De la légèreté des lectures d'été
Que vous soyez des amoureux de la campagne étendus sur l’herbe, des citadins à la recherche de parcs, de quais ou de jolis jardins, des vacanciers en pleine session transat et clapotis de l’eau ou bien tout simplement chez vous, adeptes du cocooning, il se pourrait fort qu’un moment-détente empreint de lecture ne vous laisse pas de marbre ; et ça tombe bien, moi non plus… Pour ce faire, je me propose de vous emmener aujourd’hui au gré d’une petite sélection de livres parfaits pour l’été, du genre léger ou à trembler, tendance girly et fou-rires à l’appui, polar certifié ou fantaisie décalée, tout ceci bien sur si le cœur vous en dit ; et vous invite ainsi à me suivre dans ce monde surprenant et imagé qui, loin de toute réalité, saura vous faire voyager même en totale immobilité !
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Humour et folie douce
Demain j’arrête de Gilles Legardinier
"Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Mais ce n’est rien en comparaison de l’obsession pour son nouveau voisin qu’elle ne connaît même pas mais qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Petit à petit, elle va tenter d’approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret.
Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie ? "
Et alors ?
Grand succès de la belle saison 2013, le roman de Gilles Legardinier est un petit bijou de drôlerie et de fraîcheur. Premier bon point : la couverture. Qui n’aurait pas envie de savoir ce qui se cache derrière un quasi lolcat en bonnet péruvien, je vous le demande ? Pour le reste, il faudra composer sans aucune mauvaise surprise car Demain j’arrête n’est pas du genre à décevoir. Sans se placer dans le registre de la grande littérature pour autant, l’auteur parvient à trouver une intrigue originale elle-même transcendée de phrases qui font mouche. La bonne humeur ambiante n’a d’égale que les rebondissements à foison et l’on se prend volontiers d’affection pour ces personnages, souvent maladroits mais décidément humains, qui pourraient presque être nous. Aucune aigreur et aucune noirceur blasée pour un pari réussi d’être le parfait livre de l’été.
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson
"Le jour de ses cent ans, Allan Karlsson s'échappe par la fenêtre de sa maison de retraite quelques minutes avant le début de la fête organisée en son honneur. Le vieillard se rend à la gare routière où il dérobe une valise dans l'espoir qu'elle contienne une paire de chaussures. Mais le bagage recèle un bien plus précieux chargement, et voilà comment Allan se retrouve poursuivi par la police et par une bande de malfrats... Commence alors son incroyable cavale à travers la Suède, mais aussi, pour le lecteur, un étonnant voyage au cœur du XXe siècle, au fil des événements majeurs auxquels le centenaire Allan Karlsson, génie des explosifs, a été mêlé par une succession de hasards souvent indépendants de sa volonté."
Et alors ?
Un soupçon d’absurde façon Martin Page, une épopée moderne absolument folle à lier, des personnages loufoques doués pour les situations inquiétantes et l’Histoire réinventée tendance déjantée... Jonas Jonasson ose tout, par le bais de son senior audacieux, et on en redemande. Le roman culte de 2012 est à lire ou à relire, se savourant de clins d’œil en facéties, non sans une vraie intelligence de propos et un comique de situation qui ne saurait laisser insensible. Les amoureux de la routine s’abstiendront certainement, les autres se délecteront devant un livre si décalé et politiquement incorrect, mais toujours bien amené. J’en ris encore.
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Romance rêvée ou onirisme exacerbé
Grands Boulevards de Tonie Behar
"À la suite d'un chagrin d'amour, Doria, une jeune comédienne de vingt-huit ans toujours en attente d'un rôle, s'installe chez son père Max, aussi léger que la fumée de ses cigares. L'appartement familial, où vit aussi Simon, le neveu de Doria venu faire ses études à Paris, est situé au cœur des Grands Boulevards, près des lieux de spectacle, des bars, du Grand Rex et de l'Olympia. Mais la Banque générale, propriétaire de l'immeuble, a décidé de le vendre, et tous ses habitants risquent l'expulsion. Avec ses locataires originaux, son kebab-lounge et ses apéros coquins, le 19 bis, boulevard Montmartre est un véritable théâtre. Les voisins s'espionnent, se font la guerre ou l'amour, mais savent bien que, face à la banque, seule l'union fera la force."
Et alors ?
Qu’on soit de Paris ou bien d’ailleurs, ce roman à la plume fluide et pétillante est une merveille pour égayer les lectures estivales avec brio. L’humour est partout, les bons mots à croquer, et qu’est-ce qu’on ne donnerait pas au final pour faire nous aussi partie intégrante de cette joyeuse copropriété dont les problèmes s’amenuisent presque sous le joli portrait de ses habitants ! Une fois encore, Tonie Behar nous offre une délicieuse facette de la vie parisienne, aussi trépidante qu’extravagante. On aime y croire autant que l’on se sent vivant au fil des pages, sur la lancée d’une comédie romantique qui en est une sans trop en faire. À mi-chemin entre existence édulcorée et séduction, tendresse et gros tracas, il ne fait aucun doute là-dessus : les filles devraient adorer.
En prime, un grand merci à Tonie (son site, ici) pour le livre et son gentil mot :)
Le plus petit baiser du monde jamais recensé de Mathias Malzieu
"Un inventeur-dépressif rencontre une fille qui disparaît quand on l’embrasse. Alors qu’ils échangent le plus petit baiser jamais recensé, elle se volatilise d’un coup. Aidé d’un détective à la retraite et d’un perroquet hors du commun, l’inventeur se lance alors à la recherche de celle qui "fait pousser des roses dans le trou d’obus qui lui sert de cœur". Ces deux grands brûlés de l’amour sauront-ils affronter leurs peurs pour vivre leur histoire ?"
Et alors ?
Sur fond de pseudo-polar, le nouveau roman de Mathias Malzieu est en réalité une merveille onirique qui oublie le romantisme cul-cul pour se focaliser sur une nostalgie bienvenue dotée d’une souffrance qui sait captiver. Suite de La Mécanique du Cœur, l’auteur n’a de cesse de nous entraîner dans son imaginaire indomptable où les objets et les êtres vivants s’harmonisent dans un monde à mille lieues de la réalité. Décryptant ainsi des sentiments à fleur de peau, parfois même effrayants de par les mots et les maux, voici bien là un livre d’écorché-vif qui touche aux émotions avec une finesse innée, invitant son lecteur dans un univers aussi sombre que fascinant. Du grand art, as usal.
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Polar et fascination
La mort s’invite à Pemberley de P.D. James
"Rien ne semble devoir troubler l’existence ordonnée et protégée de Pemberley, domaine ancestral de la famille Darcy dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux Elizabeth Darcy, désormais mère de famille et entourée des siens. Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsqu’à la veille du bal d’automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune sœur d’Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s’invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes..."
Et alors ?
Par amour pour Jane Austen, sa téméraire Lizzy Bennet et son ombrageux Darcy, on lira avec ferveur cette suite policière, fidèle au possible à l’état d’esprit du roman initial, et qui nous renvoie d’emblée à Pemberley en pleine campagne anglaise. De la sorte, même si les protagonistes ont cette fois affaire à un crime, l’exercice n’en est pas moins jubilatoire d’autant plus qu’il tient la route. Doté d’une intrigue tirée au cordeau et d’un style d’écriture qui tend à se rapprocher de celui de Jane Austen, le livre se dévore sans broncher. Naturellement moins bon qu’un original, moins digeste aussi, l’univers à lui-seul suffira à faire renaître avec beaucoup de grâce la raison comme les sentiments de personnages qui ont bercé des générations, non sans une pudeur fortement louable.
Le tailleur de pierre de Camilla Lackberg
"Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée. Le problème est que Sara, sept ans, a dans les poumons de l'eau douce savonneuse. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la balancer à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ? Et surtout pourquoi ? C'est à nouveau Patrik Hedström qui hérite de l'enquête alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde."
Et alors ?
En voici bien là, du polar suédois intense et remarquable. Suivant la digne lignée de La princesse des glaces ou encore du Prédicateur, ce nouvel opus s’impose avec beaucoup d’astuce et de réflexion. Et si l’on évoque souvent l’effet Millénium, la lecture s’en éloigne toutefois puisque l’auteure se meut ici avec d’avantage de lenteur, laissant le suspense s’étirer plutôt que de tout miser sur l’action. Le style est électrique et fort, les indices crédibles et l’enchaînement joue la carte de la prudence jusqu’à l’instant décisif. On aime ou on aime pas alors, mais impossible de rester indifférent devant une intrigue aussi complexe qu’enthousiaste, dont les descriptions délectables en feront frissonner plus d’un. Joie et bonheur.
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Creepy jusqu’au bout de la saison ;)
The Walking Dead tome 2, La route de Woodbury de Rober Kirkman et Jay Bonansinga
"Quand l’invasion zombie est survenue, Lilly Caul a fui la banlieue d’Atlanta. D’abris de fortune en campements improvisés, elle essaie à présent de survivre. Mais les zombies sont de plus en plus nombreux et leur appétit pour la chair est sans limites. Lilly trouve refuge dans une ville fortifiée connue sous le nom de Woodbury. De prime abord, c’est un parfait havre de paix : les habitants troquent de la nourriture contre des services, les barricades sont solides et le mystérieux leader qu’on appelle Philip Blake veille sur les citoyens. Pourtant, Lilly commence à douter : Blake veut qu’on l’appelle le Gouverneur et ses idées sur la loi et la justice sont déviantes. Avec une bande de rebelles, elle ouvre la boîte de Pandore et défie le Gouverneur. La route de Woodbury se transforme alors en autoroute pour l’enfer."
Et alors ?
Après L’ascension du gouverneur (j'en parlais très brièvement par ici), c’est au tour de La route de Woodbury de faire son apparition dans ma PAL. Moins haletant que le précédent, le livre permet toutefois un apport très complémentaire à la série télévisée voire à la BD, amenant avec lui une véritable psychologie des personnages et la réponse à de nombreuses questions qui auraient bien pu nous tarauder. Le résultat est là, somme toute : un style littéraire passable et moultes épisodes flippants pour un résultat ultra-efficace à nous faire froid dans le dos…. Notre carcasse ne sera donc pas prête de s’arrêter de trembler, là où comparés aux humains, les zombies semblent doux comme des agneaux. Yummy !
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Petit guide, astuces et bonnes adresses
5 saisons à Paris de Delphine Desneiges
Vous ne partez pas en vacances ? Dommage pour vous, mais pas que… La blogueuse Deedee vous invite à sillonner agréablement à travers un Paris insolite, touchant et drôle, tout composé de bonnes adresses, de trucs à tester et autres jolies trouvailles. Que vous soyez fin gourmet, gentil hipster, vraie fashionista, dingue de beauté, street-addict ou fana de culture, il est impossible que vous ne trouviez pas votre bonheur ou que vous vous laissiez envahir par l’ennui et ce, à tous les prix. Évasion garantie et pour les saisons à venir aussi !
-Livy-