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Livy Etoile
29 novembre 2013

Légendes d'automne

L'automne et moi, c'est un peu particulier... Un désamour flagrant ? Non, je ne crois pas. Plutôt une sensation de "je t'aime moi non plus" qui oscille toujours entre la beauté presque indécente des arbres roux et mon flot de pensées que la mélancolie inonde dangereusement. Car c'est un fait: cette saison chafouine fait tomber la nuit bien trop tôt en même temps que mon spleen. Et comme me manquent alors les rires aux éclats des vacances d'été que le froid a glacé ! Comme mes yeux s'emplissent de larmes quand le vent les heurtent de plein fouet ! Je suis résolument une fille d'été. 

L'automne, je m'y adapte au mieux. Parce qu'il le faut, et qu'en toute honnêteté, je n'ai rien contre un cocooning devant un chocolat chaud délicieux. Parce que je garde intact le plaisir d'un livre à dévorer sous la couette, ou d'une exposition digne d'intérêt. Et parce qu'il me sied de sortir du théâtre emmitouflée dans mon manteau douillet. Mais au-delà ? Au-delà, il y a des jours longs comme des nuits, un trop plein de souvenirs en surface qui s'étend à l'infini, des matinées humides et puis la pluie. Un contexte délicat, borderline blues. Une ambiance feutrée tandis que l'esquisse de l'hiver ne s'est même pas encore montrée... Elle était justifiée au fond, la déraison des poètes romantiques, à se languir et soupirer d'amertume, emportés dans leur folle nostalgie. 

Pourtant la nostalgie ne me broiera pas; pas moi et pas cette fois. Et encore moins l'amertume, cela va de soi. Si l'automne est une machine à me hanter, je le peuplerai de gentils fantômes, d'audace fantaisiste et d'excentricité. Quant au gris ? Que nenni. Mon rire sera sonore, autant qu'en été, la tête emplie de rêves et de projets qui ne sauraient me faire ruminer. Je parviendrai sans mal à m'extirper de mes horribles fripes d'intérieur car au-dehors, il y a de bien belles sorties à tenter. C'est, paraît-il, une question de volonté. Et des fois que vous en douteriez, laissez-moi vous entraîner, par le biais de ce billet pêle-mêle, dans les tréfonds de ma propre saison, telle que je me la suis constituée. Un mélange de culture, de divertissements, de doux bonheurs girly ou de lazy sunday, parce que la procrastination est un bienfait. Oui décidément, il semblerait que de mon plein gré, je m'accommode plutôt bien à cette fraîche et nouvelle tonalité.



Des balades de saison 

Les_tours

Les citadines Beaugrenelle ou la magistrale Eiffel ?
Tendre variation de saison quand les tours s'entremêlent.

Pont_Mirabeau_automnal

Lieu de passage au quotidien que les saisons n'abîment point, il est venteux quand vient l'automne, taquin comme pas deux, à disséminer sur mon visage ses gouttes de pluie glaciales qui confèrent à la poésie un réalisme étrange. Lui ? Le Pont Mirabeau. Celui d'Apollinaire, sous lequel coulent la Seine et nos amours. Et parce que la joie vient toujours après la peine, autant faudrait-il que d'ores et déjà l'on s'en souvienne. 


9

8 

Le jardin des Tuileries, sa personnalité de feu et son caractère so frenchy.
À lui seul, il est un couple d'amoureux, un lecteur solitaire ou un groupe d'amis;
Une balade familiale, une traversée arrogante d'un pas vif ou une envie nonchalante de rêverie;
Mais à lui seul surtout, il est Paris...

Montage_FIAC_2013

Toujours aux Tuileries, c'est sous une pluie battante, fin octobre, que j'ai capturé des bribes de FIAC via le projet "Hors les murs". En effet, depuis plusieurs années consécutives, la FIAC n'est pas uniquement réservée aux professionnels mais s'expose également en toute gratuité au sein du jardin. Le promeneur curieux y trouve au gré de sa flânerie des oeuvres d'art contemporain, se familiarisant ainsi avec ces dernières. Vaste méli-mélo d'ouvrages gigantesques et rutilants, de sculptures à messages voire même de quelques performances sonores et autres parcours interactifs, les Tuileries accueillent ainsi une petite perle de créativité moderne, expliquée de façon ludique et culturelle par les élèves de l'école du Louvre. Une façon somme toute très avenante d'appréhender des artistes souvent méconnus.
De haut en bas, de gauche à droite:
Sam Falls, Jean Dupuy, Hector Zamora, Georg Herold, James Lee Byars, Gary Hume et Berger&Berger, Shen Yuan, Jean Dupuy et Francisco Sobrino.

FIAC Place Vendôme

L'amour n'a pas d'age

Et parce que la FIAC s'étend toujours où on ne l'attend pas, j'ai pu profiter de jolies prolongations sur la place Vendôme avec l'installation notamment de "cabanes" signées Tadashi Kawamata et qui se trouvaient perchées à divers endroit du lieu. Cerise sur le gâteau, ces squelettes tendrement enlacés, invités officieux de l'évènement, ont su revisiter le bon vieil "L'amour n'a pas d'âge" par un pied-de-nez d'un romantisme charmant. 

 

Cocooning is back 

En intérieur

Made in Ikea

Ici, on fait des emplettes régressives chez le suédois Ikéa...

Les_apparences_automne_2013

... On débute un nouveau livre dont le suspense captive d'emblée...

Piano_2

... On entame sur le piano d'enfance une valse de Chopin tant aimée...

Girly stuffs 

... On assume pleinement son statut de princesse kitsch et de fille à lapin...
(la bague Mickey aussi, vous noterez)

Chococcino

... On appréhende le chocolat chaud viennois avec une tendre bienveillance...

Eclairs Picard

... Et l'on joue au mouton de Panurge sitôt les éclairs Picard dévorés.

Et en extérieur

Starbucks de Noel

Un soupçon de noisettes, le chocolat en guest
Ce parfum prenant de caramel et mon sacro-saint café, 
Des Cookies et donuts pour la touche légèreté...
Starbucks nous donne un avant-goût de Noël au goûter. 

Chocolaterie Ladurée, automne 2013

Plus loin, rue Castaglione dans le 1er, le chocolat use de son goût raffiné
Et je m'extasie devant la vitrine gourmande des Marquis de Ladurée.

Shopping aux Arts Décoratifs

La boutiques des Arts décoratifs, quant à elle, regorge de trésors girly.
Une véritable mine de souvenirs tendance Wonderland, au goût de paradis.

♥ 

Du vintage dans mon dressing

Tendance vintage, automne 2013 (2) 

Coucou le Sac camel Little Marcel et les boots à lacets Monoprix !

Boots cow girl

Passion cow-girl avec les bottines écureuil en daim, shoppées chez Bata.

Tendance jacquard

Une belle alliance de saison avec les pulls en jacquard H&M et Monoprix.

J'applique consciencieusement la tendance vintage du moment
Féminine ou joliment surannée, elle sied parfaitement à mon tempérament,
Et la mode, de surcroît, est un éternel recommencement.

 

"La lecture est une amitié" (Marcel Proust)

Esprit_d_hiver

Esprit d'hiver de Laura Kasischke
"Le matin de Noël, Holly est assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Elle se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant..."

Le roman dont tout le monde parle cet automne aura bien mérité son succès. Car autant vous dire qu'il m'a fait frissonner d'effroi et de curiosité mêlés, jusqu'à ne plus le lâcher, jusqu'à le lire en trois petites soirées. Conseillé par miss Emma, je savais avant même de l'ouvrir que l'histoire était sombre et l'ambiance électrique. Seulement avais-je vraiment imaginé ça ? Si dans un premier temps, le style peut sembler redondant et les personnages pas particulièrement sympathiques, l'intrigue se déroule inexorablement avec une pertinence quasi-diabolique et mène le lecteur, par le biais de nombreux flash-backs, à une compréhension intelligente des événements. Détails sensoriels et descriptions à l'état brut, Laura Kasischke fait retentir sous sa plume une psychologie à fleur de peau, explorant les rapports mère-fille dans leur plus profonde intimité, sans en exclure une vraie douleur. Au-delà, il y a ce dénouement incroyable, cette claque, ce choc. Tout ce qui donne à cet Esprit d'hiver son caractère exceptionnel emprunt de mystique et d'onirisme macabre, doté de tournures qui sonnent toujours justes. Alors, quand la finesse d'esprit rencontre quelques métaphores cinglantes, il m'en restera sans doute l'une de mes plus belles lectures de saison.


Le_mec_de_la_tombe_d___c_t_

Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti
"Désirée et Benny se rencontrent au cimetière. Deux solitudes que pourtant tout oppose, Désirée est bibliothécaire, Benny lui est agriculteur. Et pourtant ces deux là vont s'aimer. Mais leurs différences seront-t-elles un frein à leur amour ou un enrichissement ?"

Si à mes yeux ce mec de la tombe d'à côté n'est pas un grand roman (on notera un style d'écriture parfois trop familier à mon goût, quoique nécessaire pour donner une tonalité plus authentique), il est avant tout une charmante fable, bien souvent aigre-douce, et qui tend à se poser moultes questions sur les différences sociales. L'histoire d'amour, qui pourrait d'ailleurs sembler trop facile en flirtant avec les premiers chapitres, est en réalité un choix bien courageux où les personnages explorent leurs sentiments sans jamais perdre de vue la réalité. Ce parallèle entre passion et routine se révèle particulièrement réussi, poussé par des situations incongrues, des moments de naïveté et bien plus encore, une tendresse inavouée. C'est qu'on les envierait presque, ces personnages qui ne nous ressemblent en rien ! Et puis il y a cette émotion simple et gratuite au fil des pages, certes improbable mais à nous offrir ce quotidien un peu rêvé par le biais d'une tranche de vie à la banalité transcendée. Cerise sur le gâteau, l'épilogue qui aurait pu tout saccager est en fait une jolie trouvaille, un peu fantasque et très poétique. En bref, un livre assurément léger qui nous épargne le côté niais mais au contraire, réchauffe le coeur.

 

Asterix_chez_les_Pictes

Astérix chez les Pictes par Jean-Yves Ferri et Didier Conrad

Et une déception, une ! Outre une ligne de conduite respectée (les personnages et leurs caractères sont tout à fait fidèles aux précédents opus), les quelques bons gags glissés de-ci delà au sein de l'album ne sauraient remplacer la pauvreté d'un scénario que les nouveaux auteurs gorgent de redondances inutiles à force de ne pas vraiment savoir comment s'en sortir. C'est divertissant oui, on ne peut le nier. Mais si cette aventure chez les Pictes n'a rien de catastrophique à proprement parler, il reste que rien n'est vraiment fini, peaufiné ou novateur. Obélix manque de force et Astérix de personnalité. Comme si, à force de vouloir préserver intacts les vieux albums, l'originalité avait été envoyée aux oubliettes. Et c'est un peu dommage car il y avait matière... Rassurez-vous toutefois, le ciel ne m'est pas tombé sur la tête. Mais il s'en est fallu de peu, par Toutatis !

 ♥

Revival séries TV

Downton_Abbey_saison_4 

Je me suis plongée avec une telle ferveur dans la saison 4 de Downton Abbey qu'à mon grand regret, je l'ai déjà terminée. Et si je craignais de prime abord une perte de dynamisme liée à l'épisode de Noël de la saison passée (no more spoil !), je fus agréablement surprise de découvrir les personnages sous un angle nouveau, résolument moderne, sans se dépourvoir un seul instant des pointes d'humour so british qui ont contribuées au succès de la série. Les intrigues tiennent la route avec une maturité sensible et s'épanouissent dans un réalisme bienvenu qui maîtrise la portée dramatique sans jamais tomber dans le mélo. De quoi nous mettre d'ores et déjà l'eau à la bouche pour les aventures à venir...

 

Once_upon_a_time 

Je découvre tout juste Once upon a time, mi-attirée mi-agacée par cette adaptation des contes de fée. Passés les quelques premiers épisode qui m'ont semblé relativement inconséquents car trop mièvres à mon goût, je me plais à voire la série s'étoffer et s'épanouir vers un univers fantastique attrayant, souvent doté d'une noirceur qui commence à me captiver. Histoire à suivre.

 

Under_the_dome

Bien évidemment qu'Under the Dome allait me plaire ! Cette série nous présente une adaptation haletante du roman éponyme de Stephen King, mêlant un scénario léché à un traitement du sujet façon thriller. Un petit bijou sous tension continue qui allie le rythme au suspense avec brio. De quoi se réjouir ardemment qu'une deuxième saison soit au programme, avec Stephen King himself comme scripteur du premier épisode. 

 

TWD_saison_4

Du zombie, encore et toujours, mais pas que, dans cette saison toute en introspection de The Walking Dead. On préférera ici la psychologie des personnages à l'action, et la perte d'humanité aux bonnes vieilles batailles sanguinolentes. Quelques lenteurs de-ci delà mais une vraie trame qui pose les bonnes questions. Reste que l'attachement aux personnages est toujours fortement déconseillé.

 

The_Originals

Quand le spin-off surpasse la série d'origine, c'est un vrai bonheur. Ces Originals, anciens Vampire Diaries, ne manquent ni de cran ni de personnalité et nous présentent, tout en maintenant une certaine ligne de conduite, un univers plus mature et plus profond que leurs confrères teen. L'intrigue est suffisamment entêtante pour que l'on s'y laisse entraîner et le cadre de la Nouvelle-Orléans absolument délectable. Des ingrédients de choc pour une réalisation chic qui brille par sa noirceur, une palette de plans machiavéliques en fil conducteur. J'aime.

Dracula

Dracula, c'est LA déception par excellence. Avec Jonathan Rhys-Meyers miam dans le rôle-titre et une adaptation très fidèle à la légende d'origine, le tout plongé dans un Londres à l'ambiance victorienne, je m'attendais fatalement à monts et merveilles. Seulement voilà: loin des Tudors ou autres fresques dont l'univers fascine aussitôt, ce Dracula sans surprise est poussif à souhait, porté par un scénario qui s'éparpille en tous sens et ne captive jamais réellement. Même l'aspect sulfureux ne parviendra pas à ôter l'ennui. Un comble pour une série de vampires, que de manquer de mordant !

Et toujours, les péripéties geeks à souhait de The Big Bang Theory, sans grande avancée dans le scénario ni le renouvellement de gags. Mais en dépit d'une nette impression de "tourner en rond", la distraction demeure intacte. Un peu plus critique en revanche du côté de How I met your mother dont je visionne la saison finale "juste pour dire que". Entre les lenteurs évidentes et les anecdotes qui ne font plus rire, l'engouement du début a bel et bien disparu. Même Barney Stinson en a perdu de sa superbe. Suit up ! que diable !

Le théâtre dans tous ses états

Cher_Tr_sor

Cher Trésor de Francis Veber, au théâtre des Nouveautés
"Chômeur de longue date et délaissé par ses proches, François Pignon décide de simuler un contrôle fiscal. Quoi de mieux pour donner l’impression qu’il dissimule quelque chose et par la même occasion devenir quelqu’un d’important ?"

Pas étonnant que la pièce joue la carte des prolongations ! Cher Trésor est l'exemple type du Boulevard tel qu'on l'aime, celui qui nous permet de passer un excellent moment saupoudré de rires et de bonne humeur. Francis Veber, moins incisif qu'il peut l'être parfois mais tout aussi jubilatoire de par son aspect critique, nous propose ainsi une comédie au rythmé enlevé, relativement simple dans sa mécanique, et sans grossièretés vaines. Bien au contraire, les dialogues sont savoureux, les rebondissements délicieusement outranciers et Gérard Jugnot joue à merveille le benêt sympathique. La farce tonitruante en devient alors une délectation de chaque instant, mixant la fausse naïveté à une gentille cruauté, ce qui pourrait bien mener à un épilogue fantaisiste des plus charmants... En bref, une pure soirée de bonheur.

 

La_Belle_et_la_Bete__Mogador

La Belle et la Bête, le musical de Broadway à Mogador

Les comédies musicales... voici bien là un style qui ne me sied pas. Mais parce qu'il y a un début à tout, je me suis enfin lancée et ai franchi avec succès le cap de la première fois. Pour ce faire, je tenais à ce que le contexte soit beau, féerique, doté d'une histoire déjà connue. Pouvais-je alors rêver mieux qu'un joli conte de fée oscillant entre la magie Disney et l'intrépide version de Cocteau, dans l'enceinte magnifique du théâtre Mogador ? 
Force est d'admettre que j'y ai passé un moment fort agréable, les chansons du dessin animé me captivant notamment (mon côté fifille), tout autant que les passages festifs et dansés. J'ai eu la vive impression de me trouver au beau milieu d'une parade à Disneyland Paris et d'oublier de la sorte le moindre de mes soucis. Bien évidemment, il me serait difficile de comparer, toute novice que je suis, mais il m'a semblé que les décors comme les costumes étaient enchanteurs à souhait (mention spéciale à la robe de bal de Belle) et la mise en scène particulièrement réussie. En dépit de quelques passages enfantins dont je me suis accomodée, la seule chose qui m'ait vraiment gênée au final a été le traitement de l'histoire d'amour, un peu trop simpliste pour m'émouvoir. J'en garderai cependant un souvenir exquis lié à un regard neuf, et renforcé par l'orchestre qui jouait en contrebas avec passion (car oui, je raffole des orchestres classiques). Le travail de la troupe (32 artistes en tout) est admirable et génère une réelle cohésion de groupe qui se ressent autant qu'elle s'apprécie au fil du spectacle, avec un humour bien senti et un onirisme omniprésent. De quoi générer l'envie de renouveler l'expérience volontiers si l'occasion s'en présente.

♥ 

Retour sur ma Nuit Blanche à Paris

IMG_1831

La Nuit Blanche à Paris (le 5 octobre dernier) est une expérience plein de promesses qui se finit hélas bien souvent en bain de foule alcoolisé. Pour remédier à cela, je me suis éloignée des sentiers battus, et donc du Mordor centre de Paris, afin de me retrouver à Denfert-Rochereau sur le site de l'hôpital de La Rochefoucauld, le temps d'une animation toute courte mais divertissante: la visite du regard 25 de l'aqueduc Médicis. Sans le vouloir, la sortie donnait à merveille la réplique à mes Journées du Patrimoine (souvenez-vous ici), et permettait d'approfondir mes connaissances du cheminement de l'eau jusqu'à la capitale sous forme d'un parcours "sons et lumières", le clou du spectacle étant évidemment le "regard" d'où émanait tout l'historique en images. Sans prétention mais gentiment instructif; et je salue tout autant la volonté arty de l'événement. 



Méli-mélo d'expo'

Tour_Paris_13__3_

On arrive d'emblée à la plus grand exposition de street art jamais réalisée jusqu'à présent, j'ai nommé la Tour Paris 13. Vous en avez forcément entendu parler: elle, son projet aussi fou qu'éphémère, sa destruction imminente, ses appartements gorgés d'oeuvres atypiques du sol au plafond, les street artists venus du monde entier pour y mettre chacun leur touche personnelle et... ses sept heures d'attente (minimum). Et si vous vous attendiez à un compte-rendu de ma part, permettez-moi de vous annoncer que ce sera peine perdue. Depuis quand le street art qui me parle tant et que je croise sur mon chemin au moment ou je m'y attends le moins, comprenez de façon "spontanée" (j'insiste), est-il devenu un phénomène de mode ? À constater la foule agglutinée en bas, j'ai juste eu envie de dire "Non merci !" et de tourner les talons. Et ne croyez pas que je crache dans la soupe. J'ai seulement décidé de m'offrir le luxe d'y renoncer, de ne pas me lancer dans une journée de fichue et une crève probable, tout ça pour à peine une heure de visite. Mais il y a d'avantage ! J'évoquais précédemment [ici] en conclusion de mon article ma préférence pour un street art sauvage, moins exposé et plus subversif. En ce sens, cette banalisation me gène un peu; sorte de tendance actuelle vouée à s'oublier aussi vite qu'elle est en train de s'intensifier, et à laquelle tout le monde se sent obligé de s'intéresser. Du panurgisme en quelque sorte. Mais qu'à cela ne tienne, autant vous renvoyer vers le très juste billet de [Deedee] à ce sujet, que je valide tout entier.

 

Montage_expo_du_Grand_Palais__automne_2013

Raymond Depardon, Georges Braque et Félix Vallotton... Comme le Grand Palais nous gâte en cette fin d'année, avec ses thématiques variées et ses expositions à foison ! Aventureux, il se plaît à nous emmener au gré des salles, dans un vrai souci d'esthétique et de construction. Je ne m'y attarderai pas cependant car il se peut que nous en reparlions très vite dans un futur billet, entre culture et émotions.

 

Pele_mele_expo__automne_2013

Diversifier mes sorties d'automnes ? Avec joie ! Je reviendrai donc prochainement sur L'Art en fusion (la passion torturée de Frida et Diego) et une critique en demi-teinte sur le choix de présentation des ouvrages. Mais aussi sur mon expo' coup de coeur, toute emplie de crinolines, corsets et autres joyeusetés féminines ET masculines. Une façon nouvelle d'appréhender nos fashion-ancêtres, grands adeptes de la tricherie (et de la torture) devant l'Éternel. Tout un programme en perspective !



L'instant découverte 

Luc_Grateau__galerie_Couteron

Luc Grateau à la galerie Couteron

Quand on aime le street art comme moi, l'art urbain n'est jamais bien loin. Et c'est avec un réel plaisir que la galerie Couteron m'a permis il y a peu de découvrir le travail atypique de Luc Grateau, les pieds sur terre la tête en l'air, et même échanger quelques mots avec lui au détour de ses ouvrages exposés...
Son lieu de prédilection ? Le métro. Il l'utilise comme usager (car oui, à côté il a un autre métier) mais aussi comme lieu de création. Et derrière son matériel de peinture dissimulé dans le boîtier d'une vieille calculatrice Casio, il croque la vie, les visages, les émotions.
Les allées et venues des passants ne s'arrêtant jamais, il opère rapidement par touches de couleurs furtives, sur le support le plus improbable et le plus minuscule qui soit: des tickets de métro. Depuis 2004, il en a amassé des milliers, comme s'il s'agissait d'un travail infini. La plupart lui sont donnés par les gens: ce sont des tickets jaunes, verts, mauves, anciens. Des cartes Orange. Des Pass annuels qui n'existent plus. Des tickets lyonnais. Tout l'attirail pour voyager avec lui dans l'espace et le temps.
Bien sur, son regard se porte en premier lieu sur les personnes en face de lui. Mais plus que le sens pratique encore, il est habité par la passion. Cette passion qui le fait oeuvrer en fonction de son inspiration, d'une fascination inexpliquée. Cette passion capable de lui faire oublier comment la personne est habillée tant ce sont les traits de son visage qui l'ont captivé. Cette passion qui l'a conduit à prendre des cours de peinture, à faire de la rue son terrain de jeu pour s'entraîner chaque jour, puis opter un peu par hasard pour les transports en commun, une évidence au quotidien. De fait, il part de quelque chose de très concis pour s'en éloigner ensuite, comme l'art l'impose de lui-même.
Un brin taquin, il évoque les exercices de style et les contraintes qu'il se fixe: une couleur spécifique, un sourire obligé... "Cette semaine, se dit-il, je ne peindrai que des femmes !". Il se targue même de quelques tricheries: "sur ce ticket-ci, j'ai mixé le regard de l'un avec la bouche d'un autre. Le premier était descendu du métro bien trop tôt." Il reconnaît aussi modifier les vêtements ou les expressions s'il les trouve trop ternes. La base est réaliste mais il ne faudrait pas en oublier l'imagination de l'artiste.
Dans l'ensemble, ces fantaisies sont plutôt bien accueillies par les passagers furtifs. Il s'arrête aussitôt qu'il sent une personne réticente car, nous explique-t-il, il y a une certaine violence dans la démarche de portraitiste inversé: ici, ce n'est pas la personne qui vient commander son portrait mais le portrait qui vient à elle. Son accord est forcément implicite. Cependant, la plupart restent neutres. Et d'ajouter avec un sourire: "Certains posent tellement qu'ils en oublient leur station !" Quant à l'intéraction, il ne la cherche pas particulièrement mais accepte avec bienveillance les curieux désireux d'en savoir plus. 
Aujourd'hui, Luc Grateau souligne l'importance, de plus en plus grande, de la portée artistique dans sa vie. Son exposition de tickets de métro (pas loin de 500) est délicate et sensible, composée d'expressions multiples et de regards perçants qui pourraient bien vous couper le souffle. Les ouvrages parfois agrandis ont des inspirations Van Gogh très nettes, renforcées par l'image d'un Paris intemporel, pluriculturel. Un Paris vivant. Un Paris qui bouge, qui s'agite, qui s'exprime. Un Paris qui tremble et s'émeut à chaque instant.
Peindre sur des tickets de métro ? Peut-être pas pour toujours, non. Mais c'est la tête emplie de nouveaux projets que Luc Grateau a su donner à cette exposition un caractère optimiste et prometteur. Et une belle occasion de faire d'avantage connaître son talent, tout en poursuivant son ambition.
[Plus d'informations ici]



"L'automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l'hiver."
Ainsi vont les mois et défilent les saisons quand je danse intrépide sur le fil de ma vie, de mes sorties et de mes émotions. Et si d'aventure, j'oublie parfois que l'automne est une traîtresse sans fin qui fait mourir les feuilles des arbres et enveloppe la nature de son manteau d'ombres étranges, je me remémore cette phrase de George Sand, si juste si imagée. Alors, là, dans la fragile métaphore musicale, tout va de suite beaucoup mieux. 

-Livy- 

♥ Petit bonus de saison et de bon ton ♥ 
Guns N'Roses - November rain

Commentaires
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John:<br /> <br /> Wahou, un commentaire en deux parties ? Tu t'es surpassé ;)<br /> <br /> Globalement, nous nous rejoignons sur pas mal de points comme le théâtre, le "street art", les séries TV (toi opé pour "Once upon a time" ? Quelle virilité ^^)... Même si de toute évidence, je suis d'avantage portée FIAC que toi. J'ai cru comprendre au fil du temps que tu n'étais pas fan d'abstraction, alors forcément.<br /> <br /> Merci pour tes quelques mots au sujet de Luc Grateau: je sais que tu as apprécié l'entretien autant que moi et certains artistes gagnent vraiment à être connus. Il en fait évidemment partie.<br /> <br /> J'avoue aussi que tu m'as fortement étonnée en souhaitant lire "Esprit d'hiver"; je me ferai un plaisir de te le prêter alors, en espérant qu'il te plaise autant qu'à moi. Et tu verras, c'est tellement bien conté, bien imaginé que ça fait même un peu flipper !
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Lou:<br /> <br /> Mais de rien ! C'est plutôt agréable de faire revivre (et partager) cet automne par le biais de bons souvenirs. Du coup je suis ravie que ça te plaise, photos à l'appui. <br /> <br /> Côté séries TV, je dois bien reconnaître que j'ai lu pas mal de négatif sur "Dracula" également. Je crois que nous ne sommes pas la cible et j'en suis un peu déçue. J'espère en revanche que tu apprécieras cette nouvelle saison de "Downton Abbey" (cette série est magique, vraiment), en dépit des quelques changements donc. Tu me diras ! Ah et puis oui, le personnage de Blanche-Neige (enfin, Mary Margaret) dans "Once upon a time" est d'une niaiserie perturbante. J'ai toujours préféré les caractères sombres et torturés alors c'est dire comme je te rejoins... Mais enfin, en s'accrochant un peu, la série commence à devenir plus intéressante au fil du temps. Et comme tu le dis, le concept est sympa.<br /> <br /> Bonne semaine à toi !
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Flo: <br /> <br /> Ton petit message me va droit au coeur. En effet, c'est un vrai billet-fleuve que j'ai pondu là et encore, je n'ai pas tout raconté ^^ <br /> <br /> J'ai été ravie de partager quelques unes de ces sorties avec toi: "La Belle et la Bête" notamment, une vraie rêverie ! Et je te rejoins sur la lecture des "Apparences" qui me fascine, même si je ne l'ai pas encore finie (bientôt bientôt)...<br /> <br /> Moi aussi, je fais les expo' de "street art" lorsqu'elles se présentent car elles m'intéressent, mais mon bonheur n'est jamais aussi complet qu'une découverte spontanée en pleine rue. Nous sommes nombreux(ses) finalement à penser ainsi, ce qui me rassure bien. <br /> <br /> Quant aux séries, je ne peux qu'approuver et te dire de foncer ! Il n'y a pas de mal à se vider un peu la tête de temps à autre, et puis "The Originals" possède une BO très appréciable. Encore une qualité !<br /> <br /> Gros bisous ma puce.
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July: <br /> <br /> Le meilleur anti-déprime qui soit, entre un cocooning de rigueur et de très jolies sorties. Place à Noël maintenant !<br /> <br /> Gros bisous et bonne semaine miss !
J
Partie 2 ;)<br /> <br /> Cher trésor est une très bonne pièce qui permet de passer une excellente soirée. <br /> <br /> <br /> <br /> La tour 13 devait contenir de très belles œuvres... Mais vraiment trop de queue. Et j'admets que je trouve aussi que ça perd de son charme en transformant le street art en un art de masse (il en perd son côté roots). <br /> <br /> <br /> <br /> L'expo de Luc Grateau était très intéressante, surtout pour voir ses œuvres si petites en agrandissements, et découvrir le niveau de détails.
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