Au cinéma, en 2014... [Part 1]
En mai, fais ce qu'il te plaît et vis ta vie en vrai ? Quand les sorties s'accumulent, je renâcle à vous les relater tellement je ne sais par où commencer. Et voilà bien là notre sujet: 2014 et encore aucun article ciné. Il semblerait, voyez-vous, que je mette plus d'ardeur à camper dans les salles obscures qu'à en narrer mes (més)aventures. Pourtant, force est de reconnaître que je suis loin d'avoir chômé. Le cinéma reste une seconde maison au parfum familier mais toujours empreint de nouveautés. Et si j'aime m'y attarder lors de choix bien ancrés, je peux tout autant me laisser tenter par une affiche singulière ou un dialogue inopiné. Pas de règles, zéro cohérence et la curiosité comme seule alliée: ma devise s'est bien rodée au fil des années. Comme si j'avais déposé ma rigueur au pied de mon métier pour m'en aller ici explorer d'autres contrées. Pour commencer alors, je vous propose cette sélection de dix films que rien ne lient entre eux si ce n'est la recherche de créativité. Et parce que la critique est une discipline tendrement subjective, vous invite-je naturellement à compléter cette balade cinématographique de vos ressentis comme de votre sensibilité.
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Film coup de cœur
Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée
Ça parle de quoi ?
"1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison: le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie."
En voilà bien là un film bluffant qui nous emmène illico dans tout ce que le biopic a de constructif. De l'histoire tragique, on retient la force; et de la prestation des acteurs (Matthew McConaughey et Jared Leto, chapeau bas !), une véritable prouesse qui ne saurait laisser de marbre. Dallas Buyers Cub est cet ovni qui joue sur la corde sensible tout en sachant la moduler et prouve que le réalisme à l'état brut n'empêche en aucun cas un sens aigu du cynisme, renforcé par des pointes d'humour bien senties. L'authenticité du jeu, l'univers qui s'aventure vaillamment hors des sentiers battus et la psychologie forment ce tout magnifique: un ouvrage terrible mais vrai, qui ne fait pas dans la dentelle mais tombe toujours juste et s'affranchit du sentimentalisme pour nous mener vers un aspect d'avantage politique. La cause pourra ainsi laisser parler sa gravité avec une douce impudeur, il restera cette forme de légèreté insolente qui insuffle énergie et pertinence à l'ensemble. En bref, ce long-métrage, construit intelligemment, nous donne une sacrée leçon de vie empreinte de tolérance mais, point essentiel, sans jamais tomber dans la facilité ni le pathos. Un grand moment de cinéma.
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À voir, sans hésiter !
12 years a slave de Steeve McQueen
Ça parle de quoi ?
"Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité. Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer son existence…"
Elle résonne encore dans la tête, la douloureuse chanson qui introduit le film... Il n'y aura pas de place ici pour un sourire ou un moment de répit. Point de repos non plus. À l'image de l'esclavagisme, 12 years a slave campe une fresque plus vraie que nature sur un sujet délicat. Tout comme son héros, le spectateur s'aventure dans une lutte sans fin et un monde sans solutions. Des nombreuses épreuves à la cruauté gratuite, des étapes à franchir à l'espoir perdu, c'est à bout de souffle que l'on parvient à l'épilogue, blessé dans la tourmente de cette lutte perpétuelle et torturé comme jamais. Le film, que fait vivre une émotion intense, révèle, en plus d'une construction cohérente, un devoir de mémoire qui ne saurait être oublié. À fleur de peau, il hisse un hommage gorgé de dignité, à mesure qu'il nous fait regarder la vérité en face; et dans l'accumulation de scènes souvent insoutenables mais jamais too much, pousse l'humanité dans ses retranchements. De la sorte, c'est sans aucune fioriture que l'Histoire s'expose et nous entraîne dans cette descente aux Enfers au réalisme saisissant. Nulle possibilité d'en ressortir indemne.
The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson
Ça parle de quoi ?
"Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle.La recherche d’un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au coeur de la vieille Europe en pleine mutation."
Bienvenue dans le royaume du déjanté esthétique ! Un tantinet long au démarrage, The Grand Budapest Hotel est surtout ce petit bijou policier qui use et abuse d'un scénario gigogne pour nous faire vibrer de ses moultes subtilités. Une fois encore, l'univers de Wes Anderson rivalise d'humour et d'élégance au sein d'un récit visuel au possible. On rit, on pleure, on s'amuse beaucoup aussi... Le rythme saccadé renforce une temporalité folle à lier qui sait nous malmener avec bonheur, créant d'emblée le dépaysement. En effet, le film se joue du baroque, de l'enfance et de l'imaginaire, et s'aventure partout, mais essentiellement là où on l'attend le moins. Des méchants ? Il n'en fait bien sur qu'une bouchée, avec ce style si personnel qu'on aime lui envier. Délicieusement pas réaliste, il préserve toutefois l'adulte qui sommeille en lui par un soupçon d'ironie placée à bon escient; et de façonner ainsi une aventure rocambolesque qui restera à coup sur dans les mémoires, pourvu qu'on se laisse joyeusement guider, presque aspirés par cette drôle de fantaisie.
Dans l'ombre de Mary de John Lee Hancock
Ça parle de quoi ?
"Lorsque les filles de Walt Disney le supplient d’adapter au cinéma leur livre préféré Mary Poppins, celui-ci leur fait une promesse... qu’il mettra vingt ans à tenir. Dans sa quête pour obtenir les droits d’adaptation du roman, Walt Disney va en effet se heurter à son auteure, Pamela Lyndon Travers, femme inflexible qui n’a pas l’intention de laisser son héroïne se faire malmener par la machine hollywoodienne. Mais quand l’argent vient à manquer, elle accepte à contrecoeur de se rendre à Los Angeles. Au cours de deux semaines de travail intense en 1961, Walt Disney et son équipe vont se démener pour convaincre la romancière qui toutefois ne cède pas. Ce n’est qu’en cherchant dans le passé et l'enfance de cette dernière qu’il va découvrir la vérité sur les fantômes qui la hantent. Ensemble, ils finiront par créer l’un des films les plus inoubliables de l’histoire du 7ème art."
Un duo Tom Hanks/Emma Thompson irrésistible pour un scénario tiré au cordeau: à mille lieues du facétieux Mickey et de tout ce que le royaume Disney engendre de féerique, Dans l'ombre de Mary est ce film aussi réussi que tragique. Jouant sur la corde sensible sans toutefois la pousser à l'extrême, le scénario nous propulse du rire aux larmes, quand il glisse ses espiègleries de part et d'autres des dialogues. Le résultat est jouissif, souvent éprouvant, mais résolument beau, avec des plans poétiques à nous expédier d'emblée dans cet univers rétro. De la sorte, c'est avec un réel plaisir que l'on découvre l'envers du décor de Mary Poppins, revivant des scènes du film culte tandis qu'une trouble histoire se peuple des fantômes du passé. Cette binarité, qui suscite une thématique profonde liée aux douleurs de l'enfance pour accéder à un registre d'avantage enfantin, ne saurait laisser indifférent. Au contraire, le film en tire un charme désuet fort approprié et se laisse envahir d'émotions multiples au goût d'un Hollywood d'antan. De quoi se perdre au sein de ce conte certes conventionnel mais joliment troublant.
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En demi-teinte...
American Bluff de David O. Russell
Ça parle de quoi ?
"Entre fiction et réalité, le film nous plonge dans l’univers fascinant de l’un des plus extraordinaires scandales qui ait secoué l’Amérique dans les années 70. Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld, et sa belle complice, Sydney Prosser, se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso, de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito. Le piège est risqué, d’autant que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn, pourrait bien tous les conduire à leur perte."
Casting de choix et ambiance 70's agréablement reconstituée: le film démarre du bon pied pour nous entraîner dans un univers au parfum de scandales où les petits larcins mènent la belle vie et les grosses arnaques se font légion. Entre trahisons, mensonges et manipulations, il faut dire qu'American Bluff possède toutes les cartes en main pour nous concocter un scénario aux petits oignons, riche en rebondissements, et générer des personnalités hautes en couleur. Pari réussi donc pour ce thriller enthousiaste. Néanmoins, si l'aspect "gangster" old-school est évidemment plaisant, il reste que la seconde moitié du film traîne en longueur et enchaîne un imbroglio de situations kitsch dans une sorte de parodie volontaire d'anciens Scorsese. Ce choix provoque ainsi quelques lourdeurs dispensables et nous laisse sur une note mitigée, qui salue tant ces bandits vintage qu'elle déplore un manque de créativité. Pour vous faire votre propre opinion toutefois, il faudra le visionner !
Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert
Ça parle de quoi ?
"Paris, 1957. À tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste."
Si vous souhaitiez accéder au royaume de la mode, passez votre chemin car il n'en est rien. Ici, on parle montée en puissance puis déchéance, autour de dates-clés qui ont contribué à forger la légende du couturier, de par son talent mais aussi ses déboires. L'univers également est sous acide et nous offre cet hybride du cinéma assez percutant. Au-delà, Yves Saint-Laurent est le film par excellence qui provoque autant l'enthousiasme que la déception. D'un côté, on lui accorde bien volontiers son audace jouissive dans le traitement du sujet, une chronologie étudiée et un jeu d'acteurs parfaitement maîtrisé, comme il fallait s'en douter. De l'autre, le biopic supposé rendre hommage au couturier est gênant en ce sens qu'il ne rend pas ce dernier sympathique, mais semble finalement explorer d'avantage le ressenti de Pierre Bergé. De fait, serait-ce le titre lui-même qu'il faudrait revoir ? S'il est question d'une histoire d'amour, l'émotion vient clairement à manquer et il ne reste alors qu'un ouvrage mineur, pas si mal mais pas transcendant non plus. De quoi titiller notre curiosité pour la sortie du Saint Laurent de Bertrand Bonello, en salles en octobre prochain.
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Pas convaincue
Don Jon de Joseph Gordon-Levitt
Ça parle de quoi ?
"Jon Martello est un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon, rapport à son aptitude à la séduction. Mais pour lui, même les rencontres les plus excitantes ne valent pas les moments solitaires qu’il passe devant son ordinateur à regarder des films pornographiques. Barbara Sugarman est une jeune femme nourrie aux comédies romantiques et bien décidée à trouver son Prince Charmant. Leur rencontre est un choc, une explosion dans la vie de chacun. Bourrés de préjugés sur le sexe opposé, Jon et Barbara vont devoir laisser tomber leurs fantasmes s’ils veulent avoir une chance de vivre enfin une vraie relation."
Force est de reconnaître que si j'apprécie beaucoup Joseph Gordon-Levitt en tant qu'acteur, son premier film ne m'a pas du tout captivée... Le scénario semblait prometteur pourtant, avec un certain aplomb et une audace bienvenue. Une histoire drôlissime, somme toute, à traiter avec des réparties impeccables, un tantinet crues. Sauf que voilà: Don Jon sonne creux du début à la fin. Et quand j'écris "fin", je ne pense pas à l'humour, il va de soi. Outre une intrigue finalement plus convenue que trash, et sans valeur ajoutée, ce qui m'a dérangée est cette aptitude à ne pas exploiter à leur juste valeur les personnages et omettre de leur donner une personnalité cinglante. Aucun n'est attachant, mais pas d'avantage dérangeant ou excessif. De ce fait, le film tourne un peu sur lui-même et finit par se perdre dans la platitude, hésitant encore entre la grosse comédie pour adolescents et un pitch plus sérieux. Qu'à cela ne tienne, le réalisateur pourrait bien nous surprendre en mieux lors d'un prochain opus.
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Rattrapage 2013
Entre jolie surprise...
En solitaire de Christophe Offenstein
Ça parle de quoi ?
"Yann Kermadec voit son rêve se réaliser quand il remplace au pied levé son ami Franck Drevil, au départ du Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire. Habité par une farouche volonté de gagner, alors qu'il est en pleine course, la découverte à son bord d'un jeune passager va tout remettre en cause."
Peur de s'ennuyer un brin dans un huis-clos en pleine mer ? Ce ne sera pas pour cette fois. Si l'on n'avait pas tant usé (à tort) de cette expression dans la téléréalité, En solitaire pourrait se qualifier d'aventure humaine: une histoire sensible comblée par une trame plausible. Il est vrai que le film, non content de nous offrir des images époustouflantes prises en condition réelles, ne néglige aucunement l'intrigue. Les deux sont ainsi liées, mêlant la performance sportive à l'aspect humain, et générant aventures et imprévus à un rythme intrépide. Si l'ennui ou la mièvrerie ne daignent s'imposer, le scénario n'est sans doute pas totalement épargné par quelques clichés d'ordre secondaire et les personnages sur la terre ferme n'ont pas le relief escompté. Cependant, François Cluzet, (presque) seul maître à bord, navigue à merveille au sein de cette course aux émotions brutes qui tient son spectateur en haleine jusqu'à la ligne d'arrivée. Il en reste alors l'essentiel: une ambiance sous tension qui met du piment dans un spectacle maritime de chaque instant. De quoi faire chavirer les coeurs !
... et déception légère.
Il était temps de Richard Curtis
Ça parle de quoi ?
"Tim Lake a 21 ans lorsqu'il découvre, par son père, qu’il a la capacité de voyager dans le temps, tout comme depuis des génération les hommes de sa famille. Il ne peut changer l’histoire mais a le pouvoir d’interférer dans le cours de sa propre existence, qu’elle soit passée ou à venir. Il décide donc de rendre sa vie meilleure en trouvant l'amour. Malheureusement les choses s’avèrent plus compliquées que prévu. Alors qu'il parvient, non sans quelques voyages temporels, à séduire la belle Mary et vivre avec elle un quotidien atypique, il découvre que ce don exceptionnel ne lui épargne pas la peine et les chagrins qui sont communs à n’importe quelle autre famille."
S'il est ici question de déception, c'est sans doute parce que de ce réalisateur, je m'attendais à la plus exquise comédie romantique, du genre à user d'un humour anglais jubilatoire pour mieux dresser le tableau. Hélas, l'intrigue semble étonnamment banale et linéaire pour une histoire qui voyage dans le temps; et ne serait-ce le jeu toujours déjanté de Bill Nighy, le problème principal d'Il était temps est son aspect lisse et bien rangé. Les protagonistes seraient donc tous "gentils" ? Dans un sens, il s'agit d'une belle histoire d'amour où les sentiments affluent et où les valeurs familiales occupent une place importante: des propos qui sonnent juste dans une enveloppe mélancolique traitée avec beaucoup de subtilité. Sauf que l'on aurait bien souhaité pour ce pitch improbable et agréablement fantastique un flot de rebondissements et un vrai grain de folie revisité à la sauce british. Que nenni. Le film souffre d'une morale non propice à la fantaisie et s'empêtre quelque peu dans des problèmes de rythme. Pour le reste, c'est forcément une question de goût. Mais les histoires qui parlent du quotidien ne doivent pas être faites pour moi; je passerai donc mon tour cette fois.
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Et enfin... La comédie qui va bien !
(Depuis mercredi en salles)
Libre et assoupi de Benjamin Guedj
Ça parle de quoi ?
"Sébastien n'a qu'une ambition dans la vie: ne rien faire. Son horizon, c'est son canapé. Sa vie il ne veut pas la vivre mais la contempler. Mais aujourd’hui, si tu ne fais rien... Tu n’es rien. Alors, poussé par ses deux colocs qui enchaînent stages et petits boulots, la décidée Anna et le pas tout à fait décidé Bruno, Sébastien va devoir faire ... Un peu."
Voici un premier film, décidément atypique dans son scénario, et qui apporte une bonne dose de fraîcheur. Le fil conducteur de l'oisiveté en effet, est un joli prétexte pour amener au sein de l'ensemble une rêverie poétique et un univers décalé. De réalisme, point trop n'en faut alors mais l'aspect un brin subversif se savoure autant que des dialogues conséquents et inventifs, comme on en voit rarement dans les comédies françaises. Car Libre et assoupi, porté par la nonchalance cohérente de la thématique, use de bons mots et autres références cinématographiques que l'on appréciera. Ses comédiens proposent un excellent jeu voire même quelques monologues savoureux à la personnalité bien trempée. Mention spéciale au personnage de Richard, conseiller RSA, campé par Denis Podalydès. De la sorte, et même s'il n'évite pas une fin trop gentillette, le film a le mérite de proposer un visuel audacieux sur fond de musique symphonique. De quoi se laisser amplement tenter par cette fable pétillante à la tonalité très actuelle.
--> Le teaser du personnage de Richard, ici <--
-Livy-