The Ting Tings au Bataclan
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Dans mes moments d'égarement, je ne vous cacherai pas que plutôt que de me faire un top ten des balades les plus tristes du moment (arf, je le fais aussi ^^), je raffole de la brit-indie-pop et en abuse assidûment.
On m'a alors dit maintes et maintes fois à ce propos que je ne devrais pas, que c'était un truc de filles, voire même que je perdais mon temps mais après tout, partant du principe que je suis une fille et que perdre mon temps ne me déplaît pas au demeurant (procrastination power, toujours prêt!), je ne me suis pas gênée pour continuer.
C'est qu'il y a dans ce côté pop un dynamisme vraiment palpable, totalement différent du rock certes, mais qui incite à bouger et se révéler, qu'on le veuille ou non. Un instant édulcoré pour un électrochoc assuré et tout un univers à explorer. Du moins, je le vis de la sorte, pleinement et passionnément, et apprécie plus que tout m'en imprégner pour mieux le ressentir surtout si, cerise sur le gâteau, je peux le faire partager à mon entourage dans un état d'esprit qui tend dangereusement du bon côté.
Il s'est avéré, qui plus est, que We started nothing, l'album des Ting Tings, est parvenu jusqu'à mes frêles oreilles pile au bon moment, courant 2008, la marque Apple ayant bien sur contribué un tantinet à cette découverte, mais pas que.
"We started nothing"... en voilà un titre qui m'inspirait. Je lui trouvais quelque chose de positif dans son subtil néant et la curiosité aidant, c'est la découverte de l'album entier, à forte valeur ludique, qui m'a embarqué loin de tout. Des mélodies accrocheuses et entêtantes (certains diront agaçantes, les vilains) pour un univers "so british" emprunt de couleurs, d'une petite touche de folie, l'aspect glamour en prime et de l'énergie à revendre...
Une petite bombe anglaise que ce groupe!
... Et à voir en live de toute urgence, que je me suis dit un beau matin.
Je suis du genre à aller au bout de mes idées. Ca s'est passé un jeudi soir de mai 2009. Le 7.
Résumé des faits.
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D'ailleurs je n'aurai aucun mal à cela car le résumé, ma foi, est tellement en accord avec ce que j'imaginais et ce à quoi je m'attendais que j'en aurais presque dit l'intégralité dans l'introduction. Après tout, c'est un peu de ma faute si j'écris toujours de trop...
Ainsi donc, voici que je persiste et signe à propos du dynamisme du groupe, de l'engouement provoqué, de l'aspect positif et décalé vraiment très attractif en live et de tous ces mots dont je vous ai déjà rebattu les oreilles auparavant.
J'ai pu observer en effet, non sans une certaine satisfaction, une réelle prestance scénique de la part de Katie et Jules et une implication vraiment totale dans leur musique ainsi que leur univers... Que dire de plus alors si ce n'est que voir des artistes s'en donner à coeur joie en concert, sans histoire de promotion de leur album ou autres motifs qui viennent perturber le show pour le transformer en véritable corvée, provoque une pure sensation de bonheur, incontrôlable et incontrôlée, nous laissant en arrière-goût le petit bonheur de se dire que du début à la fin, ils ont su nous faire vibrer en nous offrant le meilleur d'eux-mêmes.
On ajoutera à l'ensemble trois musiciennes perruquées venues en guests étoffées la musique du groupe par leurs instrument à vent avec une chorégraphie-automate à l'appui (Calabria 2007?) et surtout, des jeux de lumières somptueux qui envahissaient non seulement la scène mais aussi tout l'espace du Bataclan.
Impressionnant et addictif à souhait, épileptiques s'abstenir ^^
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Point de déception à la clé alors et une soirée colorée pour ne pas dire déchaînée. Exit les idées noires et bienvenue dans un monde totalement débridé. C'était ni plus ni moins ce que j'avais envie de voir et par bonheur, je l'ai vu. Certes, je ne m'attendais pas à une richesse musicale des plus intenses comme j'ai parfois pu l'évoquer dans certains de mes billets. On sait ce qu'on va voir après tout et je n'étais point au rendez-vous ce soir-là pour un instant mélomane, petit concentré de toute forme de beauté des instruments. Mais cette sensation profonde de "fun" me colle bien à la peau parfois et ce moment de détente magique aidant ardemment à y voir plus clair, j'en suis de ce fait ressortie ravie. Je me suis de plus sentie toute petite face à l'énergie qui émanait de l'ensemble et la force déployée au sein même de la musique, que ce soit dans les quelques solos de guitare ou piano (toujours très pop, toujours très fous), comme dans le jeu d'instruments moins conventionnels, les percussions, et je ne vous parle même pas des samples mixés qui en ont fait se dandiner plus d'un dans la fosse!
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Il n'y a pas à dire alors mais les Ting tings, en plus de leurs morceaux fétiches qu'ils n'ont de cesse de modifier selon les concerts, font preuve en live d'une gestuelle très particulière, tonique et peu commune à la fois, ce qui les rend unique le plus naturellement du monde, mais aussi totalement accessible au public, malgré le barrage de la langue pour les non-anglophones, parce que lorsqu'un grain de folie se mêle à l'ensemble, mine de rien, on y retrouve toujours un peu une part de soi, à bien y penser ;)
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Un bémol cependant, et les pauvres n'y sont pour rien à en entendre leur "It's fucking hot", sur la chaleur qui régnait ce soir-là au Bataclan.
Ô combien de malaises, combien d'évanouissements...
Je plaisante mais à un moment, j'ai bien failli y passer aussi! C'en était presque intenable, à se dire qu'un climat équatorial était passé par là et j'avoue qu'à quelques moments, cette vague chaude et humide a un peu gâché le plaisir du concert car si j'aurais bien souhaité bouger d'avantage (Shut up and let me go! tout de même ^^), j'étais comme scotchée au sol par une force invisible, la fatigue provoquée par ce désagrément me guettant de très près. De toute évidence, je n'étais pas la seule cela dit, et à force de gens qui se sentaient mal et finissaient par se réfugier dans des contrées plus fraîches et ventilées, j'ai gagné en visibilité au fil de la soirée... Un bon point une fois encore pour rendre l'instant mémorable. Mais une bonne crise de spasmo également à la fin du show.
La prochaine fois au moins, je n'oublierai pas mon éventail, d'autant plus que cet accessoire possède un petit côté glam' que j'adore, soit dit en passant ^^
Deuxième bémol également sur le son, beaucoup trop fort et saturé par la même occasion, ce qui m'a donné un bon prétexte pour ressortir les protections auditives mais a rendu mes sacro-saintes vidéos de concerts quasiment inaudibles.
Pas de chance... J'aime les salles de taille moyenne pour leurs réglages subtils et je me suis retrouvée avec un acoustique digne de Bercy ou pire, du Parc des Princes et ce, également lors de la première partie. Un comble tout de même, surtout au Bataclan, et que j'aurais bien aimé éviter parce que mieux sonorisé, je pense que le concert aurait encore gagner en force et en ambiance et m'aurait par conséquent d'avantage transportée.
Il suffit tellement d'un rien parfois pour tout faire basculer.
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Cependant, je suis une râleuse-née et c'est avéré une fois encore mais l'instant "coup de gueule" est bel et bien terminé.
Le fait est que, sans que ce soit formidable, merveilleux ou le meilleur groupe du monde, point trop n'en faut, je pense beaucoup de bien des Ting Tings et leur concert m'a conforté sur mes positions de départ, à savoir la force de leur personnalité dont ils jouent assurément (dress-code y compris, oh my god!) et leur domaine musical qu'ils maîtrisent à la perfection, tout en le modifiant à volonté. C'est sans doute ça, l'esprit pop...
Ils ont ce côté délirant et plein de vie qui les transcende et leur permet une communication innée par le biais de leur musique, ce qui est déjà un exploit en soi car peu de groupes à leur image, même talentueux, savent se mettre suffisamment en valeur pour attirer l'attention, dégageant à coup sur du charme mais aussi une certaine aura.
C'est ainsi, le petit truc en plus, ça ne s'explique pas et ils ont la chance de le posséder alors je n'ai plus qu'à m'incliner et dire "chapeau bas".
Je les imaginerais bien désormais s'en aller arpenter les festivals à la conquête du public et donner des concerts en plein air, pour un bonheur estival garanti, un succès hautement mérité et de la bonne humeur comme s'il en pleuvait.
[Ca tombe plutôt bien d'ailleurs puisque c'est ce qu'ils s'apprêtent à faire...]
C'est que, vous n'allez peut-être pas me croire, mais la folie pop est drôlement communicative, à force de vouloir s'en imprégner... Yeah!
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Et sinon, je vous le dis qu'en m'adossant à un mur, je me suis pris un panneau géant "Virgin 17" en pleine figure ou bien c'est du dossier? ^^
-Livy-
--> Le Myspace des Ting Tings <--