Quand je me fais du super 8 en vrac...
Nous y voilà!
Octobre pointe le bout de son nez et je reprends furieusement du poil de la bête, pleine de projets et de sorties, vagabondant plus agile que jamais à l'extérieur de chez moi.
Il s'imposait donc, lui: le billet cinéma.
Il est cependant bien vrai que ce n'est pas malade et clouée de force dans mon home sweet home que j'ai pu arpenter les salles obscures ces dernières semaines et je dois dire que, c'est une bien grande honte pour la cinéphile avertie que je suis, mais je rempile à peine avec (500) jours ensemble et Le petit Nicolas, ma rentrée cinéma toute en douceur dont je vous toucherai sans doute quelques mots très bientôt.
Ceci étant et bien au-delà de mon néant cinématographique, il m'est néanmoins venu à l'esprit que, emploi du temps de ministre oblige, j'avais omis quelques films visionnés au cours des mois passés et que j'aurais pourtant souhaité partager avec vous. Par ailleurs, si certains ne figuraient même plus au cinéma alors que je l'aurais ardemment désiré, j'ai tout de même eu l'occasion, tout au long de l'année, de redécouvrir mes "loupés" de 2008 via la magie des DVD.
Sans parler naturellement de mon vrai grand coup de coeur de l'été qu'il m'aurait été impossible de ne pas mentionner et qu'entre un mouchoir et deux quintes de toux, j'avais presque, honte à moi, complètement laissé de côté.
C'est la raison pour laquelle alors je vous livre un billet cinématographique des plus confus, empli de longs-métrages qui se mêlent sans se ressembler et oublient les genres, la chronologie, les réalisateurs et tout le reste pour se retrouver embourbés dans mon fichu dossier de films-dont-je-dois-vous-parler.
Une véritable conspiration, que je vous dis!
Mais aussi un réel soulagement que de prendre enfin le temps de me laisser aller à mes idées,
qu'elles soient enthousiastes ou bien déçues,
dans un grand élan de rêve, d'évasion, de passion et de choc,
vagues mots griffonnés à la sortie de séances ciné et qu'il me tardait d'immortaliser ici...
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Coup de coeur intégral
Inglourious Basterds de Quentin Tarantino
Ca parle de quoi?
"Dans la France de 1940 occupée par les allemands, alors qu'une jeune juive assiste à l'exécution de toute sa famille, le lieutenant Américain Aldo Raine évolue en Europe et forme un groupe de soldats nommés "les bâtards". Leur but est de mener une action punitive particulièrement sanglante contre les nazis afin d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Ensemble et avec l'aide de quelques alliés, ils établissent un plan diabolique. Pendant ce temps, Shosanna Dreyfus, la jeune juive devenue exploitante d'un cinéma parisien sous une nouvelle identité, va tenter elle aussi de se venger par ses propres moyens. Des règlements de compte parallèles vont alors débuter."
Difficile de trouver un qualificatif autre que "magistral" ou peut-être bien encore "jubilatoire" pour définir Inglourious Basterds mais à vrai dire, j'ai toujours un peu ce sentiment, sitôt le dernier Tarantino sorti. Autant prévenir alors que ce tout nouvel opus ne m'a en aucun point déçu. Bien au contraire, il m'a emporté d'avantage que tous les autres peut-être (était-ce seulement possible?) tant par son scénario savamment étudié que par sa mise en scène délicieusement cruelle qui laisse derrière elle un humour totalement débridé.
Horreur, Histoire, guerre, comique, western, conspiration, policier... Le film mélange les genres de la façon la plus savoureuse qui soit pour devenir en quelque sorte un vrai résumé de l'oeuvre entière de Tarantino et rendre hommage au cinéma dans toute sa splendeur.
Accompagnée d'une bande-son en béton, l'intrigue se fait plus pertinente que jamais et s'emplit de dialogues mémorables et répliques cultes avec pour ce faire, en tête de liste, un Brad Pitt exceptionnel dans son rôle insoutenable de tueur de nazis, et qui scalpe à tout va pour notre plus grande horreur ou un plaisir absolu, c'est selon ^^
Les autres protagonistes suivent à merveille à commencer par Christopher Waltz qui crève littéralement l'écran en SS manipulateur et hypocrite, de par sa méchanceté pleine d'humour toute en raffinement, ou encore Mélanie Laurent, brillante de vérité dans son personnage froid et élégant de jeune juive vengeresse.
De cet ensemble alors, loufoque et hilarant, violent et inattendu, il ressort un chef-d'oeuvre, un vrai... A prendre au 10 ème degré si ce n'est plus, mais qui mêle d'incroyables performances d'acteurs à une sauvagerie sans limites cependant drôle à en pleurer, digne d'un très grand Tarantino dont on ne ressort décidément pas indemne.
Le grand Quentin réinvente ainsi une part de l'Histoire avec, ô paradoxe délicieux, une cohérence abracadabrante, et perfectionne sa finesse plus que jamais pour nous livrer un long-métrage à la valeur inestimable.
Une critique qui devrait somme toute se passer de mots tellement ils viennent à manquer...
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Moment de détente estival
L'âge de glace 3 (le temps des Dinosaures) de Carlos Saldanha
Ca parle de quoi?
"Dans ce troisième opus, Sid, Manny, Diego, Scrat et les autres sont de retour pour partager une nouvelle aventure qui va les propulser bien malgré eux sur une terre des plus étranges, au temps des dinosaures. Nos animaux farfelus préférés vont alors devoir affronter le danger une fois encore, s'adapter à un univers inconnu et faire face à de nouvelles rencontres toutes plus saugrenues les unes que les autres afin de survivre aux pièges de ce nouveau monde."
Il est rare que je puisse dire d'une suite qu'elle est franchement réussie, si ce n'est plus que les films qui l'ont précédés, mais dans le genre, Ice Age 3 est un cas à part. Et si j'ai apprécié la saga dans son ensemble et que je la suis assidûment depuis le tout premier épisode, je dois avouer que ce dernier volet en date ne me fait rien regretter. Fidèle à l'esprit de base, Le temps des Dinosaures possède, à défaut d'une qualité d'animation très poussée, un comique de situation toujours aussi savoureux additionné de personnages irrésistibles qui, dans leurs folles péripéties, nous font complètement oublier une quelconque impression de "déjà vu".
On se retrouve alors plongé d'emblée au coeur d'une aventure qui, au fil du temps, ne fera qu'accroître les gags et les bévues pour notre plus grand plaisir, soulignant par ailleurs l'apparition de Buck, personnage haut en couleurs et en tempérament, qui rendra l'ensemble plus palpitant encore.
Pas de fausses notes au demeurant: la trame, empreinte de tendresse, sonne juste et demeure pertinente pour petits et grands tandis que les références en tous genres vont bon train.
Le scénario se maintient ainsi, bien construit, et nous dévoile pile ce qu'il faut d'émotion et d'humour pour nous combler.
En guise de bonus, les nouvelles aventures de Scrat l'écureuil sont toujours aussi désopilantes, d'autant plus qu'il est désormais amoureux...
Que dire d'autre alors si ce n'est qu'Ice Age 3 est un film d'animation totalement abouti et à consommer de toute urgence comme tout bon programme familial qui se respecte.
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Retour sur l'hiver 2009
The curious case of Benjamin Button de David Fincher
Ca parle de quoi?
"Les tribulations de vie de Benjamin Button de par ses rencontres, ses découvertes et ses émotions, et à travers son étrange histoire qui débute lorsqu'il naît à 80 ans et construit malgré lui sa vie à l'envers, sans pour autant pouvoir arrêter le temps."
Je reste avec ce film sur une impression un peu mitigée mais cependant correcte. On ne peut certes pas reprocher à Benjamin Button son manque de finesse ou son absence de romanesque car il en est truffé de façon aussi subtile qu'impromptue, au moyen de petits détails qui le rendent tout simplement beau. C'est ainsi qu'idéaliste et dramatique à la fois, Fincher joue ici sur toute la palette des émotions et réussit son coup, non seulement par le fil conducteur en lui-même mais aussi à grands renforts d'anecdotes et de digressions sympathiques.
Une belle performance alors pour le réalisateur de Seven?
Pas forcément car au-delà de cette première facette cependant, rien ne va plus. Il demeure un aspect un peu mièvre qui gâche l'ensemble de par son mélodrame et des clichés trop omniprésents pour gagner en sincérité pure. De ce fait, la sensibilité propre à l'oeuvre en pâtit et des longueurs se font alors sentir tandis que le long-métrage qui se révèle pourtant magique par instants, reste la plupart du temps en retrait, comme dans un état de neutralité le plus total. Dommage...
On notera toutefois l'efficacité des effets spéciaux fort bien réussis
concernant le vieillissement de Brad Pitt même si j'ose avouer que le traitement du côté fantastique
de cette fable m'a quelque peu dérangé lors de ma toute première
approche du film.
Destiné à amadouer un large public, il semblerait donc que David Fincher se soit cantonné cette fois à du conventionnel, tout en partant sur une idée de base aussi riche qu'intéressante et tourmentée qu'il a su exploiter à sa façon.
e cumul de tous ces ingrédients donne alors un rendu inégal, mi-figue mi-raisin, pour un film qui mérite bien un coup d'oeil sans pour autant un tonnerre d'applaudissement.
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Session de rattrapage 2008 (suite)
The Duchess de Saul Dibb
Ca parle de quoi?
L'histoire (un peu romancée) de Georgiana, ancêtre de Lady Diana, mariée très jeune au duc de Devonshire et qui, malgré de grandes difficultés rencontrées au sein de son couple, devint l'une des femmes les plus adulées de son temps de par son charisme inné, sa grande beauté et son intelligence. Mondaine, enviée de tous et partagée entre son amour pour la mode et le jeu et son implication dans la politique, Georgiana n'en fut pas moins insatisfaite et tenta de cacher durant toute son existence les souffrances d'une vie personnelle bien peu enviable."
Je ne saurais dissimuler plus longtemps mon coup de coeur évident pour ce film en costumes d'époque qui parvient, tout en gardant une approche plutôt linéaire dans le style d'un récit historique, à se démarquer franchement de par son propos et sa mise en forme très intimiste.
The Duchess ravit en effet tout autant par sa finesse d'adaptation que par sa pertinente sensibilité et dévoile ainsi une personnalité forte, celle de son héroïne Georgiana, portée par l'interprétation savoureuse de Keira Knightley. On y découvre alors l'existence d'une femme emplie de frustration et de doutes, dans l'étourdissement d'une vie oisive et mondaine mais non moins riche de sens comme de conséquences. Cette thématique s'élargit d'ailleurs progressivement et oscille entre la condition féminine, les mondanités, le milieu de la mode et les idéaux politiques de l'époque, permettant alors de dégager une réflexion beaucoup plus importante et complexe qu'elle n'y paraîtrait de prime abord.
Il en ressort un long-métrage certes très esthétique de par la beauté inouïe des costumes comme celle des décors mais tout aussi prenant et torturé, mêlant la colère au désespoir avec une subtilité à fleur de peau parfaitement étudiée, qui sait donner de l'émotion à sa juste mesure. Au final, le film est romanesque à souhait et dénote un certain savoir-faire, très anglais au demeurant (tout ce que j'aime ^^), qui se laisse apprécier avec délectation.
Loin des clichés ou d'éventuelles mièvreries, le sujet est grave et douloureux, le dénouement dramatique, et la trame qui suit son cour dans une tension quasi-permanente permet au spectateur de s'investir corps et âme pour ne plus décrocher.
Un bel exercice de style, fort bien amené, additionné d'un sujet palpitant pour jeunes femmes romantiques, modeuses et passionnées, qui nous laisse découvrir un réalisateur en herbe décidément talentueux.
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La frontière de l'aube de Philippe Garrel
Ca parle de quoi?
"Une jeune et ténébreux photographe débarque chez une star dans le but de faire un reportage-photo sur la jeune femme. Cette dernière, seule et délaissée par son mari, succombe rapidement et tous deux entament une liaison aussi passionnelle que tumultueuse.
Les liens singuliers qui se tissent alors entre eux les amènent à un point de non-retour, entre souffrance, perte de la raison et découverte de soi."
Une légère déception avec ce film qu'il me tardait pourtant de visionner.
Si le sujet semble en effet un peu convenu dés le départ, je me plais cependant toujours à découvrir les nouveaux longs-métrages de Philippe Garrel et ainsi retrouver son univers intimiste et sombre à la fois. Mais ici, le contenu m'a paru un peu trop brouillon pour capter une réelle attention. Car sitôt la première approche des sentiments dévoilée dans une intensité dramatique qui m'a beaucoup plu, le scénario s'est mis à s'éparpiller et mélanger les genres pour, d'une noirceur un brin morbide mais bien amenée, arriver en fin de parcours à un surnaturel un tantinet maladroit.
C'est ainsi que le psychodrame palpitant et ultra-décalé qui aurait pu suivre cette lignée habilement et l'étoffer bien plus encore s'est soudainement perdu, laissant place à un dénouement décevant et téléphoné. Certains y verraient alors une allégorie poétique des amours déchus qui hantent nos histoires à venir et l'on est sans doute bien là dans le vif du sujet. Seulement, la façon détournée d'amener ici une thématique aussi vaste que sulfureuse s'est avérée suffisamment tirée par les cheveux pour la faire manquer amèrement de crédibilité malgré un jeu d'acteurs très touchant que je ne saurais contester.
C'est non sans regret alors que je n'ai pas ressenti cette force émotionnelle qui m'emporte d'habitude dans les films de Garrel (père) mais me suis laissée à regarder nonchalamment l'ensemble, totalement en retrait par rapport à cette romance qui mi-réelle mi-abstraite, ne laissait aucune chance au spectateur de s'y sentir concerné.
Il n'en demeure pas moins un film à la qualité esthétique non négligeable mais qui ne rattrape cependant pas les nombreuses longueurs. Le réalisateur a semble-t-il pris trop de risques cette fois pour nous livrer une histoire sincèrement mémorable et marquante et le résultat, plus que mitigé, n'est décidément pas à la hauteur.
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Largo Winch de Jérôme Salle
Ca parle de quoi?
"Une adaptation cinématographique de la célèbre bande-dessinée du même nom dans laquelle, suite au meurtre de son père adoptif, Largo Winch va devoir empêcher un terrible complot visant à prendre le contrôle du richissime et puissant empire Winch. Les ennuis vont commencer en même temps que l'aventure..."
Bref retour sur un film distrayant sans être marquant. Qu'à cela ne tienne, on s'y rend ici dans l'unique raison de se détendre et force est d'admettre que l'idée fonctionne plutôt bien.
On s'égare naturellement un peu (beaucoup?) des bandes-dessinées et de leur aspect palpitant qui a valu à Largo Winch toute sa notoriété, mais l'adaptation se fait sans heurts et le choix de Tomer Sisley en guise de personnage principal est plutôt pertinent.
Il permet ainsi, entre deux séquences "grand spectacle", quelques passages plus intimistes et psychologiques, plutôt appréciables au demeurant au sein même du thriller.
Les scènes d'action s'enchaînent quant à elles à un rythme effréné façon "James Bond à la française" un peu cliché et si ce n'est pas vraiment du grand cinéma, le rendu est fluide, agréable, et se laisse tout de même regarder. Gentiment.
Les décors sont plutôt soignés, le rythme trépidant. Rien trop à redire finalement d'autant plus que je m'attendais à un résultat franchement médiocre et que j'ai plutôt été surprise dans le bon sens. Alors il est vrai qu'on en fait vite le tour, on l'oublie tout autant mais on aura au moins le souvenir d'avoir passé un bon moment...
Pas si mal de temps en temps ^^
-Livy-