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Livy Etoile
14 novembre 2011

Pluie de films 2011, session 3

Poursuivant l'an de grâce 2011 par le biais de la thématique rêvée qu'est le cinéma, j'entame à présent une session que je pourrais qualifier de qualité. Surfant en effet sur la vague des films qui ont su m'émouvoir, me toucher, m'étonner, voire me transcender, je me défais pour l'occasion du manteau de la médiocrité et ignore la neutralité pour atteindre, dans les contrées de l'imaginaire, quelques très hauts sommets. Et puisque dans mon ressenti, les émotions se sont curieusement entremêlées pour parfois mieux se séparer, je décide de vous en conter le récit symbolique en ces quelques chapitres qui, dans le relief et la différence, savent vaillamment trouver le chemin du talent pour mieux s'en imprégner avec une tonalité puissante et déchirée. Mes découvertes de l'année, quant à elles, n'ont de cesse de vagabonder et demeurent à ce jour, pour mon plus grand bonheur, encore inachevées...

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La claque !

Melancholia

Melancholia de Lars von Trier
Ça parle de quoi ?
"À l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre..."

Le souffle est coupé, les mots viennent à manquer. Loin d'être simplement un film qui fait parler, Melancholia est une perle du genre, un ovni d'une rare intensité poétique. Toujours là où l'on ne l'attend pas, avec ses subtilités sublimées, il s'étoffe, se perd en chemin, tressaille et s'épanouit, offrant au spectateur une force romantique saupoudrée de fantasmes oniriques. Son scénario à fleur de peau, posé en deux parties, se fait le porte-parole de la plus belle catastrophe cosmique qui soit, transcendée par la musique de Wagner. La mélancolie y côtoie la folie, quand la prise de conscience mène vers une angoisse épurée épluchée dans sa plus belle intimité. Les tourments de l'âme sont une inépuisable source d'inspiration, l'étrangeté de l'histoire, un pas vers la contemplation. Sombre et lumineuse à la fois, Lars von Trier nous livre ainsi une oeuvre impeccable et possédée où rien ne semble laissé au hasard, lorsqu'elle dévoile la métaphore idéale d'une fin du monde ô combien rêvée. Du grand art.

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L'incontournable magie...

Harry_Potter_et_les_Reliques_de_la_Mort___Part_2

Harry Potter et les Reliques de la Mort (Partie 2) de David Yates
Ça parle de quoi ?
"Dans l'univers des sorciers, le combat entre les puissances du bien et du mal se poursuit de plus belle jusqu'à se transformer en guerre sans merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais seul Harry Potter peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’épreuve de force avec Voldemort."

C'est avec un petit pincement au coeur que je vois se terminer la grande saga Harry Potter. Sa force notamment, est d'avoir su diviser son dernier tome en deux parties, permettant ainsi de mieux retranscrire au cinéma l'ambiance (naturellement inimitable) des livres. Toutefois, le dernier film est une réussite qui aura su me mener jusqu'aux larmes, l'ambiance "avant-première" et les applaudissements d'un public en transe m'y ayant bien évidemment aidée. Ainsi, après un premier opus qui laissait l'intrigue prendre place avec un suspense bien amené, David Yates met la gomme et nous envoie son final grandiose, tous effets spéciaux sortis, à un rythme effréné. Dosant parfaitement l'alchimie entre action et émotion, c'est pure sorcellerie ! Les rebondissements s'enchaînent et s'entremêlent avec brio alors qu'une douce nostalgie se pose sans accroc. Nul doute que l'ambiance se soit étoffée au cours des années, laissant le côté obscur se développer et les personnages, bien grandis, nous faire d'avantage voyager. Il faut dire qu'aux enfants, les adultes ont désormais succédé et la version 7.2, qui n'échappe malheureusement pas au fameux "19 ans plus tard" en mode happy end que je n'ai de cesse d'abhorrer, est la conclusion visuelle d'une magie que tous les moldus attendaient.

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Coups de coeur

La_piel_que_habito

La Piel que Habito de Pedro Almodovar
Ça parle de quoi ?
"Depuis le décès de sa femme, brûlée dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, véritable cuirasse contre toute agression, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau. Mais outre les années de recherche et d’expérimentation, il aura aussi fallu à Robert une mystérieuse femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules..."

Evoquer un coup de coeur signé Almodovar serait presque un euphémisme en soi. A cela près que La piel que habito est un film d'un nouveau genre, à mi-chemin entre la science-fiction et le thriller diabolique. Mené d'une main de maître par un Antonio Banderas à la froideur envoûtante, le scénario dérange autant qu'il séduit. La fascination prend vite le pas sur le malaise et nous embarque dés lors dans une sombre histoire de vengeance qui brouille les pistes et les multiplie, teintant l'ensemble d'un mystère ardent. Parfois drôle, toujours surprenant, Almodovar signe un long-métrage soigné, quasi-clinique, qui distille l'horreur avec un malin plaisir, jusqu'à la rendre érotique, glaciale et sournoise. L'imagination, ici poussée vers la folie, est le ressort cinglant de cette fable audacieuse qui aime jouer avec son spectateur pour mieux le retourner. Et si le résultat n'engendre pas l'émotion à proprement parler, il répand avec toute l'habileté propre au septième art, un succulent poison...

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Drive

Drive de Nicolas Winding Refn
Ça parle de quoi ?

"The Driver", jeune homme solitaire, est cascadeur à Hollywood de jour et conducteur pour le compte de truands la nuit. Professionnel et peu bavard, il a son propre code de conduite et ne prend pas part aux crimes de ses employeurs. Mais quand sa route croise celle d’Irene et de son jeune fils, il n'est plus seul. Aussi, lorsque le mari de cette dernière sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide de lui venir en aide. L’expédition tourne mal. Doublé par ses commanditaire et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…"

Voici bien là un film saisissant. Formidablement accompagné d'une BO au délicieux parfum 80's qui détonne complètement avec le vif du sujet, typo rose flashy à l'appui, Drive est un polar peu conventionnel, à mille lieues des courses-poursuites de voitures classiques et vrombissantes. S'amusant dans un cadre volontairement imagé, souvent contradictoire, et saupoudré de contrastes étudiés, il nous livre de la sorte ce conte intemporel aux lenteurs stimulantes qui lui confèrent une véritable aura. Dans la moindre fusillade, un brin de poésie. Dans un sanglant règlement de compte, l'empreinte d'un délicat baiser. Un ralenti. Deux battements de coeur. La ville en bruit de fond. La mort parée d'émotions. Refn se joue décidément des codes cinématographiques pour mieux mêler l'adrénaline au raffinement, dans une sensualité cruelle qui met en valeur un Ryan Gosling au talent exacerbé (subjectivité, ooooh ^^).  Ainsi pourvu d'une ambiance pour le moins inclassable et d'une violence sèche, Drive nous emmène sans ciller dans son univers à l'intensité électrique. Jusqu'à devenir, et de loin, la meilleure surprise US de la rentrée.

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A voir aussi...

127_heures

127 heures de Danny Boyle
Ça parle de quoi ?
"C'est l'histoire vraie de Aron Ralston, jeune homme de vingt-sept ans qui, le 26 avril 2003, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah. Alpiniste expérimenté, il est seul et n’a prévenu personne de son excursion. Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, l’impensable survient: un rocher se détache au-dessus de lui, emprisonnant son bras dans le mur de rocaille. Pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, il attend sa délivrance, en proie à des hallucinations. Mais cinq jours plus tard, comprenant que les secours n'arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence..."

Oppressant et tendu, le nouvel opus de Danny Boyle se regarde les nerfs à vif, tous sentiments mêlés. Présentée sous forme d'un huis-clos douloureux et over-boostée par une bande-son rock qui convient à merveille au style de son réalisateur, cette histoire vraie tient en effet plus du film-documentaire que du thriller dramatique. Suivant une philosophie qui pousse l'instinct de survie à son paroxysme, 127 heures se déroule comme le quotidien d'un être lambda. Un quotidien qui aurait viré au cauchemar qu'il a vraiment été, et s'impose de lui-même, de par la gravité de son sujet. Mais la belle leçon de courage, qui touche autant qu'elle nous emplit d'angoisse, ne serait rien sans une réalisation nerveuse et saccadée. Plongée dans l'imaginaire d'hallucinations frénétiques, elle offre à l'ensemble un charisme décalé, efficace à souhait et aboutissant de surcroît sur LA scène fatidique qui parvient, ô chance, à n'en faire ni trop, ni pas assez. S'il reste toutefois à déplorer un rythme général assez inégal, la happy end est le fruit d'une telle souffrance qu'elle est ici la bienvenue, au sein d'un acte certes réel, mais à l'héroïsme insensé que l'on ne peut que saluer.

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Source_Code

Source Code de Duncan Jones
Ça parle de quoi ?
"Colter Stevens se réveille en sursaut dans un train à destination de Chicago. Amnésique, il ne se souvient de rien. Désorienté, il cherche à comprendre ce qui se passe mais une bombe explose tuant tout le monde à bord. Colter se réveille alors dans un caisson étrange et découvre qu’il participe à un procédé expérimental permettant de se projeter dans le corps d’une personne et de revivre les 8 dernières minutes de sa vie. Sa mission : revivre sans cesse les quelques minutes précédant l’explosion afin d’identifier et d’arrêter les auteurs de l’attentat. A chaque échec, les chances de pouvoir revenir dans le passé s’amenuisent. La course contre la montre commence…"

Plutôt bien ficelé, Source Code déploie un scénario intelligent qui, usant subtilement de la temporalité au sein de sa narration, parvient à éviter toute forme de linéarité. L'aspect SF est à mes yeux un peu trop rocambolesque pour se voir accorder beaucoup de crédit mais c'est plutôt le thriller qui inspire, créant de la part du spectateur une véritable addiction. Répétant en effet la même scène sans aucune lassitude, et c'est bien là son coup de génie, le film n'a de cesse d'osciller entre noirceur et romantisme, soutenue dans cette tâche par un Jake Gyllenhaal très persuasif. Il en résulte une intrigue originale et psychologique qui multiplie effets scéniques et portée intellectuelle sans fausses notes. Il manque cependant un peu de piquant pour que le tout puisse s'avérer inoubliable, raison pour laquelle il reste "seulement" dans la catégorie des bons films, avec le plaisir de le visionner dans l'instant pour se concocter un savoureux voyage dans le temps.

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Fighter

Fighter de David O. Russell
Ça parle de quoi ?
"Micky Ward, jeune boxeur à la carrière stagnante, gère maladroitement sa vie, entre l'influence négative de sa mère et de ses sœurs envahissantes, jusqu'à sa rencontre avec Charlene, une femme au caractère fort. Parallèlement, son demi-frère Dicky Eklund a connu la gloire sur le ring il y a longtemps, avant qu’il ne sombre dans la drogue et finisse en prison. Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, le courant ne passe pas. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté…"

Soyons honnêtes, la thématique boxe me captive bien peu et ce ne sont assurément pas ses scènes de ring, pourtant acclamées par la critique, qui ont fait de Fighter une exception à mes yeux. En me projetant toutefois plus loin, j'ai décelé dans le film une ambiance trash et sans concession qui a grandement attisé ma curiosité, le tout porté par un excellent jeu d'acteurs. Générant une tension palpable et une véritable authenticité, le long-métrage présente une mise en scène réaliste qui ne fait pas dans la dentelle mais tombe toujours juste. Et si le drame n'exploite pas l'émotion de fond en comble mais la contient au contraire avec une jolie sobriété, c'est pour mieux rebondir et faire mouche. S'ensuit une brutalité non feinte qui transforme l'amertume en courage, dans un état d'esprit borderline que je ne saurais contester, le temps d'une leçon de vie qui nous met au tapis.

-Livy-

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Commentaires
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John:<br /> Beaucoup de films appréciés ou à voir, donc. Je ne peux que t'y encourager ! Et aimerais bien, par la même occasion, trouver le pouvoir de persuasion nécessaire pour te faire définitivement adopter "Melancholia" comme il se doit car je pense pas qu'il te décevra ;)
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My Discoveries:<br /> Nous avons des goûts cinématographiques en commun il semblerait, j'en suis ravie ;)<br /> Tout comme toi, je ne me lasse pas de la BO de "Drive" qui est une vraie drogue. Et elle contribue, je pense, énormément au succès du film.<br /> A propos de "Harry Potter", je comprends tout à fait. J'ai l'étrange impression que le monde se divise en deux catégories: ceux qui adhèrent/ceux qui n'adhèrent pas. Il n'y a pas de juste milieu, à bien y penser. Force est de reconnaître aussi que c'est le film le moins bon de ma sélection... mais l'addict' qui sommeille en moi ne pouvait s'empêcher de le mentionner ^^
J
J'ai bien aimé la pile que habito (pour moi de mes almodovar préféré) et 127 heures. <br /> Source code est pas mal, j'aime bien le scénario.<br /> <br /> Melancolia à voir mais je suis pas sur.<br /> <br /> Par contre oui j'ai bien l'intention de voir Drive et Fighter
M
Belle sélection! Si j'ai raté Drive (mais pas la bande-son ;o) )et Fighter qui je pense m'auraient plu, j'ai comme toi bien aimé Melancholia et El piel que habito, et adoré 127 heures! En revanche, le folie Harry Potter n'est pas passée par moi...;o)
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