♫ In the mood for... Spring ♫
Ce n'est pas grand chose au fond que de changer de saison. La vie suit son cours et, quand les projets s'enhardissent de décisions, ce n'est nullement là le résultat de quelques bourgeons. Pourtant, à l'instar des arbres à feuilles caduques, le printemps me fait renaître petit à petit comme si j'avais de nouveau tout à apprendre mais que j'allais forcément en sortir grandie. À chaque année, sa nouvelle vie ! De-ci delà, j'ôte un gant, un bonnet, un manteau, traque le rayon de soleil qui se couchera plus tard et (r)hume les foins sans allergies. Trêve de plaisanterie.
Le printemps me semble être la saison idéale pour "oser". Une drôle de phrase qui sonne comme une publicité... Et pourtant, c'est loin d'être peine perdue que de tenter un sourire, suivre ses idées, s'épanouir et s'accomplir; qu'importe après tout que le chemin initial fasse un détour par des sentiers cachés, tant que ceux-ci attisent la curiosité. Pour ma part, j'ai envie de laisser les gens du métro ruminer et les rancuniers ressasser. Hop, de côté ! Puis doucement, prendre l'avantage sans perdre pied, et m'essayer à être celle que j'ai envie de voir le matin dans le miroir, plutôt que sa jumelle timorée. Il y a en effet, au sein de l'allégresse générale, la promesse qu'au diable le passé, surviendra bientôt l'été. Des beaux jours en prévision, qu'en sait-on ? Mais au rendez-vous au moins, une motivation reboostée... et accessoirement, du yoga à apprivoiser. Aussi, c'est avec l'enthousiasme de la petite enfance presque, que je me hasarde vers ce billet. L'hiver fut aussi doux que ses températures et j'ose en espérer la continuité quand ce printemps facétieux dédaigne déjà la normalité. Alors, puisque sans plus tarder je m'octroie (parfois) sorties et liberté, permettez-moi de vous embarquer dans ma folle épopée.
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Spring is coming...
"Variations autour de la Dame de Fer", que j'aurais pu titrer.
L'amoureux y percevra un romantisme patenté,
L'architecte éprouvera une admiration sans cesse renouvelée,
Le touriste y verra un symbole fort à photographier.
Quant à moi, et parce que mes balades m'y traînent d'un hasard amusé,
Je ne me lasse jamais vraiment de sa beauté...
... Même si en vrai, je n'y suis jamais montée !
Panorama de carte postale et ciel de presque-été...
Ce paysage vous est offert avec générosité par la butte Montmartre,
Pour avoir osé bouder le funiculaire et triompher de ses escaliers.
"A kiss to a Fleur"
Une certaine idée de l'intitulé parfait;
Mais surtout l'excellent morceau de Sinclair à écouter...
--> ici <--
(BO Le Premier Jour du Reste de ta Vie)
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Flânerie, insolite et évasion
Dans les allées du Cimetière du Montparnasse...
Nul ne saurait refuser une famille avec des valeurs !
Sur la tombe du grand Baudelaire,
Quelques uns ont déposé des Fleurs du Bien...
À Paris, où la ville bride mon côté solitaire,
Il n'y a rien, je crois, qui ne m'apaise plus que les cimetières.
Alors, quand mes errances bucoliques se mettent au vert,
J'aime laisser planer le doute et imaginer mes propres mystères.
C'est entre Sartre et Duras, nourrie de Gainsbourg et de Baudelaire,
Que je me suis offert cette envolée provoc' au doux parfum littéraire.
--> En 2008 déjà, j'étais cette promeneuse ordinaire <--
Premiers pas au sein du parc George Brassens...
Du parc Georges Brassens je ne connaissais rien, si ce n'est son existence. J'ai découvert un lieu vaste et accueillant, un lieu pluriel également. Là où statues et architecture se côtoient aisément autour d'un grand bassin, on se perd dans quelques allées qui portent des noms de chanson; celles du maître de séant, poète de son temps et dont l'âme reste là, sans craindre la mauvaise réputation. Des flâneurs flânent et quelques poneys attendent, blasés, les enfants aventureux. Un vol de corbeaux, puis d'hirondelles... Curieuse symbolique du bien et du mal dans un univers qui ne possède décidément rien de manichéen. Une sorte de théâtre romain revisité contemporain permet d'accèder à des aires de jeux; puis, plus loin, des cerisiers en fleurs et un plan incliné dont la verdure éblouit. Charmante confusion ! Le paysage change à chaque pas, capable de me mener vers des ruches ou la Petite Ceinture, rêveuse comme toujours, de tout ce qui me surprendra.
Balade " à la française" au parc de Sceaux
Ombrelles et dames de compagnie ?
Chat mauve-bonbon et cartes à jouer endolories ?
C'est un peu lui, mon In Wonderland de la vraie vie.
De ses labyrinthes aux sous-bois ténébreux, je joue de mon imaginaire,
Pour m'épargner le plus possible d'avoir les pieds sur terre.
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Swing into Spring ! > Disneyland Paris
Ça swing pas mal entre deux attractions ?
Au royaume de Mickey, le temps d'une brève évasion,
Je suis le fil conducteur d'une curieuse partition...
... Quelques personnages s'animent autour d'un tea-time endiablé,
Et de se fondre dans la verdure, et de danser !
Sur Main Street USA, la belle saison donne de la voix,
Et pourrait bien la modifier de son hélium de bon aloi;
La Reine, des Neiges s'est libérée,
Pour donner au château délivré sa végétation d'été...
... Et si d'aventure, mes jeux de l'à-peu-près vous blasent un tantinet,
Allez donc valser dans la ronde fleurie des personnages Disney !
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Happy Easter !
Joyeuses Pâques, avec une bonne dose de fantaisie dénichée ici ou là...
Comme ces cerfs-volants qui volettent du côté de chez Hema
Quand Marks & Spencer mise tout sur le kawaï en chocolat.
Mais parce que ma famille aime bousculer les traditions un brin,
J'ai hérité, en plus de quelques oeufs trouvés sous le ciel bleu du jardin,
D'une "chouette" tirelire et d'un lapin à l'effigie... du mien !
En effet, ce billet bla-bla ne serait rien sans sa minute "cul-cul" aux fortes inspirations "noeud-noeud". Ainsi, depuis le lundi de Pâques, je célèbre les deux ans d'une cohabitation mouvementée avec mon intrépide Nabaztag. Et dans un gâtisme certain, renforcé par un mélange subtil de morsures et de câlins, me déclare officiellement fille à lapin.
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Les impressionnistes en privé au musée Marmottan-Monet
Jusqu'au 6 juillet prochain, le (très beau) musée Marmottan-Monet accueille une exposition qui, somme toute, sonne à merveille avec la thématique du printemps. Aussitôt le titre Les impressionnistes en privé prononcé que l'on s'imaginerait bien vite courir dans un champ de coquelicots, savourer un déjeuner sur l'herbe ou encore guincher sur les bords de Seine d'un Paris désuet. L'événement propose ainsi la découverte d'une centaine d'oeuvres impressionnistes, des débuts d'avant-garde du mouvement jusqu'à son éclosion. Ce choix chronologique permettra au visiteur de croiser des toiles de maîtres relativement inédites en ce sens que, faisant partie de collections privées, elles ont très rarement été exposées. Une audace bienvenue qui permet d'accéder, le long d'une vaste allée parsemée de tableaux de chaque côté, à quelques chefs-d'oeuvre de Jean-Baptiste-Camille Corot, Frédéric Bazille, Édouard Manet, Edgar Degas, Gustave Caillebotte, Paul Cézanne, Eugène Boudin ou encore Berthe Morisot. Il reste que cette liste, non exhaustive, serait interminable à citer tant les artistes de renom y figurent à foison. Et cerise sur le gâteau, Les impressionnistes en privé s'enhardissent aussi de deux sculptures, respectivement de Edgar Degas et Auguste Rodin.
Là où l'exposition est réussie est qu'elle parvient à saisir en un temps de visite relativement court (un peu trop à mon goût) toute l'essence d'un art auquel le public voue un véritable engouement. L'accrochage se suffit à lui-même et les peintures se passent de mots pour nous parler. La majeure partie des ouvrages proposés est composée d'études ou d'esquisses de tableaux célèbres et capte de fait, l'authenticité à l'état brut. Le travail sur la matière, quant à lui, s'apprécie de plus en plus au fil de quelques paysages ou scènes, laissant l'âme vagabonder sous forme de touches de couleurs et l'évasion triompher. Mieux encore, cette impression de crescendo nous plonge d'emblée au coeur du talent pour nous mener habilement jusqu'aux toiles de maîtres; les oeuvres d'Alfred Sisley, Camille Pissaro, Pierre-Auguste Renoir et bien évidemment Claude Monet agissent ainsi comme une conclusion puissante qui introduit, au sein de l'impressionnisme, des courants artistiques résolument contemporains.
Forte alors est la motivation de se rendre à un événement qui prouve que l'on n'en a jamais vraiment fini avec l'impressionnisme et ce, pour notre plus grand plaisir. Je n'aurais toutefois pas manqué un détour par les collections permanentes du musée. De la sorte, j'ai pu prolonger la thématique avec un nombre conséquent d'ouvrages sur Claude Monet mais aussi l'intéressante généalogie de Berthe Morisot et ses influences artistiques. Puis, mettant un point final à ma visite, je ne me suis pas privée de savourer tant des enluminures médiévales que de jolis objets "Empire". Il va sans dire que je vous recommande chaudement le lieu, son architecture extérieure, son cadre boisé et ses salles élégamment agencées.
--> Toutes les informations sur le musée <--
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Paris rive gauche, ses galeries d'art, ses découvertes
Rencontre avec Hélène Belin à la galerie Couteron...
Hélène Belin peint comme elle respire; naturellement. Et elle en parle de même. Ses études d'art puis son travail plastique, sur la matière, ont contribué à la pousser chaque jour d'avantage vers sa passion et aller finalement explorer un univers étrange, à mille lieues du figuratif. Ses toiles aux tailles variées pourraient alors passer pour des monochromes à première vue mais il n'en est rien. Accompagnées de traits qui sont un point de départ ou la représentation personnelle d'un objet, elles sont au contraire la symbolique d'un ressenti, d'un "sur le moment" qui ne s'explique pas vraiment mais se vit intensément. Dans la puissance des couleurs alors, on puise une sensation de bien-être parfois vive et enjouée, quand certaines, inversement, imposent d'elles-mêmes une réelle tourmente. Il découle de cette palette d'émotions une sensibilité sincère qui s'exprime au quotidien pour l'artiste et génère en nous des impressions aussi plurielles que singulières. Papillonnant d'une toile à une autre, nos préférées du premier coup d'oeil pourraient-elles se faire remplacer par de plus effacées mais tout aussi captivantes? Là où les interprétations se multiplient, Hélène Belin prône cette abstraction qui permet de laisser la part belle à l'imaginaire de chacun. Et des fois que vous seriez dans les parages ces prochains jours, sachez que cette exposition se finira ce samedi 3 mai en présence de l'artiste. Il n'y a rien de mieux il est vrai, que de se forger sa propre opinion. Je vous invite pour ce faire à parcourir le site de la galerie Couteron.
--> ici <--
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De petites douceurs de saison
Un printemps ne serait pas parfait sans quelques (re)lectures austeniennes. C'est donc avec une joie non feinte que j'ai découvert Amour et Amitié, roman de jeunesse de Jane Austen que j'avais eu l'outrecuidance de ne jamais lire auparavant. Je fus ravie de réparer cela car l'ouvrage est un petit bijou de drôlerie ! Présentant à la fois la fougue de la jeune écrivaine, son humour acéré et de charmantes imperfections (Le titre original est orthographié Love and Freindship), il raconte de manière épistolaire les mésaventures de deux filles en mal d'amour. Clairement parodique et volontairement niais, le roman se joue du romantisme et se délecte d'infliger à ses héroïnes les tracas les plus improbables possibles, les faisant sombrer malgré elles dans le ridicule et la superficialité. Si l'amour romanesque est mis à rude épreuve ici, cet Amour et Amitié n'en demeure pas moins une base importante pour les chefs-d'oeuvre (futurs) de Jane Austen. Et puisque le livre s'achève en une petite heure, il serait bien dommage de passer à côté de ce plaisir coupable, grinçant à souhait et délicieusement british.
Poursuivant mes lectures de presque-lady où le romanesque se voit malmené (mais pour la bonne cause), il me fallait au moins une bonne attaque de zombies pour couronner le tout. C'est chose faite avec Orgueil et Préjugés et Zombies, déjà parcouru il y a quelques temps, et où l'insertion de morts-vivants dans la petite vie des Bennet, Darcy and co perturbe quelque peu le timing sentimental. Un ouvrage parodique lui aussi, qui se permet des corrections passablement surprenantes dans le texte d'origine de Jane Austen et génère une intrigue abracadabrante dont on ne peut que se délecter. À condition d'avoir lu le roman initial au préalable, il va de soi.
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C'est sur cette note mi-Lizzie Bennet mi-Rick Grimes que s'achève mon billet de printemps, et j'avoue y percevoir une cohérence certaine quand je l'imagine à la fois doux et mordant. Titiller le rebondissement est une seconde nature, il semblerait. Et je n'ai rien non plus contre un zeste de changement, moi que la routine ennuie tellement ! Alors, pour paraphraser Johann Friedrich von Schiller et ses mots qui me vont comme un gant, il me semble en effet que sans saison aucune, "La fantaisie est un perpétuel printemps".
-Livy-