Gare du Nord
"Le temps passe et il fait tourner la vie comme l'eau, celle des
moulins. (...)
Telle est la vie des Hommes. Quelques joies effacées par
d'inoubliables chagrins.
Il n'est pas nécessaire de le dire aux
enfants."
Marcel PAGNOL
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Trop longtemps sans honorer une rubrique qui m'est chère,
Alors qu'au sein de la vie qui se meut, change et s'épanouit,
L'envie de voyager dans l'avenir ou remonter le temps se fait parfois sentir.
Brève évasion vers une belle histoire d'amitié et de complicité au sein de laquelle je vous entraîne aujourd'hui, dans quelques réminiscences de sourires et de création, de soirées empreintes de malice ou de sorties culturelles à foison. Une redécouverte de la guitare en émoi et mes toutes premières chansons... C'était il y a presque six ans déjà.
Mais comme rien ne s'arrête ici-bas et que rien n'est vraiment au fond ce que l'on espère ou croit, ce qui devait advenir d'une histoire comme celle-ci ne fut pas. Et plutôt qu'une franche camaraderie qui, dans les aléas et aventures de nos existences respectives, aurait poursuivi l'écriture d'instants simples de saine poésie, s'en est suivie une franche déception, fatalité métaphorique mais de toute beauté à l'image d'un roman inachevé.
Point d'amertume envers et contre tout, seulement de la tristesse à digérer et les meilleurs moments à conserver. Il est possible néanmoins qu'à l'instar de sentiments amoureux qui auraient mal tournés, la douleur parfois gagne autant en intensité, si ce n'est plus, dans cette émotion nuancée et toute en finesse que dégage l'amitié.
Devrait-on donc être amenés à évaluer le pouvoir de nos relations passées ?
Des notes et accords, prêts à s'éparpiller,
Ma voix et ma mélodie, pour conclure et s'en aller.
Frénétique besoin de mettre quelques phrases sur ma guitare enchantée,
Celle par qui finalement, tout semblait avoir commencé.
Le décor était planté, les mots s'en sont réjouis.
Et dans le passé en fuite, le futur a rebondi.
Rien de changé depuis, rien d'abouti.
Mais une "fin" apposée, peut-être acceptée et bien définie
Dans le souvenir d'une toute petite tranche de vie
Et le flou artistique transcendé d'un ancien ami :)
~
Des générations
De pieds qui foulent le sol
Diverses altercations
Bouleversent la vieille école
De tristes adieux
Un mouchoir à la main
Remplacent les départs heureux
Pour filer au loin.
A Gare du Nord
Lieu de Paris que j’aime ou que j’abhorre,
Souvenirs incertains
De quelques trajets en train,
Changement de décor,
Pour affronter le quotidien
Et sans cesse braver le sort,
A Gare du Nord…
Des mots dans les airs
Yeux doux, colère étouffée,
Il plane dans l’atmosphère
De curieux sentiments mêlés,
Dans le brouhaha,
Des voyageurs affairés,
Ou des gens qui viennent là
Sans avoir à voyager.
A Gare du Nord
Lieu de Paris que j’aime ou que j’abhorre,
Souvenirs incertains
De quelques trajets en train,
Changement de décor,
Pour affronter le quotidien
Et sans cesse braver le sort,
A Gare du Nord…
Il y a comme un passé collectif,
Une véritable histoire,
Des intrigues et des manifs
A l’image d’un roman de gare
Des moments sombres ou amoureux
Peuplés de grèves, de ragots
Dans un tourbillon d’adieux
D’instants de vie, de choix nouveaux
...
Et j’ai marché
Jusqu’à Gare du Nord
Un après-midi d’été
Dans un moment fort
Bercée par la musique
A t’attendre sur un quai
A me croire héroïque
D’avoir fait le trajet…
Et j’ai re-marché, ce soir,
Jusqu’à Gare du Nord
Jusqu’aux silhouettes fanées
D’un ancien décor
Et j’ai couru
Parmi les gens
Au sein de mon rêve perdu
Désespérément…
-Livy-
Été 2008