Mon "up and down" cinéma de l'été
Allez hop ! Il est grand temps de se changer les idées et de s'offrir de surcroît une jolie évasion, toute d'univers incroyables parsemée, dans des contrées aussi surréalistes qu'imagées...
C'est que pour tout vous dire, et des suites d'un un été pas trop ciné mais non moins rêvé, je me suis surtout laissée aller à faire des salles obscures, et dans la plus épurée des utilisations, un refuge par jour de pluie, un lieu douillet par évidente curiosité ou un petit coin de paradis pour film de toutes les envies.
Comble pour mon blog qui s'ensuit, je me faufile entre les gouttelettes de l'article-fleuve, esquive les phrases proustiennes avec brio, passe outre la comédie et le mélo, pour me concentrer enfin sur un
bilan cinématographique d'une longueur des plus tolérées.
Un miracle se serait-il opéré ?
L'occasion d'imaginer une nouvelle recette pour un nouveau billet, passer au grill les longs-métrages et les trier sur le tas, mixer les idées, déployer un zeste de scepticisme et synthétiser l'ensemble. Au final, le résultat se dévoile sous mes yeux, limpide, et si j'opte pour une pointe de mystère, un soupçon de secret et quelques grammes de malice, omettant ainsi une bonne partie des œuvres estivales visionnées, je ne passerai certainement pas sous silence, et de la sorte, deux ou trois mois de l'année...
Ainsi, en mode "in and out" et en toute simplicité, j'effectue un léger retour sur ma soirée cinématographique préférée, et vous fais bénéficier en prime de mes quelques pérégrinations "girly" qui m'ont menées envers et contre tout vers le navet aux crocs acérés limés même si, je dois bien le dire, c'était un choix tout à fait assumé ^^
*
Up...
Inception de Christopher Nolan
Ça parle de quoi?
"Dom Cobb possède la spécialité et le don de s'approprier les secrets les plus précieux d'un individu durant la période vulnérable où il est en train de rêver. Devenu ainsi voleur expérimenté et espion très recherché pour ses talents mais également fugitif traqué, il a perdu tout ce qui lui était cher au monde. Une ultime mission pourrait bien lui permettre cependant de retrouver sa vie d'avant, mais il doit pour ce faire réaliser l'impossible: "l'inception", c'est-à-dire implanter une idée dans l'esprit d'une personne durant son sommeil. Se lançant corps et âme dans l'aventure avec ses partenaires, il va sans le savoir se heurter à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement une longueur d'avance sur eux; un ennemi dont Cobb aurait pourtant pu soupçonner l'existence..."
Une énorme claque que ce film qui, incontestablement, va marquer l'esprit des spectateurs tout comme l'inspiration des réalisateurs pour un bon moment.
Et tout simplement grandiose...
Inception, oscillant entre le thriller métaphysique ténébreux et un aspect "jeu vidéo" non négligeable, nous offre à tous les niveaux (à comprendre dans tous les sens du terme ^^), un scénario construit, intelligent, pertinent et qui, tout en nous faisant pénétrer dans un dédale d'univers chaotiques et inquiétants, nous maintient en haleine sans souci, du début à la fin.
Superbes et esthétiques, les scènes se succèdent dans une intensité évidente tandis que Nolan, ingénieux, utilise une palette d'effets spéciaux à bon escient et les transcende allègrement en accentuant le tout par l'originalité d'une thématique certes sinueuse et à la complexité avérée, mais dont on ne voudrait pour rien au monde laisser échapper une miette.
Porté de surcroît par un casting de choix (Leonardo DiCaprio, Michael Caine, Cillian Murphy, Ellen Page, Marion Cotillard et bien d'autres...) et qui, sans aucune fausse note, fait honneur au film, Inception atteint des contrées obscures et passionnantes qui tendent aussi bien au divertissement virtuel qu'à un voyage renversant hors du temps, dans un surréalisme/science-fiction tout juste passionnant.
On pourrait toutefois reprocher le côté alambiqué du film à "palier" qui nous ensevelit sous son déluge d'histoires dans l'histoire, et susceptible d'en perdre plus d'un en cours de route, mais cela me semble cependant bien secondaire.
Car il en résulte avant tout un visuel époustouflant, une histoire à couper le souffle et des méandres entêtants pour un cinéma qui, bien loin de jouer la carte du blockbuster revisité, nous offre une vision toute nouvelle des films d'action, mêlant le drame au cérébral, l'adrénaline aux sentiments et ce, à un rythme qui demeure toujours haletant.
Au final, l'histoire d'amour en ressort grandie et le film encore plus riche.
Du grand art auquel on ne peut décidément pas reprocher grand chose si ce n'est de se démarquer aisément pour 2010...
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... and Down!
Twilight - Hesitation de David Slade
Ça parle de quoi?
"Des morts suspectes vers Seattle laissent présager la fondation d'une armée de jeunes vampires et une nouvelle menace pour Bella, dont Victoria cherche toujours à se venger. D'autre part, les sentiments de la jeune fille se trouvent partagés entre son amour pour Edward et son amitié puissante envers Jacob. Pendant qu'elle doit faire un choix décisif pour ne pas relancer la guerre entre les deux clans, Cullen et Quileutes décident de s'associer, malgré la haine qu'ils se portent, pour la sauver de l'armée de Victoria. Prise dans l'entre-deux, la confusion s'installe en elle."
Un peu amusée et émoustillée (Roberrrrt !) par la première adaptation cinématographique, je pensais toutefois avoir touché le fond avec le deuxième opus mais c'était sans compter le troisième. Car force est d'admettre que si le romantisme puritain fonctionne plutôt bien à l'écrit, et que les romans de Stephenie Meyer nous entraînent malgré nous dans un univers fantastique édulcoré certes, mais gentiment sentimental, on vire carrément au mélo bisounours sur grand écran et il ne reste, de ces vampires qui n'ont pas de crocs, qu'un goût amer qui s'apparenterait d'avantage à de l'eau sucrée-acidulée qu'à de l'hémoglobine.
Longueurs dans l'action, dialogues creux, acteurs qui surjouent et crédibilité qui s'effiloche. Nul doute, on est bien dans un soap où le fantastique de départ et l'univers intéressant qui pouvait s'en dégager s'étouffent pour laisser place à un combat de coqs sans tee-shirts ni charisme ce qui, soyons honnête, devient à la longue passablement lassant.
Non pas que j'aie une dent contre les jeunes hommes à moitié nus et autres beaux gosses à la pâleur attrayante, loin de là, mais sans doute parce qu'après trois opus à nous servir les mêmes ingrédients cuisinés à une sauce bien fade, le charme n'opère plus.
Et construire un film sur une querelle d'adolescents qui se cherchent ne possède rien de constructif, si ce n'est quelques répliques cocasses ou drôles à en glousser.
(Ce qui n'est pas franchement un compliment ^^)
Que Jacob se rhabille donc et qu'Edward cesse enfin de scintiller parmi les fleurs.
Assez de mièvrerie, de traditions et de tendre Vendetta...
Où est donc passé le vrai vampire bien méchant ? Que reste-t-il de l'intensité d'aventures imaginaires qui tendent au romanesque épique et à la terreur? Je cherche encore... et ne trouve rien de tout cela dans la guéguerre toute gentillette de la fin qui, si elle possédait dans le livre un rendu puissant, se regarde ici avec un sourire en coin.
C'est ainsi que les réalisateurs défilent et se surpassent dans la médiocrité (Catherine Hardwicke mise à part) tout en nous assommant de leurs effets spéciaux pour nous faire avaler la pilule: c'est un comble. On aurait presque envie de faire appel à Dario Argento, qu'il nous remanie un peu les codes de la peur en bonne et due forme, et fasse de nos "Volturis" de vrais chefs de clan, bien terrifiants...
Nonobstant, on salue au passage ce qu'il reste de positif (je creuse la question mais je touche le fond), à savoir une BO attractive et bien choisie, tendance rock, qui s'écoute avec plaisir, et un visuel un peu "dark" qui aurait presque pu passer pour prometteur.
Espérons donc un nouvel opus mieux construit, enfin scénarisé et accessoirement, où nos deux amoureux transis pourraient opter pour une solution enviable comme se transformer en Dieux du Stade... C'est qu'il nous faut bien un peu de piment, que diable ;)
-Livy-