Rock en Seine, 29 août 2009
Rock en Seine, round 2.
Enthousiasme chargé à bloc.
Motivation: suprême.
Niveau de sommeil... zéro.
N'omettons en effet ni ma nuit blanche de la veille, ni ma fureur soudaine et son "friday night fever" endiablé, partie comme je l'étais sur ma lancée et désireuse évidemment de ne plus m'arrêter. Oh, c'était peut-être me surestimer un brin, je le confesse à présent, et je vous ferai gré alors de la stupeur de mon meilleur ami venu passé me chercher pour se rendre à Saint-Cloud en milieu d'après-midi et me trouvant au saut du lit, la chemise de nuit à l'envers, l'oeil vitreux, le teint blafard et le cheveux terne. Si vous vous imaginez que j'en rajoute cependant, le bougre sera à même de vous le confirmer ^^
On appellera donc cela une "petite journée tranquille de festival".
Et l'une de mes amies me tuerait très certainement en apprenant que j'ai, de par mes retards intempestifs et mon manque de repos évident omis le concert des Noisettes sur la grande scène mais ces énergumènes là ont eu le culot de passer en tout premier dans l'après-midi, à savoir lorsque j'étais encore couchée et en train de musicalement rêver (!!). Ainsi, je me réserve bien une petite session pour leur jolie musique au Trabendo, en octobre prochain et surtout parce qu'ils le méritent. Eh oui, il m'arrive parfois de penser à tout ;)
Ceci étant, ma petite et tranquille journée de Rock en Seine, commencée paisiblement sur les coups de 18h ne fut assurément pas aussi pépère que j'ai l'air de vous le conter.
(Là, on s'en croirait presque chez les Bisounours.)
La foule soi-disant moins dense en ce jour, se révélait pour le coup complètement déchaînée, l'alcool coulant à flot et la joyeuse troupe des slammeurs-pogoteurs ayant envahis les lieux pour, j'allais en faire gentiment les frais, s'en donner à coeur joie.
Ça criait plus que ça ne piaillait alors, les métalleux métalaient, les jongleurs jonglaient, quelques uns louchaient dangereusement devant leur gobelet et tous agitaient leurs longs cheveux gras dans un enthousiasme débordant.
Des mecs, des acharnés, des purs et durs, des "à fond dedans", il n'y avait que ça!
N'allez cependant pas croire que je vous décris là une vision d'horreur, non, point du tout, mais plutôt la globalité de ce que peut représenter un festival, même hors-contexte de la Bretagne (oui, j'ai déjà testé La Route du Rock à Saint-Malo... et c'est pire ^^), et qui permet assurément de nous mettre dans l'ambiance illico presto qu'on le veuille ou non.
Une bonne entrée en matière somme toute pour une journée certes fortement raccourcie mais non moins exquise, emplie de quelques souvenirs mythiques puis d'une belle découverte dans l'imprévu le plus total, qui la rendent en tous points inoubliable.
Si vous souhaitez toutefois en savoir plus, voyez plutôt....
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Samedi 29 août 2009
Flâneries et babillages.
Au concert de The Asteroids Galaxy Tour sur la scène de la cascade (encore trop tôt pour moi dans la journée ^^) qui, depuis le début de la programmation d'ailleurs, ne me tentait que moyennement me paraissant un soupçon trop fade pour un live de jour, puis à celui de Billy Talent sur la grande scène, déjà plus intéressant mais parsemé de trop de monde à la fois pour introduire mon "come back" - et moi, j'aime pas les gens! -, j'ai préféré m'adonner à une jolie balade en ces lieux passablement souillés, de stands en stands, d'arbres en buissons, de gros cailloux blessants en petits cailloux perfides, c'est que j'en ferais presque de la poésie...
Il y avait la musique, toujours elle, qui raisonnait au loin et j'aimais l'idée d'en profiter à quelques pas, entrevoir les artistes par moments même, mais sans y assister réellement. C'était une sorte de défi, de parcours initiatique au sein des groupes, et d'une promenade dans un état d'esprit de plénitude artistique de toute beauté.
Le must...
Surtout que pendant ce temps-là, et en nettement moins allégorique, je m'amusais plutôt à compter le nombre de Converses qui pouvait bien fouler le sol et devant cette invasion ahurissante de la marque, j'y ai vite renoncé, je dois bien l'avouer.
Les miennes, quant à elles, avaient, tout comme la veille, viré du noir au gris, et j'essayais d'omettre ce petit détail obsédant qui aurait bien pu me tuer pour de bon, telle une vraie maniaque à la Bree Van de Kamp ^^
La rigolade a cependant cessé devant un choix cornélien... The Offspring et Yann Tiersen se produisant en même temps, à deux endroits opposés du parc, l'injustice m'a de suite parue flagrante. Les choix ne sont effectivement guère faits pour moi, on le savait déjà, et si l'année précédente, j'étais parvenue à encaisser les Kaiser Chiefs et les Plains White T's au même moment en loupant la moitié des deux lives et en courant, je me voyais mal réaliser le même défi cette fois, les groupes en question étant beaucoup plus importants à mes yeux de surcroît. Que faire alors? J'allais bientôt le savoir.
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Ainsi postée devant la scène de l'Industrie, un peu en retrait mais tout de même là, j'ai attendu avec avidité les premières notes de Yann Tiersen, son apparition et son jeu de scène, parce que c'était inévitable de le manquer de la sorte.
Et par chance, chronomètre à l'appui, les premières notes sont arrivées...
L'acoustique était plus que convenable, le public entraîné d'emblée, et le gentleman de la musique, comme j'aime à l'appeler, nous a offert pour le début de son set, une forte teneur rock, surpuissante je dois dire, à laquelle je ne m'attendais certainement pas mais qui m'a surprise dans le bon sens du terme, en même temps que son jeu de scène tonique et imprégné de cette force musicale dont il a le secret. Lui et ses musiciens semblaient s'en donner à coeur joie, interpellant certes peu le public mais donnant déjà le meilleur d'eux-mêmes par le langage épuré de sinueuses partitions, puissance émotionnelle à l'appui qui ne s'explique décidément pas, et sensibilité de rigueur, même sur des morceaux au dynamisme incontrôlé et qui ont attisé la foule tout autant qu'ils ont fait du bruit!
L'introduction fut donc un régal survolté dont je n'ai malheureusement pas eu les délicieuses accalmies que l'on sentait déjà survenir par moments.
Mais je l'ai vu ne serait-ce qu'un peu, et à l'idée qu'il ait pu, en ce live, étoffé une fois encore son répertoire, je ne peux qu'évoquer mon enthousiasme grandissant à son propos.
Je l'imagine encore là.
Et le voici bondissant, se démenant élégamment déjà avec ses instruments,
Comme en transe, comme possédé.
Et me voici torturée, l'abandonnant au bout d'une quinzaine de minute avec force regret...
Seulement voilà, l'adolescente reposant toujours en moi était déjà en train de me taquiner et parce qu'un autre concert avait déjà commencé, je me suis mise à courir, courir et courir encore jusqu'à la grande scène, bousculant la foule affairée et sans jamais reprendre mon souffle une seule fois ni m'arrêter.
Des bières, j'ai renversé? Navrée pour les sinistrés!
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C'est ainsi que, me faufilant doucement parmi les rangs d'adeptes aussi dérangés et motivés que moi, je LES ai vu: The Offspring. Il était là le fameux groupe punk-rock de mes seize ans que j'adulais tant et dont je collectionnais les albums, ma salopette en jean et mon séjour en Écosse, les premières cigarettes magiques fumées en cachette dans ma chambre derrière le dos de parents absolument pas dupes, vaste flashback d'années rêvées où tout pouvait encore arriver. Oui, il était là, un soupçon de surcharge pondérale en plus (doux euphémisme...), un super acoustique au demeurant, mais bel et bien sur scène et à nous refourguer à la pelle des morceaux connus par coeur de la foule entière dans un engouement tel que la fosse elle-même chantait comme un seul homme.
Un seul but semblait imprégner nos hommes: nous faire plaisir comme jamais et nous permettre de nous lâcher au maximum afin de nous offrir le temps d'une petite heure, le concert "best of" tant attendu avec une fougue enjouée si ce n'est hystérique de leur part, agréable bonus qui m'a plongé d'emblée dans le délire de mon passé. C'est qu'au fil des chansons, l'album Americana en ligne de mire, ça pogotait sévère, inévitablement, et mes hématomes se développaient tout autant que ma bonne humeur, allez comprendre ^^
Ma vidéo amateur quant à elle, en a sérieusement pâti, à presque en faire tomber mon portable à terre, mais pour mon plus grand plaisir d'ailleurs.
Et savez-vous pourquoi? Parce que l'ambiance était là, retranscrite telle quelle en mode punk 90's, avec les bonds, les danses improvisées des festivaliers, les "à coups", les chants et les cris stridents des gens à en perdre et leur voix et leur latin.
Encore un de ces moments de vie qui surgissent et s'immiscent à l'improviste et nous laissent enfin les souvenirs impérissables que sans savoir l'on est venu quémander, et ce depuis des années, jusqu'à y perdre pied.
Alors j'entends déjà d'ici les critiques protester contre un prestation moyenne et peu convaincante au demeurant, la lourdeur d'un groupe qui s'empâte et j'en passe des pires et des meilleures. Mais étaient-ils seulement dans la fosse à hurler et chanter avec nous?
Naturellement, il fallait pour ce faire aimer le groupe il y a déjà dix ans et plus...
Mais en vérité et oserais-je même ajouter en toute objectivité, The Offspring nous a offert à Rock en Seine un live plus qu'honnête, punk, rock et rayonnant, tout en conservant malgré le temps et les années qui s'écoulent, l'état d'esprit du groupe de départ, un même public et une même folie douce, plaisante à souhait. Les injonctions au public, fréquentes et joyeusement sympathiques, ainsi que les morceaux-phares qui se succédaient sans jamais s'arrêter et la fureur de la scène, leur ont insufflé, le temps de ce show attendu par beaucoup, une nouvelle jeunesse et cette jeunesse là leur seyait à merveille, quoi qu'on en dise.
Absolument pas déçue, je suis alors redevenue une ado conquise, séduite et en liesse, sans oublier le paradoxe des paradoxes, une ado bien dans sa peau ^^
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La nuit complètement tombée, et un nouvel aller-retour à pied en mode "bière" plus tard, la palme de la découverte revient indéniablement en ce deuxième jour de festival à l'imprévisible Calvin Harris que, je dois dire, je ne connaissais même pas de nom, mais dont certains morceaux cependant m'ont de suite parus familiers durant le concert car je les avais déjà entendus... Mention spéciale pour le fameux Acceptable in the 80's à ce sujet.
C'est qu'il faut bien s'imaginer qu'après avoir assisté au concert quasi-entier et fichtrement physique de The Offspring, reçu des slammeurs en pleine figure et pris des pogos jusque dans les jambes, une pause, même toute petite, paraissait la bienvenue. D'autant plus que sur la scène de l'industrie, de Yann Tiersen, il n'y avait plus et que les autres programmations ne me tentaient guère. A priori. Mais c'était sans compter la scène de la cascade qui allait, sans que je ne le sache encore, nous faire des siennes...
Ainsi posée sur l'herbe, se sont mises à retentir de petites notes d'introduction vaguement électro-disco en sonorités de plus en plus poussées, accompagnées d'un jeu de lumière scénique franchement attrayant qui m'a attiré telle une mouche sur une lampe halogène.
Et me voici relevée, repartie, à bloc! Le coeur bondissant pour un artiste inconnu mais que j'ai d'emblée apprécié pour sa franche ressemblance avec Depeche Mode sans toutefois copier le groupe, et plus encore pour l'originalité de son style, mêlant habilement diverses musiques bien contrôlées, dans une échappée de nuances. Un petit condensé à lui tout seul d'électro-pop acidulée et colorée, très inspirée des 80's, et qui a su convaincre directement les quelques festivaliers qui commençaient à s'empâter!
De fil en aiguille, la fosse entière s'est déchaînée et mise à danser pour un set plus électronique que rock, certes, mais à l'entrain évident et parsemés de rythmes harmonieux et tempérés à merveille, à mi-chemin entre le son des technivals de ma jeunesse et des instants de douce accalmie, qui n'ont eu de cesse de me convaincre suffisamment pour que je me renseigne d'avantage sur l'artiste, sitôt rentrée.
Ainsi postée au même endroit que l'an passé, je me suis un peu vue revivre, en bien des différences naturellement, le concert sacré de Justice qui m'avait tant mise en transe, à l'image d'un dancefloor géant qui a su convaincre et marquer les esprits.
Je reste alors sur cette très belle découverte du jeune Calvin Harris (25 ans et quel talent!) qui semble, de bien des façons, s'amuser avec les époques et les sons pour les réinventer à sa sauce, tantôt rétro tantôt dans un état d'esprit étonnamment novateur, mais toujours se prendre au jeu du disco-électro-pop pour nous ravir à chaque instant et laisser tout l'éclat de sa jeunesse et de son dynamisme faire briller son live, à l'image fulgurante de ce moment hétéroclite et savoureux du 29 août dernier.
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Quelques pas à la dérive plus tard et encore emmitouflée dans ma folie électro passagère, les notes d'introduction du concert de Faith No More s'étalaient déjà et je les savourais de loin.
"Faith No more"... J'ai toujours aimé cet intitulé je crois bien.
Et si l'envie d'assister au concert n'était sans doute pas ma priorité absolue de ce Rock en Seine puisque preuve en est que je suis partie bien avant la fin, j'ai savouré le fait d'écouter ce bon vieux métal alternatif tout en me baladant pour quelques courts instants encore dans le domaine le long de la grande scène, tandis que je pouvais d'ores et déjà apposer le mot "fin" sur une deuxième journée aussi sage que tumultueuse, parce que si, si, c'est possible!
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Et sage et tumultueux, ce samedi-là le fut assurément.
Car il est vrai que je n'ai certes passé dans le domaine de Saint-Cloud qu'un petit, tout petit morceau de journée. Mais de souvenirs en découvertes, la jolie lueur, un poil ternie d'avoir trop manqué du concert de Yann Tiersen, a su rejaillir de plus belle, pour m'apporter ma dose de rêvasserie émotionnelle et provoquer au sein même d'un élan de raison qui me disait de me reposer un soupçon, la folie rock & roll qui faisait accroître mon envie et que je ne parvenais plus du tout à faire sortir de mon corps.
La deuxième journée achevée et mon élixir de jouvence fortement entamé -pour mon plus grand plaisir-, je gardais les yeux rivés sur les étoiles d'un parc qui ne dormait désormais plus depuis quelques jours...
Qu'allais-je alors pouvoir espérer de l'ultime dimanche et de ses concerts à foison où les têtes d'affiche se donnaient la réplique?
Le mystère autant que la surprise m'ensorcelaient déjà.
-Livy-
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