Cocoon à la Maroquinerie
Dans la série des concerts qui s'enchaînent comme il se doit, j'ai achevé le mois de mai un vendredi 22, par celui de Cocoon à la Maroquinerie de Paris dans un état d'esprit décontracté des plus plaisants, pour une soirée printanière parsemée à la fois de finesse, de convivialité... et surtout de ukulélé!
En somme, une bonne dose de folie bien amenée m'attendait là-bas et si je portais déjà le groupe dans mon coeur jusqu'au moment du concert, cette joyeuse ambiance ne fut pas pour me déplaire, loin de là.
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Oui parce que Cocoon, souvenez-vous, était ce groupe qui avait sorti un clip vidéo aux alentours de 2007 [On my way] où ses deux membres distillaient leur pop/folk mémorable tout en se baladant à dos de panda. Et moi, rien que cet aspect là m'avait conquise d'emblée. Il y avait cette musique à la fois douce et entêtante qui m'obstinait et l'univers artistique en lui-même qui semblait se démarquer d'une pop/folk plus traditionnelle au moyen d'un imaginaire des plus décalés mais sans trop en faire, plutôt joueur mais jamais provocateur et attachant de surcroît. Peut-être faut-il rajouter aussi que j'aime bien les pandas...
De là en tout cas, est partie toute ma considération pour ce duo d'artistes et c'est avec plaisir que je les ai vu cumuler les morceaux de talent au fil des mois au sein d'un album drôlement intitulé My friends all died in a plane crash et que je ne peux que vous recommander, tant par sa douceur que par son univers à l'humour acéré.
Sur scène en revanche, j'ignorais totalement ce que nos deux compères pouvaient donner mais les critiques positives m'incitaient à m'y intéresser. Soit.
La Cigale, c'était déjà complet mais pour la Maroquinerie en revanche, j'ai eu droit à une salle que je ne connaissais pas encore et pour l'accompagner, un billet tout beau, tout prêt et qui m'attendait...
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Pas déçue du voyage alors c'est indéniable, même s'il m'a fallu, pour ce faire, parcourir toute la capitale et que je n'étais pas hélas à cet instant dans une forme éblouissante.
J'ai cependant aimé le concert et plus encore, tout autant que l'ambiance inconnue de la Maroquinerie qui m'a surprise par sa convivialité pleine de charme, le sourire de tous ses occupants et la diversité du quartier de Ménilmontant.
Arrivée (comme souvent) juste après la première partie, je me suis retrouvée au beau milieu d'un joyeux remue-ménage où il n'y avait ce soir-là pas vraiment de scène au demeurant mais où les deux membres de Cocoon jouaient à même la fosse, entourés de toute part de leur public, conquis d'avance, qui se pressait autour d'eux et n'avait de cesse de répéter en choeur les paroles de leurs chansons.
Un vrai moment ludique que celui-ci à presque se croire lors d'une grande réunion entre amis... Des va-et-vient perpétuels entre le bar et la salle, des bières qui se croisent et s'entrechoquent, des moments passés au frais à se dégourdir les jambes dans la cour intérieure, vagues bavardages de circonstance avec des inconnus et même un tampon d'encre sur ma main! Tout ceci était plutôt inattendu mais décidément plaisant pour un type de concert encore différent.
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Et parlons-en donc du concert!
Un frêle instant de bonheur, de ceux où l'on ne voit pas le temps s'écouler.
Le show se déroulait en deux parties, la première étant consacrée à l'album bien connu du groupe afin d'échauffer le public comme il se doit tandis que la seconde tendait à présenter le nouvel opus de Cocoon, dans les bacs courant 2010. (Patience...)
Cette structure bien amenée a forcément contribué à créer des moments forts, tant par leurs chansons-clés qui ont d'emblée déchaînées les passions que la pluie d'inédits qui nous est tombée dessus comme par magie.
Alors, m'agitant avec ferveur en pleine salle, à taper des mains et fredonner des onomatopées, ou assise dans un coin à savourer les mélodies, je me suis prise à rêver, de tout et de rien, mais juste m'évader en pleine Maroquinerie comme si j'étais simplement dans mon lit!
Les morceaux étaient doux et agréables, dégageant au sein même de leurs pitreries comme un parfum de folle et espiègle rêverie. Ils se suivaient, connus ou inconnus, en s'accordant parfaitement dans une mouvance qui a fait la renommée de Cocoon et continuera, je l'espère, pendant encore un bon moment.
Vagabondant alors d'une découverte à une autre, je me suis presque surprise à apprécier d'avantage la seconde partie réservée aux nouveautés car j'ai trouvé que ces morceaux à peine prêts, joués peut-être deux ou trois fois en live seulement, se trouvaient en parfait accord avec la philosophie des personnages du groupe, de leur état d'esprit, et tout en apportant un léger changement, gardaient une cohérence incroyable au sein même de leur univers. Parfois aussi, comble du bonheur, il y avait quelques hésitations sur les chansons et des rires qui fusaient... Le genre de concert naturel qui joue à merveille de son imperfection pour mieux la sublimer et plus encore, nous charmer.
N'allez pas penser cependant qu'entendre Chupee, On my way ou encore Owls en direct live m'a laissé insensible pour autant. Dans ces moments, l'interaction entre Cocoon et le public était aussi palpable qu'intense, tellement d'ailleurs qu'on en perdait presque son latin et que tout le monde finissait par chanter joyeusement. Ces titres, maintes et maintes fois entendus, à la radio comme dans des publicités, m'avaient tellement transportés au fil des années que les écouter en live était une sorte de victoire aussi incongrue qu'insensée et de toute évidence, c'est sans déception à la clé que je m'en suis délectée.
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Mais portant l'écriture de ce billet sur l'évasion et la musicalité toute en finesse d'un groupe passablement débridé, je pourrais tout aussi bien vous parler d'eux...
Des vrais bavards que les membres de Cocoon, sympathiques comme vous n'en avez pas idée et passant avec légèreté d'une anecdote à une autre, d'une boutade à quelques bons mots tout en rameutant leur joyeuse bande de musiciens et copains de label pour l'occasion...
Un réel show alors qui valait tant par la qualité de ses morceaux que par les interludes où s'ils n'avaient de cesse de parler, les sourires et les mots se faisaient toujours de bon ton. Déridant ainsi un public cosmopolite (et qui n'a pas manqué de participer, certains ayant même eu le privilège de monter sur scène et de jouer avec les membres du groupe!), ils ont parsemé aux quatre coins de la salle leurs petites mélodies accrocheuses dans une liberté des plus totales, sans grand spectacle ni effets, mais juste avec simplicité.
Et autant vous prévenir que le concept a plus que fonctionné!
C'était plutôt joli par ailleurs que de voir deux musiciens sans leur scène s'entourer de gens et se prêter au jeu avec beauté. Inhabituel c'est certain, et parsemé d'originalité.
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Je ne manquerais pour rien au monde par exemple de vous évoquer quelques
unes de leurs reprises surprenantes au beau milieu de leurs propres
chansons, telles Hey Ya! de OutKast, Kung Fu Fighting de Carl Douglas ou encore Rehab de Amy Winehouse.
Une bulle de folie supplémentaire pour parsemer leur univers d'une touche épicée, à en faire chanter toute l'assemblée. C'était bien vu et addictif à souhait... De toute évidence, ils auraient eu tort de s'en priver car le show s'est de suite vu monter d'un cran sur l'échelle de l'intensité.
Que deviendrait ce billet enfin si je ne mentionnais pas la tenue de
la demoiselle, toute de Castelbajac vêtue, portant une robe trapèze
pailletée où figurait un panda géant stylisé, symbole récurrent du groupe. Et vous pourriez bien vous dire que ce n'est là qu'un détail inutile mais, sans m'avancer, je la lui aurais bien
subtilisée ^^
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La conclusion de tout cela me paraît alors somme toute assez évidente: Cocoon nous a offert un concert impeccable, tamisé et sans fioritures
mais au moyen de voix justes et bien placées et d'une musicalité avérée. Il n'y avait pas de fausses
notes en soi, pas de "hic" ni de "oups"... Seulement des étoiles qui s'illuminaient dés qu'ils chantaient ou qu'ils parlaient.
J'apprécie vraiment chez eux ce petit côté décalé/imparfait et leurs mots plein d'esprit que je ne leur connaissais pas encore mais qui m'ont littéralement subjugués sur le moment. Leur monde imaginaire est en effet aussi intriguant que fascinant. Il les laisse affranchis de toutes contraintes mais les fait se parer d'une aura évidente et d'un charisme si différent qu'on l'aime de suite ou bien que l'on critique tant... En bref, ce concert était si simple et si facile qu'il en demeurait tout bonnement impressionnant.
Et je ne saurais que vous dire à présent si ce n'est de réserver vos places pour leurs prochaines apparitions live, si tant est que la salle soit très petite, qu'il y ait beaucoup de monde et que, plongés tout comme moi dans un état d'esprit rêveur qui tend joliment à l'utopie ironique (si, si, ça existe ^^), vous vous réfugiez dans vos pensées les plus bohêmes....
-Livy-
--> Le Myspace de Cocoon <--
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Je joins au billet cette magnifique image de ukulélé parce que d'une part, c'est l'instrument fétiche de Cocoon, du moins celui qui a fait une partie de sa renommée et dont il se sert souvent, et que d'autre part, j'ai tout naturellement craqué à la boutique en fin de concert et m'en suis dégotée un!
Il est tout chouette ce ukulélé, même qu'il est écrit "Cocoon" dessus et je n'en suis pas peu fière. Je pourrais presque me prendre pour Julien Doré à présent... A l'exception près que je ne sais absolument pas m'en servir pour l'instant et que je l'accorde avec grand peine mais est-ce donc si important?
Je viens tout simplement de trouver la nouvelle torture auditive de mes voisins...
Et maintenant, en attendant que j'apprenne à en jouer comme une virtuose (ce dont je doute un peu à vrai dire), je suis parvenue à dénicher un tout nouvel instrument et un élément décoratif à souhait pour mon petit appartement.
Heu-reuse ^^