Voyage-éclair en French Riviera
Dans le ciel des étoiles, le ron-ron de la voiture, quelques collines rocheuses qui se dessinent au loin et puis enfin, une nuit sans lune à perte de vue. C'était le tout premier soir de mes vacances, seule au monde sur l'autoroute de tous les espoirs, et je l'ai singulièrement savouré avec l'inquiétude de laisser derrière moi bien des évènements non réglés et la sérénité évidente de ne plus avoir à y penser.
On était la dernière semaine de juin et il trônait dans l'air comme dans ma tête un sulfureux parfum de folie, sorte d'égarement apparenté à l'envie fugace de tracer la route sans pour autant partir au bout du monde mais juste pour exister et se dire qu'ici ou ailleurs, on peut encore rêver...
Rêver, c'était tout ce à quoi j'aspirais.
Et si ce petit voyage avait été prévu longtemps en avance avec un soin d'organisation de ma part qui ne m'est pourtant pas familier, force est d'admettre que de surprise en imprévu, il a fait couler beaucoup d'encre sans bien même y penser.
Désistement malheureux, hésitations à partir et incidents de dernières minutes... Les gens qui disent que de ma vie je pourrais écrire un roman doivent sans doute être un peu clairvoyants mais du côté gestion de la chose, c'était une toute autre histoire et j'ai bien cru ne jamais partir au fond, car il manquait dans mon coeur la petite lueur qui vous rend une épopée magique, bien malgré elle et vous fait pousser des ailes.
A défaut d'ailes ou d'étincelles pourtant, je suis bel et bien partie puisque les évènements cataclysmiques se succédant de mal en pis à Paris, c'est en toute hâte que j'ai pris ma décision, sur un coup de tête aussi heureux qu'étrange et qui m'a valu, pour mon plus grand bonheur, quelques jours ensoleillés le temps d'un petit trip sympathique du côté de mon lieu de prédilection le plus familier.
... Mandelieu-La Napoule et Cannes... pour une énième édition.
C'est en quelques photographies que je m'en vais vous dévoiler des petits instants volés de paradis.
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On the beach
Farniente de rigueur pour un bain de soleil bien mérité, une mer bleu azur et un ciel sans nuages, tous sens du terme acceptés.
La tranquillité du mois de juin en prime se révèle toute en beauté et la vive chaleur qui règne en maître sur les lieux de mes meilleurs souvenirs d'enfance colore lentement ma peau de visage pâle et la parsème de milliers de tâches de rousseur tandis que je me délecte de la joie de lire des livres ensablés.
Harry Potter VI se place en ligne de mire... Le film sort bientôt dans les salles obscures et en tant que grande prêtresse du monde magique, je m'attèle à sa relecture avec sérieux malgré le vent et les pages qui sans effort se tournent doucement. Les derniers magasines "people" que j'ose me permettre d'acheter une fois par an deviennent aussi croustillants de par leurs news que par le sable qui s'immisce dedans et je reste là des heures à contempler un paysage dont je ne me lasserai décidément jamais.
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Quelques instants de trempette dans l'eau rafraîchissante et se laisser aller au gré des vagues à barboter doucement...
Il fait beau et ça sent bon le sable chaud. Du pur cliché comme on les aime à l'exception près que le cliché n'est autre que la vérité et que j'arrive à boire la tasse en pleine baignade alors que j'ai encore pied. De ce fait, je n'ai même pas atteint une seule fois la seconde bouée, ce sera sans doute mon plus grand échec pour le restant de l'année!
Dans mes oreilles cependant pour me consoler, la playlist de juin envahit de bon coeur mon Nano... pas franchement dérangée par les badauds!
La plage encore calme se dévoile en toute splendeur dans l'attente de l'afflux touristique des mois à venir, quelques autochtones en vadrouille se perdent entre deux pauses au bureau, le sable craque sous mes pieds, j'aurais bien l'envie soudaine d'un séjour prolongé...
Sortez le Monoï, préparez le lait après-soleil, rien de tel que des UV 100 % naturels pour rougir hâler tout en beauté. Mais gare au beau temps, les averses orageuses et la fougueuse pluie arrivent aussi, inopinément évidemment, et il se trouve que j'en ai fait les frais, arrosée jusqu'au maillot, même dans la pleine chaleur du soleil de midi!
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Oui, je pratique parfois l'auto-photographie.
Par conséquent...
Opération maillot de bain réussie.
Et en 36 finalement, si, si!
Opération bronzage aussi.
Il n'y a pas à dire, j'ai tout compris ^^
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Mes balades de charme
Après un périple des plus aventureux, à cause du GPS humain lamentable que je suis, qui est parti de Cannes/Juan-les-Pins pour finalement se retrouver à Saint-Laurent du Var, Marina Baie des Anges et même Nice (mais comment donc ai-je fait? Je suis sensée connaître la région m'enfin!), ce sont les ruelles du vieil Antibes, ses remparts, son port Vauban et sa vue imprenable de nuit qui me réconcilient enfin avec mon geek de meilleur ami.
Pas un chat ne traîne dehors mais ce n'est qu'une façon de parler puisqu'au milieu des pavés et des boutiques déjà fermées, des chats, il n'y a que ça.
Les impasses et les rues étroites se transforment vite en labyrinthe d'Alice au pays des merveilles et c'est un peu ce que je suis au fond, toute de bleue (Klein, d'accord ^^) vêtue, à tourner en rond et me perdre en riant au milieu des petites maisons provençales, sorte d'habitations de poupées qui fleurent bon la lavande.
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A la tombée de la nuit, une petite virée impromptue dans le massif des Adrets s'impose d'elle-même. On en entendrait presque les cigales chanter...
On connaissait déjà les gros rochers rouges "cartes postales" de l'Estérel, sa mer turquoise et ses petites criques fabuleuses qui laissent un front de mer moins bétonné de Théoule-sur-mer à Saint-Raphaël mais qu'en est-il de l'intérieur des terres?
Sans voiture et sans piétons, la végétation a ici repris le dessus et les collines ont un parfum de mystère frémissant qu'on souhaiterait préserver d'avantage encore pour ne point le gâcher.
Ecologie, me voici! Et non, je suis loin d'être une militante, y avez-vous seulement cru? Mais je savoure comme il se doit un paysage de verdure tellement aride et singulier qu'il en devient hypnotique, me changeant nettement du bitume, de la verdure picarde ou que sais-je encore.
On se croirait presque aux alentours de Marseille et d'Aubagne, sur les chemins des souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol, à marcher sur de la caillasse blanche entourée de pins et autres arbustes secs et jusque dans la grotte du "groshiboux"...
Le coucher de soleil est tourmenté en diable et le paysage encore plus, source d'inspiration notable pour quelques mots d'écriture intuitive.
Un must avant les fastes de la Croisette. Je jubile et m'incline.
La nature ici, bercée par le chant de quelques insectes qui subsistent encore à une heure tardive, est un diamant à l'état brut et se décline en mille odeurs, dévoilant avec succès la face cachée de la Côte d'Azur.
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De nombreux passages à ses alentours et quelques balades poétiques plus tard, une légère pause devant le château de la Napoule bordé de ses petites plages surplombant la mer et d'une grotte à peine cachée où les pêcheurs aiment à se réfugier.
Peu à peu, l'environnement nous dévoile ses secrets.
Une architecture surprenante voire intrigante pour un lieu qui demeure atypique, un havre de paix et de verdure à forte inspiration artistique, et surtout l'endroit préféré de mes huit ans... comme celui de maintenant.
Majestueux en journée, magnifique de nuit, il me laisse l'air songeur avec ses petites lucarnes éclairées où la végétation est laissée en paix et m'expédie bien loin de tous les clichés de la Côte d'Azur, dans un monde imaginaire où j'y vivrais en solitaire.
A visiter, contempler, contourner. Mais sous aucun prétexte, le manquer.
Du rêve encore et toujours, c'est bel et bien lui mon château de contes de fée et si je me permettais un élan de lyrisme, je me dirais que les années défilent peut-être mais que rien au fond dans mon état d'esprit ne saurait vraiment changer.
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Balade du soir, espoir.
Les collines n'ont de cesse de jouer au grand huit avec nos pauvres rotules, montant et descendant à volonté et même en pleine ville, si tant est qu'on se soit un peu excentré dans une volonté de quitter le front de mer pour quelques instants.
Cependant, le sud est un endroit magique où les rues des petits villages ne mènent jamais à Rome mais indubitablement vers la grande bleue, laissant derrière elles un doux parfum de vacances avant l'heure et une légère brise sitôt la nuit tombée.
A l'horizon, l'eau et le ciel se confondent lentement pour ne faire plus qu'un, symbiose des éléments pour une soirée dont l'élégante simplicité dépasserait les limites du temps.
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Cannes/Nice by night
Petit jeu...
Saurez-vous différencier le palmier cannois du palmier niçois?
Un indice: ils sont dans l'ordre!
La tâche n'est pas si rude allons. L'un est situé sur la Croisette tandis que l'autre défie vaillamment la promenade des Anglais. Et si mes photographies vous paraissent un tantinet inutiles, je répondrai à cela que je me fais un devoir si ce n'est une joie, dans la tradition de moeurs que je me suis moi-même imposés, à toujours et où que j'aille, photographier quelques échantillons bien sentis des plus beaux palmiers.
Dans la mesure des stocks disponibles naturellement ^^
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Un périple-surprise et un pare-brise fort sali plus tard, l'expédition involontaire à Nice survient de nuit et se révèle un peu tristoune pour le coup car la promenade des Anglais hors-saison donne plutôt l'impression d'un grand boulevard en bord de mer que d'une charmante promenade en toute convivialité.
Il en résulte au final des lumières étincelantes, le splendide hôtel Négresco et de beaux immeubles certes, mais le vide intersidéral humain autour de nous et puis plus rien du tout, sans parler bien sur de toutes ces plages de gros galets que je n'ai jamais aimées.
Pas très inspirée...
A la croisée des chemins alors, quitte à choisir, je me serais bien offert une petite virée, mais de jour cette fois, dans le vieux Nice, sacrément plus passionnant car imbibé de ce charme typique et dans lequel je n'ai pas mis les pieds depuis des années.
Mais 23 heures 30 passées et tout le monde vraisemblablement couché, il valait mieux ne pas trop s'attarder. C'est ainsi que mes photographies en direct live d'une voiture lancée à grande vitesse (il faut bien que j'en rajoute un peu hein ^^) me laissent sur un rendu plutôt navrant.
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Retour à Cannes (Cinq jours de Croisette, rien que ça!) où l'ambiance se veut plus festive, avec tout naturellement quelques tenues d'apparat, des promeneurs endimanchés en pleine semaine, des touristes en manque de cornets de glace et autres mimes peinturlurés qui tentent l'animation d'avant la cohue estivale. Bref, il y a des gens!
Au programme, des festivités et de la musique en plein air, quelques bribes cinématographique en souvenir du festival, du luxe comme s'il en pleuvait dans les boutiques où l'on aimerait bien rentrer un jour, des casinos étincelants, des plages privées qui rivalisent toutes d'illuminations, des cafés aux terrasses qui empiètent sur les rues, de beaux bateaux accostés au loin tout là-bas près des îles de Lérins, et la fête des autochtones de chaque instant...
En tongs la journée et en Jimmy Choo de soirée, les heures qui défilent font évoluer les moeurs et c'est un régal des sens que d'observer cette valse incessante de vêtements magnifiques en même temps qu'une véritable étude sociologique poussée à son paroxysme, tandis que je demeure dans un juste milieu, avec toutefois un soupçon d'envie ^^
Jolis moments de détente assise sur les mythiques chaises bleues de la Croisette qui depuis quelques années déjà nous gratifie de ses leds multicolores dés que la nuit pointe le bout de son nez. L'air de la mer apporte un léger vent frais venu d'on ne sait où mais qui opère comme une caresse sur mon visage alors que le palais des Festivals nous offre comme à chaque fois son lot de surprises.
Serait-ce une renaissance?
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Eh bien la renaissance aura le mérite d'être placée sous les signes évidents de la musique et de la danse, c'est le moins qu'on puisse dire!
Car si les rues et la Croisette en particulier sont emplies de mélodies diverses et variées, les festivités continuent de plus bel de semaine comme en week end avec des soirées organisées sur la plage parrainées par les radios locales, tous les tubes du moments revisités et des boîtes de nuit en plein air où il est relativement aisé d'entrer, eh oui! Du monde oui, mais sans trop s'étouffer non plus avec presque un petit air d'Ibiza qui planerait au sein de toute cette musique électro, sans compter les habitués, fidèles au rendez-vous et qui s'additionnent sur les plages alentours, la bouteille à la main à danser autour des palmiers.
Et alors, personne d'assez alcoolisé pour tenter de se noyer? ^^
Sans trop tarder toutefois, on passe sans transition à du plus chic avec une réception ultra-classy sur la plage privée du Carlton Intercontinental (et là évidemment, accès interdit :/) où les talons rivalisent de hauteur et les grandes marques sont de rigueur.
Le diable s'habille en Prada, version soleil et plage en quelque sorte... Pour un peu, ça me rappellerait presque l'ambiance du festival de Cannes mais en moins guindé et de par l'aspect esthétique et la thématique même de la soirée (drapés blanc, lumières roses tamisées et jets de flamme), c'est plutôt très agréable à regarder. Chose curieuse d'ailleurs, les badauds qui se baladent le long de la plage-réception s'amoncellent sur la rambarde et restent assis là des heures à rêver, de l'autre côté de la barrière. L'envers du décor peut-être?
J'ai un peu l'impression d'un zoo à un moment donné mais la musique est tellement bonne ma foi qu'on ne peut que pardonner... Et si, de gourmandise en espièglerie, on pouvait chaparder un petit-four au passage aussi, ce serait juste le bonheur assuré.
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Des p'tits détails, toujours des p'tits détails, encore des p'tits détails
Définitivement addict, dans le sud comme à Paris!
Je ne vous raconte même pas mon enthousiasme évident de constater qu'entre septembre et juin, s'est ouvert à La Napoule et en bord de mer un "O' Sullivans" à l'ambiance festive et dansante, cocktails en prime, tout comme ceux de la ville-capitale que j'affectionne tant.
Endroit familier au logo reconnaissable à cent kilomètres à la ronde, avec un soupçon d'exotisme lié à la destination cette fois, c'est à boire, à boire, à boire qu'il nous faut!
Et loin de moi l'idée d'être une sombre alcoolique et d'entamer de bonnes vieilles chansons paillardes. Mais vous avouerez que trouver du pub de compétition où qu'on aille, c'est d'un rassurant, vous n'avez même pas idée.
Une bonne excuse de se désaltérer sans même paraître un poil dépaysée. Et glou!
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Quant à l'insolite, il existe aussi en Méditerranée, même que je l'ai vu...
Ici donc et comme en témoigne cette somptueuse photographie, les chiens ne sont pas lunatiques (dommage) ni interdits dans leur intégralité mais seulement sélectionnés en fonction de leur race, et selon un arrêté municipal en plus, c'est qu'on ne rigole pas.
Oh, c'est une évidence que le chihuahua est plus en vogue sur la Croisette (Paris Hilton powâââ) mais tout de même! Pauvre meilleur ami de l'homme ainsi censuré ...
Que les possesseurs de Pit' et autres vilains toutous mordeurs se rassurent cependant, seule une petite place vouée à la pétanque au sein d'un village leur est inaccessible et ils possèdent donc tout le loisir de se balader dans le restant de la ville en liberté laisse, pourvu qu'ils soient accompagnés par un super beau gosse de leur maître.
Ceci étant, j'ai tout de même trouvé l'écriteau suffisamment cocasse pour ne pas le laisser passer parce que planté tout seul au beau milieu d'une place déserte et sans même un joueur de pétanque pour pointer ou tirer à l'horizon et suscitant un éventuel appétit canin, on pouvait s'attendre d'avantage à un panneau de signalisation qu'à... ce truc là. Eh oui!
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Une conclusion?
Eh bien je m'en suis rentrée doucement sur l'autoroute du soleil vers la ville-capitale, laissant derrière moi Cannes, les reflets de la mer, quelques aventures trépidantes et des hématomes au front qui resteront définitivement du dossier (^^), le coeur un peu en berne de n'être restée que si peu de temps mais nourrissant l'envie folle d'y retourner...
C'est que cet exquis coup de fou, à défaut de me rendre un sourire éclatant et des étoiles plein les yeux, m'a permis une brève évasion ensoleillée que je n'attendais pas, que je n'attendais plus, et puis surtout quelques petites journées à vivre au sein d'une parenthèse inopinée.
Les choses ne se révélant d'ailleurs jamais comme prévues, je me suis prise à mon propre jeu, ne regrettant assurément pas le choix d'un voyage qui pourtant s'annonçait mal mais qui s'est finalement révélé être la plus magique des thérapies.
De retour à Paris depuis peu, les souvenirs fusent déjà comme il se doit et le sable répandu irrégulièrement sur ma moquette bleue me laisse un arrière-goût délicieusement salé de mon épopée cannoise, aussi furtive qu'enchantée.
La chaleur étouffante et moite qui s'est abattue sur la capitale ces quelques derniers jours me fait demeurer amorphe et rêveuse et si mon corps termine alors tout en douceur ses lectures estivales allongé sur un lit, mon esprit quant à lui, vagabonde vers des contrées bien connues qui me ravissent toujours autant...
De quoi m'abandonner à une citation tant usitée comme quoi il semblerait bien que "la misère serait moins rude au soleil."
J'y croyais certes peu mais de toute évidence, je l'ai vérifié...
-Livy-