Un quatrième blog-anniversaire, en prose et en vers :)
"Je ne peux pas sortir pour l'instant,
J'ai un blog qui m'attend."
Et n'en déplaise aux quelques mécontents
Qui, devant cette piètre excuse, ont émis soupirs et grognements,
Mon blog-à-rêver fête aujourd'hui ses quatre ans...
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Je pourrais vous conter alors que ledit blog n'est qu'un petit rien pour contrer la routine du quotidien, le pâle reflet d'une existence dont le sens reste à prouver ou le nombrilisme avéré d'une fille qui se cherche sans jamais se trouver. Et pourtant ! L'aventure qui s'étale dans le temps, s'installe vaillamment et s'impose à présent ne semblerait-elle pas aller plus loin qu'un simple coup de tête quelque peu incertain ?
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Ces derniers jours, en relisant la symbolique maladresse de mes débuts ici, j'ai perçu, intimement mêlés, l'enthousiasme, la peur et l'hésitation de tous ces mots balbutiés à l'écrit. C'était comme un jeu dont je connaîtrais les règles avant même de savoir y jouer, à l'image d'un puzzle à reconstituer. Être poussée à évoquer les flash d'un passé qui m'est propre, telle une bande-dessinée. Puis m'y perdre ou faire semblant, le romanesque aidant...
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Rejouer le film à l'envers, quoique l'on en dise, est un exercice psychologique périlleux que la curiosité transcende. Il faut savoir se remémorer un instant. Un ressenti. En frissonner. Tel est le propre de l'Homme et de ses souvenirs que l'oubli fait trop souvent trépasser. Mais lorsqu'une preuve écrite est là pour nous rappeler que tout a bel et bien existé, à quelle autre satisfaction pourrait-on donc aspirer ? Dans les lignes juvéniles et quelques souffrances à peine voilées, dans l'euphorie d'un moment, dans les billets enchaînés, j'ai reconnu ma vie et elle s'écrivait au passé. Je l'ai poursuivi jusqu'à aujourd'hui pour l'ancrer dans un présent solide et décidé. Et j'y ai perçu matière à avancer, des fois que j'aurais préféré reculer.
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Car c'est un peu ça aussi, un blog. Pour un brin de virtuel, beaucoup de réel. Et pour quelques pistes brouillées, moultes secrets révélés. J'ai usé de mélancolie pour mieux faire danser la vie, capturé l'impossible par le biais de mes rêves, réprimé une douleur en sollicitant l'écriture. C'était mieux ainsi. Je me devais d'écrire entre les lignes, sourire derrière un écran ou laisser une larme perler sur le clavier. Les émotions sont tellement plus belles lorsqu'en plus d'être ressenties, elles sont partagées. Dés lors il n'y a plus de "journal intime" qui tienne ni même de thérapie personnelle utilisée à mauvais escient, mais simplement la possibilité de bloguer, exquise envie qu'il serait bien dommage de gaspiller.
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Avec l'imperfection comme bruit de fond et l'évolution comme certitude, mon petit blog a parcouru tant le chemin que les années, jouissant de chacune de mes sorties, ouvrant avec moi les pages qui me dictaient de nouveaux chapitres et peaufinant dans l'ombre états d'âme et liesse méritée. Face aux trésors que la ville exprime, il a su m'emmener en balade, parcourir les ruelles, rêvasser sur les ponts de Paris. De quoi satisfaire ma curiosité à l'infini et me faire violence, dans les affres de mes errances, pour moi comme pour lui.
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Ecrire de la joie quand plus rien ne va ? Parler nostalgie quand tout nous sourit ? Un zeste de piquant et beaucoup de relief... Il semblerait que la poésie n'efface en rien l'espièglerie. Et si mon cynisme enjoué me pousse à continuer, ce sera pour toutes les fois où par sa faute, je me suis vue prendre le jour pour la nuit et, soudainement possédée d'une inspiration incontrôlée, me jeter à corps perdue dans une onirique folie ;)
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Il serait peut-être utile aussi d'ajouter que cette année, la bête s'est encore transformée, débarquant sur les réseaux sociaux, facebookant, tweetant et hellocotonant (néologisme, bonjour !) de son plein gré. Je pourrais bien sur largement m'en contenter. Mais s'il est une chose que je souhaiterais d'avantage évoquer, c'est mon envie de départ enfin comblée. Celle-là même qui supposait aller un jour à la rencontre de nouvelles personnalités et partager ainsi des idées comme des pensées IRL plutôt que par ordinateurs interposés. Un souhait désormais réalisé.
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Prenant en effet un tournant que 2010 avait entamé avec bonne humeur, 2011 fut une année d'échanges variés, en toute réalité, qui me fait honteusement mentir sur ma douce rengaine "j'aime pas les gens", parce qu'il y en a que j'aime vraiment et je ne doute point qu'ils elles se reconnaissent dans les quelques mots qui se bousculent ici joliment ;)
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Et maintenant ? Je maintiens le cap avec grand plaisir. Je vous promets une multitude d'article fourre-tout, des mots sans réfléchir, des billets en devenir. Les critiques culturelles, les divagations intellectuelles. Le rêve qui s'étend, mon âme d'enfant qui se méprend. Une régularité d'écriture laissant à désirer, l'ironie en prime pour un décor acéré. Un romantisme de rigueur, un cynisme en vigueur. D'étranges univers à visiter, un cocon pour m'envelopper. Du paradoxe à la pelle et une thématique plurielle. Un lyrisme patenté, les lettres comme alliées. Mes sorties qui se multiplient et mon blog-à-rêver qui, toujours, toujours, se poursuit. Pour ses lecteurs alors, qu'ils soient anonymes ou bien connus, fins commentateurs ou dans la discrétion la plus absolue, j'envoie un affectueux merci.
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* Happy birthday pour lui *
(et c'est bien loin d'être fini)
-Livy-