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Livy Etoile
24 novembre 2008

Thomas Dutronc à l'Olympia

Thomas_Dutronc

"J'veux voir personne,
couper mon téléphone.
Vivre comme les nonnes,
J'parle pas de John.

J'aime plus Paris..."

.

A l'image de la chanson qui l'a fait connaître d'avantage du grand public durant l'hiver 2007/2008, premier single de son nouvel opus Comme un manouche sans guitare, Thomas Dutronc n'aime peut-être plus Paris mais c'est pourtant toute la capitale ou presque qui était venue l'acclamer à L'Olympia ce vendredi 21 novembre (et les deux soirs précédents sans doute aussi) et s'il ne voulait voir personne, c'était un peu raté pour lui!
C'est ainsi que je me suis retrouvée au beau milieu d'une salle de spectacle pleine à craquer d'un public conquis d'avance (oserais-je préciser que le concert était marqué complet depuis un bon moment) le temps d'un show tout en finesse, emprunt de poésie, d'humour et de bons mots, tout à fait plaisant et dans un état d'esprit de totale découverte pour ma part.
Encore un de ces instants magiques et hors du temps qui nous font oublier tout le reste l'espace d'une soirée et nous laissent un arrière-goût d'une exquise délicatesse.

*

C'est que tous les ingrédients, à commencer par la salle de concert en elle-même, son acoustique savamment dosé, la décoration et la mise en scène très inventives du spectacle, étaient réunis pour un moment hors du commun, musicalement riche et surprenant, le tout dans une ambiance attrayante et singulière, à mi-chemin entre un concert intimiste et un évènement-clé à ne manquer sous aucun prétexte.
Alors, dans cette atmosphère un peu surréaliste, Thomas Dutronc s'est joliment dévoilé au fil des morceaux, avec un charme et un charisme incroyable que le public ne fut pas sans remarquer, débutant son concert avec une émotion toute en douceur d'abord puis le laissant gagner en intensité au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient.
Mêlant paradoxalement une certaine nonchalance et un dynamisme évident, il nous a livré le temps d'une soirée une interprétation remarquable de ses morceaux comme de nombreuses reprises, aussi bien dans le jeu de guitare que dans sa performance vocale très aérienne, faisant indéniablement de lui un artiste de talent, plus prometteur que jamais au demeurant dans le petit monde de la nouvelle scène française.
Il nous a ainsi fait voyager pendant environ deux heures sur les notes d'un répertoire jazz & blues étonnant, dévoilant avec la puissance du live -l'inverse aurait été décevant- toutes ses aptitudes de musicien et surtout de guitariste, le tout ponctué de textes savoureux, tant par leur légèreté, leur humour et leurs jeux de mots que la véracité de leurs propos, un tantinet plus critique.
En a résulté un joyeux mélange des genres, excessivement bien amené, pour un concert réussi qui a su additionner douceur et féérie sans pour autant tomber dans l'ennui. Et si je ne connaissais jusqu'à présent que quelques morceaux de l'artiste ainsi que certaines de ses interprétations à la guitare, ce fut un plaisir pour moi que de le découvrir plus ardemment sur scène.
D'une part, avec des mélodies nouvelles encore pour mes petites oreilles et d'autre au moyen de thèmes musicaux bien connus comme cette variation sur plusieurs morceaux de M, notamment Les triplettes de Belleville, une adaptation de musique classique en mode jazzy, quelques medleys peuplés de reprises inattendues (on notera YMCA parmi elles ^^) ou encore des mélodies du grand Django Reinhardt, assurément les meilleurs moments de la soirée surtout si l'on repense au rappel des rappels qui avait pris pour l'occasion la couleur des Yeux noirs, le temps d'un interminable mais intense instant musical...
Il est en effet à préciser que j'ai vraiment d'avantage apprécié les morceaux entraînants qui nous plongeaient directement dans une ambiance un peu rétro, tout à fait charmante et terriblement festive que les calmes balades, un peu moins attractives si l'on s'en tient à mon unique avis.

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Cependant, même si Thomas s'est montré à la hauteur, en solo et dans sa communication sympathique avec le public comme accompagné de sa joyeuse troupe, je n'en omets pas pour autant ses musiciens, aussi drôles que talentueux et qui eux aussi ont fait vivre le show avec passion, nous transmettant par le biais de leurs instruments une fougue insensée et nous laissant ainsi sur une sensation musicale assez difficile à décrire mais d'une force avérée.
Mention spéciale notamment pour le violoniste qui m'a littéralement émerveillé, violoniste tout simplement hallucinant dans son émotion musicale, tant par son jeu de virtuose que sa gestuelle, et sur lequel j'ai eu les yeux rivés une bonne partie de la soirée.
C'est ainsi que je me suis plu à savourer et même bien au-delà ce que j'aurais pu imaginer...

*

Reste à préciser que le public qui m'entourait était quant à lui sous le charme du début à la fin du spectacle, contribuant grandement aussi à la convivialité paisible d'une ambiance que je vois rarement dans mes sacro-saints concerts rock (on omettra cependant les deux personnes raides-bourrées placées juste devant moi, gesticulant et hurlant, quel pensum!) mais dans laquelle je n'ai cessé de me complaire, le temps de ce moment si spécial...
Oui car le sieur Thomas, il faut bien vous le dire, a réellement un public. Son public. Plutôt puriste et d'un enthousiasme débordant, qui de toute évidence suit son évolution artistique depuis bien longtemps, bien avant sa médiatisation d'ailleurs et avec lequel c'était un réel plaisir que de pouvoir communier, partageant ainsi pour quelques heures une passion commune: la musique.

*

Alors certes, ce n'était pas un concert comme j'en fais tant ni une ambiance que je suis habituée à côtoyer et sans doute cela m'a t-il un peu déboussolé au départ, surtout placée dans la fosse, debout, au troisième rang de surcroît (plus pratique quand on est myope et qu'on vient de casser ses lunettes...), à ne pas pouvoir bouger beaucoup ni me démener parce que faire du "surplace" pendant si longtemps, c'est un brin fatiguant à mon vieil âge ^^
Légèrement décontenancée par le public en lui-même, sa fraîcheur, son attention presque sacrée à l'égard du show, je ne savais trop à quoi m'attendre pour la suite mais si j'étais assez sceptique en début de concert, craignant quelques longueurs, je me suis vite prise au jeu cependant, à écouter et ressentir les sons au plus profond de mon être et en oubliant pogos et bonds, parce que d'une part, j'ai toujours beaucoup aimé ce que fait Thomas Dutronc, d'autre part, son énergie sur scène était bel et bien réelle et par ailleurs, la notion de découverte d'un autre aspect du spectacle a toujours ce petit quelque chose de palpitant, si tant est qu'on est un minimum curieux.

*

Le fait est que l'Olympia ce soir-là avait revêtu une couleur charmante, jazzy et acoustique, qui n'était pas sans rappeler un état d'esprit pleinement mélomane, le temps d'exprimer avec magie et beauté une sensibilité musicale extrême qui n'a eu de cesse de se laisser apprivoiser, le tout mener d'une main de maître par un artiste qui décidemment ne manque pas de m'impressionner...

-Livy-

--> Le Myspace de Thomas Dutronc <--

Commentaires
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Ah mais non John, je proteste fortement!<br /> On ne va pas seulement voir Thomas sur scène pour, je cite, "son charme masculin"... on va le voir pour l'intérêt de sa musique aussi et la sensibilité qu'elle dégage en elle-même, tsss ^^<br /> Le fait qu'il soit agréable à regarder n'a rien à voir là-dedans :-p<br /> <br /> Et puis, il y avait quelques garçons dans la salle tout de même...<br /> Peut-être bien 15%?
J
Je vois que tu as été emballé par le concert. Perso j'aime bien mais sans plus (je ne suis pas sensible à son charme masculin). Mais je pense que le voir sur scène doit être quelque chose.
-
Je ne peux qu'approuver la remarque ^^<br /> Mais enfin, ce n'est pas uniquement cela qui a contribué à la magie du concert, fort heureusement!
J
L'accompagnement musical était absolument extraordinaire, mais l'artiste en lui même n'était pas mal non plus...
Livy Etoile
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