vasarely, Stein, Duchamp ou Calder qui n'ont jamais cessé de m'intriguer et me subjuguer au cours des années. Mais quid des autres ? Si je n'ai pas retenu tous les noms, tous les courants, je le confesse, je n'en ai pas omis pour autant leur verve artistique et leur "empreinte" si particulière. Pour le reste, j'ai préféré me focaliser sur une perception et un ressenti, laissant cette épilepsie jouissive naître en moi au fil de la visite...



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Il faut dire que dès l'introduction, le spectateur participe. Tour à tour malheureuse victime d'une salle aux lumières clignotantes (chaleur inside), d'un jeu de miroirs, de lasers et autres joyeusetés, l'ambiance ne permet volontairement pas une déambulation passive et contemplative, d'autant plus que la lecture ne prédomine pas. Ici, il faut donc jouer, s'impliquer, agir. Appuyer sur ce bouton dont jaillira des faisceaux lumineux à n'en plus finir, faire don de son reflet afin qu'il finisse pixelisé, se mettre la tête à l'envers dans un miroir, toucher les matières... Chaque sens est en éveil et c'est un émerveillement constant. Je ne vous cacherai pas que les œuvres en mouvement sont parfois vouées à nous flanquer une petite migraine de derrière les fagots ou un mal de cœur avisé mais qu'importe ! Le but est de tanguer en rythme et ne pas laisser passer une miette du spectacle qui s'offre à nous.


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Du côté de "l'immobile", la qualité est au rendez-vous. Le visiteur évolue vers des œuvres abstraites aux interprétations multiples. Qu'elles soient tableaux ou sculptures, elles brillent de par leur originalité. On passe aisément de l'illusion d'optique à la structure lumineuse. Et si tout n'est pas forcément "parlant" ou "saisissable" admettons-le, le parcours reste cependant accessible, lignes épurées et couleurs chatoyantes à l'appui. 



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Cerise sur le gâteau, Dynamo nous propose des expériences sensorielles variées plutôt réjouissantes. Outre les salles susceptibles de nous plonger dans le noir et la brume ou encore au beau milieu d'une étoile scintillante, j'ai 
particulièrement apprécié évoluer parmi ce rideau infini de fils bleutés puis savourer peu après un certain penchant touche-à-tout au sein d'un parcours digne de Fort Boyard.  



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La clé de la visite, quant à elle, demeure incontestablement l'anamorphose de Varini située sur les murs extérieurs du Grand Palais et qui s'impose comme une transition paisible au cours de l'exposition. Les curieux n'auront sans doute pas pu manquer sa photographie, à peu près immortalisée sur l'ensemble de la toile et bien plus encore ;)





En bref...

Il va de soi que rien n'est parfait et quelques petits "couacs" ont pu entacher la visite. Les ampoules ne fonctionnent parfois qu'à moitié, et quelques figures/mobiles/expériences également... N'oublions pas que monter toutes ces structures et les faire vivre au quotidien relève d'un travail de Titan ! Par ailleurs, l'abstraction pure et simple pourra sans doute être un écueil pour certains, un grand point d'interrogation ou juste une non-adhérence. Mais bien au-delà, l'exposition Dynamo est un pari gonflé et réussi, dotée d'une audace à fleur de peau qui ne manquera pas de nous en mettre plein les mirettes. À la fois intéressante et bien amenée, la visite nous plonge vite hors du temps; une occasion de perdre pied avec bonne volonté et se laisser entraîner dans un kaléidoscope de couleurs et de formes qu'on ne sera assurément pas prêt d'oublier.

-Livy-

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Commentaires
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John: <br /> <br /> Ah oui, ça dépend des goûts. Et l'abstraction peut être difficile à aborder parfois, pour "raconter une histoire" précisément. Même si en soi, le palais de la découverte est plutôt une bonne idée ;)<br /> <br /> +1 pour l'anamorphose qui est fascinante.
J
J'ai pas accroché avec l'expo. Je n'ai pas trouvé/ressenti de cohérence dans l'enchainement des couloirs (ça ne me racontait pas d'histoire ;p )<br /> <br /> J'avais l'impression d'être au palais de la découverte.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis tout à fait d'accord sur la clé de la visite (l'anamorphose de Varini située sur les murs extérieurs du Grand Palais)
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