H1N1: le vilain méchant virus pas beau
(... ou l'art d'affoler les gens pour pas grand chose et en un rien de temps.)
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C'est un fait. Je n'aurais sans doute pas pris la plume à ce sujet si ledit virus ne m'avait pas "contaminé" malgré moi. Entendre par là que non, trois fois non, je n'ai pas la grippe A, mais seulement un état grippal avancé ou une grippe normale un peu larvée (appelez ça comme bon vous semble après tout ^^) qui, sans pour autant me procurer une énorme fièvre, a le don de me clouer au lit depuis maintenant presque deux semaines et provoquer de surcroît dans ma vie de petits changements d'emploi du temps. Quelque chose comme le néant.
Vous avez donc enfin la réponse au fameux "Pourquoi ne blogue-t-elle plus?"
Et c'est une vraie catastrophe: plus no-life que moi, connais pas!
Parce que si j'admets que mes billets sur Rock en Seine scrupuleusement préparés à l'avance étaient bien pratiques pour tenir à flot mon petit blog jusqu'à présent, la force d'écrire depuis m'a lamentablement manqué, même si je le confirme, je suis bel et bien en vie. Encore.
Cependant, entre les quintes de toux à répétition, ma voix inexistante et une fatigue qui m'aurait presque fait croire que je rempilais pour la seconde mononucléose de mon existence, j'ose avouer que l'ordinateur fut tout comme moi ces derniers jours: il est resté couché!
Et cette sieste prolongée de bien trop de journées -malgré une lecture assidue et enthousiaste des derniers Grazia- m'a évidement fait cogiter sur l'un des sujets d'actualité les plus brûlants du moment, j'ai nommé la grippe A.
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La grippe A, comment dire... Je ne vais pas vous en faire un résumé après tout, vous n'avez qu'à googliser. Mais toujours est-il que c'est ce truc dont tout le monde parle avec force panique, vous savez, du genre paranoïa "On va tous mourir" pour faire au final, comme Shakespeare le disait si bien, "beaucoup de bruit pour rien".
Parce que si je comprends bien, outre le fait que l'épidémie se produise plus tôt dans l'année qu'à l'ordinaire, ce n'est ni plus ni moins qu'une grippe ordinaire avec -et encore, pas toujours- une fièvre plus élevée et une contagion plus rapide. Soit.
Serait-ce une raison pour laisser la crédulité s'installer et la fausse fièvre nous gagner?
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Il faut avouer que les dernières semaines n'ont guère été amusantes dans la vie courante:
Plus de poignées de main dans les entreprises entre autres mesures prises et sans parler du regard soupçonneux des collègues, le port de ces magnifiques masque-à-nous-étouffer façon "Michael Jackson" au moindre postillon et une quarantaine forcée enrobée de Tamiflu dés que l'un de nos pairs a eu le malheur d'attraper le moindre rhume.
C'est que des fois où l'on mourrait, qu'on aille mourir ailleurs sacrebleu!
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Pour info tout de même, les sinistrés de la grippe A ont une santé fragile ou un métabolisme endommagé le plus souvent et l'auraient tout autant été avec une grippe "pas A".
A t-on oublié alors le nombre de morts que la grippe engendre chaque année et combien il est dommage d'abuser de la sorte de notre crédulité pour tout envenimer?
Je veux bien reconnaître que l'idée d'être contaminé plus facilement n'est pas très alléchante et que personne au fond ne souhaite tomber malade au demeurant, mais de là à monter le sujet en épingle de la sorte, j'en reste bouche bée.
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Le phénomène médiatique semble en effet plus efficace que jamais, j'en ai fait les frais bien malgré moi d'ailleurs et c'est ainsi que depuis la malheureuse phrase que j'ai prononcé face à quelques proches "J'ai attrapé la crève", phrase d'un banal pourtant désopilant, je n'ai jamais eu aussi peu d'amis de ma vie je crois bien^^
Ils m'ont mis en quarantaine forcée les bougres (pas tous, fort heureusement) et pas le droit au téléphone non plus, ne sait-on jamais. J'ai eu le droit à de gentils mais non moins étranges sms façon "Bon, on se voit en novembre" (mais oui, je compte bien garder le lit jusque là évidemment), "Remets-toi bien mais pour ma part, je ne peux pas me permettre de tomber malade" (Ah parce que moi si?) et des "Oh mon dieu, tu es contagieuse!" à foison.
Et tout ça pour un état qui tend tout de même plus à une vilaine bronchite surtout désagréable pour moi qu'à un grippe mortelle et non moins terrible. Mais allons bon, j'aurais pu attraper la peste ou le choléra que ça ne les aurait pas d'avantage effrayés...
Ce qui m'a d'autant plus fait réfléchir, non pas à l'amitié (quoique), mais à l'impact de l'information ou dans ce cas, devrais-je dire plutôt, de la désinformation.
Parce que si je résume bien la situation, j'en connais qui...
Malade = Grippe A systématique = Contagion, Quarantaine, Tamiflu OU Une mort certaine.
Elle est pas belle la vie?
J'en écrirais presque "mdr" et pourtant, je peux vous assurer que je n'ai pas une once de fièvre.
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C'est donc la mode et c'est comme ça, on ne discute pas.
Oubliées nos vieilles angines et nos trachéites hivernales, au placard les gastro ou autres bons gros rhumes, c'est d'un ringard toutes ces maladies. Cette année on sort la grippe, il paraîtrait même que c'est tendance et qu'elle nous habille de son grand manteau.
En bref, il est évident qu'on n'a pas fini d'en entendre parler mais par pitié, ce serait vraiment bien que les gens cessent enfin de paniquer.
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Quant à moi, je pourrais bien tousser sur la blogosphère entière que personne ne serait contaminé, c'est pour vous dire comme je suis un danger pour notre société...
J'aspire juste à une guérison certaine et rapide, la paix sur le vilain méchant virus qu'on nomme psychose ou parano et surtout, surtout, refaire enfin de nouveaux et nombreux billets parce que je crois que je ne suis plus du tout à la page avec mes microbes plein le nez!
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Poétiquement votre,
Et en espérant que le message soit bien passé,
Je vous retrouve vite et allègrement,
Sitôt ma santé retrouvée, intégralement.
-Livy-
(Et naturellement un grand merci à tous ceux qui me soutiennent en ces jours un peu pénibles, mondes réels et virtuels confondus, de par leurs petits messages chaleureux ou bien leur présence, et même si je leur éternue parfois dessus!)