Les concerts incongrus de la WAT 90's #16
Si mon titre vous semble être un charabia monumental, c'est on ne peut plus normal, amis néophytes, et je me dois alors de vous éclairer sur-le-champ. Ainsi, WAT 90's #16, en français courant, signifie tout simplement la seizième session des soirées "We are the 90"s" organisées depuis maintenant plus d'un an par DJ Brenda (aka Pénélope Jolicoeur) et toute sa team.
Et puisqu'il en avait déjà été question dans ce blog [ici] ou encore [là], je vous épargnerai cette fois, dans mon immense bonté, le couplet mirobolant sur comment kiffer la vibe en bondissant dansant sur de l'eurodance et quelques bons vieux tubes rock choisis très à propos (Nirvana, RATM & co, forever ^^), mais aussi du Ophélie Winter, Alliance Ethnik, Manau, Réciprok, Ménélik et autres zozos bien connus de nos jeunes années.
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J'en viendrai donc au fait:
Il y avait les soirées vraiment conviviales organisées le jeudi dans un petit pub dansant du nord de Paris ("O'Sullivans" de mon cœur), du temps où la WAT n'était pas tant médiatisée encore, mais où les adeptes venaient en nombre décent, heureux de la nouveauté, et plus encore de retrouver leur jeunesse perdue au sein d'une ambiance qu'ils avaient presque oubliée en même temps que leurs vieux tee-shirts Waikiki!
Au programme, sourire de rigueur, promiscuité sympathique avec la team, set-list de folie et séries AB pour la déco'; et ce fut sans doute les meilleurs instants que j'ai pu passer dans le cadre de ces soirées, cumulant chaleur humaine, souvenirs délicieux, omission de vieux lourdingues dragueurs, et espace de danse des plus appréciables.
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Et puis la foule arrivant en même temps que le succès, il fallut changer de lieu et de jour. Direction "l'Elysée Montmartre" en plein week end, plus connue de coutume pour ses concerts et son fameux bal, mais un très bon point toutefois, avec une salle parée à accueillir les rescapés des années "lycée" au sein de son décor somptueux et de sa spacieuse salle.
Pourtant, malgré les grands moyens mis en œuvre, mon enthousiasme évident et une set-list toujours aussi attrayante si ce n'est d'avantage, force est d'admettre que c'était un peu moins bien. Comprenez, du monde, du monde, du monde, une chaleur moite pas toujours franchement glamour et un aspect légèrement plus impersonnel, la team ayant élu domicile sur scène tandis que la plèbe restait en bas et que je suis une fichue râleuse.
Il y eut aussi quelques loupés (L'abus de "Mister Freeze" fondus a transformé un soir le sol en superglue géante, pire qu'au Mac Do un jour de rush) qui somme toute se montrèrent plus amusants que méchants à bien y penser, et de curieuses surprises aussi (Cool, ma face en gros plan sur Tillate.com ^^), mais le grand drame de la saison fut incontestablement un problème d'organisation notoire lié au vestiaire qui, de toute évidence, refusait qu'on l'atteigne, malgré les manteaux imposants que suppose l'hiver à Paris.
Je vous passerai alors les mouvements de foule, les vilains grugeurs, la petite goutte qui perle sur notre front, l'attaque progressive du maquillage waterproof par la chaleur, le manteau qui encombre le bras de tout son poids jusqu'à en tomber, l'omission de danser parce qu'on ne le peut pas même quand on est "Simple & Funky", et l'envie inaccessible d'atteindre ce bar loin là-bas qui tend lui aussi à la forteresse imprenable...
Associables, agoraphobes, et les deux, s'abstenir!
Qu'on ne s'y méprenne pas cependant, au milieu de ces petits hics intempestifs qui donnait à la WAT un aspect d'avantage "de la night" que boum fluorescente (et ça, c'est bien dommage...), les organisateurs se sont toujours montrés ultra giga chouettes, mettant sans ciller une ambiance de folie autour d'eux, vêtements psychédéliques de rigueur, dans le but de chauffer la
foule au maximum, et la musique se chargeait aisément du reste.
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Quant à moi, forte de mes expériences passées, excellentes dans un premier temps puis un peu moins bonnes ensuite, je me suis fait cette promesse: ne jamais y retourner en hiver ou en plein week end, ou quelque chose du genre. Mais simplement attendre l'été, contempler le maudit vestiaire et lui faire un gros pied de nez!
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Et puis, voici que, faible-fille-qui-ne-sait-pas-ce-qu'elle-veut, j'ai appris que la session de février se déroulerait un samedi soir certes, mais dans un endroit bien plus gigantesque:
La grande Halle de la Villette, avec de surcroît, des guests!
Facile, me suis-je dit, l'organisation aura pris du pied dans la chaussure, le monde sera un peu plus dispersé dans ce cadre gigantesque, et les invités de marque me laisseront évidemment sur un souvenir impérissable.
(Ndlr: le dernier point, c'était vrai...)
Ni une, ni deux, je me suis alors jetée sur les préventes, bien décidée à affronter la foule qui ne devait pas être si terrifiante après tout, et me replonger dans les tréfonds de l'Eurodance pour quelques lives de folie.
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Ainsi, samedi soir dernier, le 13 février, rempilant d'office, j'y étais.
Maquillage ultra-vif et tenue colorée, je m'étais même carrément surpassée.
Et si je ne compte pas m'attarder sur la soirée en tant que telle (quoique),
les lives valaient bien, quant à eux, ce post biscornu ^^
Je devrais cependant vous narrer quelques mésaventures, ma naïveté à propos de la foule qui était plus compacte encore que dans les premiers rangs de la fosse d'un concert de Madonna (oui j'exagère, et puis après?), le taux d'alcoolémie un brin inquiétant de la plupart des invités, et l'aspect "usine" pas du tout convainquant pour ma part, me faisant définitivement regretter les petits avantages des effectifs réduits.
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Bref, j'aurais pu aller en boîte (oui, ça m'arrive aussi!) que ç'aurait été la même chose... et c'est précisément ce que je ne souhaitais pas voir ici. Car si je me plais de temps à autre à m'immiscer dans l'ambiance électro-clubbing des nuits parisiennes et que rien ne m'y surprend, du moins certainement pas les gens alcoolisés et la foule oscillante, je m'attendais à la WAT à une ambiance vraiment spécifique, à mi-chemin entre la nostalgie et la fureur de vivre, cool-attitude des 90's de rigueur, et l'aspect festif finalement très actuel et individualiste de l'organisation a contribué à me faire vivre une soirée en demie-teinte.
Et puis au moins, dans les boîtes de Paris, on ne danse pas avec son manteau!
Oui car le vestiaire n'a pas résisté, une fois encore, à l'envie de faire des siennes, et que la plupart des participants capitulant suite à 1h 30 d'attente pour... rien du tout, se sont vus bouger étrangement, en mode danse du scalpe, formant une ronde autour de tas composés de leurs sacs et blousons, alors que d'autres, plus ambitieux, avaient décidé de s'auto-transformer en sauna/hammam et de tout garder sur eux, les téméraires ^^
Bref, pour la prochaine fois, ce ne serait pas bien compliqué d'instaurer un système de chicanes pour éviter le grabuge, si?
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En dehors de mes critiques, parce que je le vaux bien et qu'elles sont par ailleurs avérées, je ne pourrais reprocher quoi que ce soit, sans me damner, à une set-list pertinemment étudiée (merci mille fois, entre autres, pour le quart d'heure rock), les chorégraphies insolites sur la "Macarena" (plus de 4000 personnes maîtrisant à la perfection la chorégraphie, il fallait voir ça ici) et puis évidemment... les séquences lives tant attendues!
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C'est donc à 2h30 qu'est survenu Haddaway dans l'hystérie générale.
Haddaway, souvenez-vous...
"What is love? Baby don't hurt me, don't hurt me, no more!"
Grand prêtre de la musique "dance" vers 1993 , il fut le souvenir marquant d'une génération au moyen d'un seule mais non moins fameuse chanson, "What is love" citée plus haut, qui a contribué d'emblée à le rendre célèbre.
Si on ajoute à cela le fameux sketch de Jim Carrey que je vous remets [ici] des fois que vous l'auriez oublié, le succès était évidemment garanti au début des 90's et c'est sans plus attendre que le voir en live, des années après, était l'évènement à ne manquer sous aucun prétexte.
Le monsieur avoisinant à présent les 45 ans, accompagné de sa chanteuse sur scène, fut accueilli avec ferveur par nous autres, vieux gamins de la petite trentaine, et fit sensation avec son tube "What is love?" repris en chœur par toute l'assemblée, sans rechigner.
C'est qu'avec un seul morceau placé aux premiers rangs des hits parades de l'époque, le set qu'il présentait était plutôt très court, quelques notes d'eurodance flottant de-ci delà pour l'introduction et la conclusion de ce petit live, mais se concentrant essentiellement sur le vif du sujet, à savoir sa chanson culte par excellence.
Aussi n'était-ce pas forcément la qualité mais plutôt le souvenir qui parlait, le plaisir de se remémorer de bonnes tranches de jeunesse et de hurler joyeusement les onomatopées cinglantes d'un morceau tant connu.
Sur scène comme dans les premiers rangs, il mettait l'ambiance comme il se doit, les fêtards ayant arrêté de se trémousser un moment pour l'écouter et se dire évidemment,
"Non mais v'là ti pas que j'ai vu Haddaway!" ^^
Et il est vrai qu'on se serait un peu cru à un "Dance Machine" pour nostalgiques qui se respectent, le live créant une interruption bien à propos dans la soirée, petite pause magique qui réchauffe les cœurs et adoucit les esprits les plus embués. Euh... Le mien? ^^
Flashback au pays de l'adolescence, la mise en bouche des "guests" était attractive, et surexcité comme jamais, le public ne le serait que d'avantage par la suite...
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La suite en effet, c'était Docteur Alban qui enchaînait directement.
Et si Haddaway avait su mettre l'ambiance de très bon ton pour commencer, Docteur Alban quant à lui avait prévu, ô joie, un set plus long, un brin plus étoffé aussi, riche de ses quelques tubes de l'époque qu'on était tous prêts à reconnaître sur-le-champ.
Aussi, ce second live, présentant notre homme très en forme et à l'aise sur scène en dépit de son quart de siècle déjà entamé, a contribué pleinement à la réussite de sa performance.
Esquissant tour à tour des morceaux tels que "It's my life" ou encore "One love", pour le plaisir non feint d'une salle conquise, c'est surtout avec son hymne "Sing Hallelujah!" qu'il fit fureur, reprenant ad fine le refrain jusqu'à plus soif. De quoi donner aisément à des milliers de personnes (plus ou moins), l'envie de sauter et de bouger dans d'excentriques tenues.
C'était très folklorique à voir, une sorte de tecktonik des temps anciens gaiement amenée, moins de djeune's et plus de fun, et sans doute pour moi, le meilleur moment de la soirée, car il cumulait un mini-concert très réussi et un brin de nostalgie décidément très jolie.
En effet, c'était un vrai bonheur de l'entendre nous apostropher
jovialement, l'espace de quelques vingt minutes, jouant sur la corde
sensible de la mélancolie sans tristesse.
Et l'on en aurait presque eu envie qu'il ne quitte plus la scène, et qu'il reste là à s'agiter tout en nous parlant, à grands coups de "Remember!"
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Et puis les performances "live" se sont finies... Moi, j'étais déjà presque partie.
Joie et bonne humeur, pas déçue de m'être accordée ce petit instant de "Revival 90's", certes bien loin de mes concerts rock habituels ou des lives de folie desquels je suis coutumière, mais me replongeant avec délectation dans les délires de mes jeunes années.
C'est que je pourrai enfin le dire, le clamer haut et fort, et fièrement: voir et applaudir les figures emblématiques de mes compil' CD en mode "La plus grande discothèque du monde" ou encore "Top DJ", ça, c'est fait... même si c'était une bonne décennie après ;)
Je reste ainsi sur une note toute rêveuse avec les "guests" de la soirée, savourant une musique qui m'a souvent fait vibrer et rêver mon avenir jusqu'à l'infini, la quinzaine à peine entamée, et j'honore comme il se doit cette jolie période de ma vie, en lui donnant un second souffle emprunt de mes anciennes rêveries.
Mais une chose est sure, je ne rempilerai sans doute pas pour la WAT avant l'été!
Sauf si vestiaire, ils ont enfin décidé d'organiser et foule, de réguler...
Au moins, je sais d'ores et déjà que le message est lancé ^^
-Livy-
Petit bonus de circonstance
"Branchez les guitares,
Entonnez le tambour,
Moi, j'accorde ma basse,
Un, deux, trois, quatre!
Le Brio."
* By Big Soul *
[Ici]