La chanson du Dimanche au Bataclan... un mardi!
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"Salut, c'est la chanson du dimanche! La pêche!"
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Oui chers lecteurs/lectrices, je m'amuse et me divertis comme une petite folle à Paris -on le savait déjà- et me complais par conséquent dans des univers artistiques aussi saugrenus que loufoques, certainement parce que je le vaux bien.
Alors j'en conviens, on était plutôt un mardi qu'un dimanche ce soir-là mais une fois n'est pas coutume, j'étais bel et bien de retour au Bataclan en cette fin de mois d'avril pour assister à un concert dont la thématique était purement humoristique.
Un concert pas comme les autres somme toute puisque pour l'occasion, pas de larmes ni d'effusions intenses, pas de grand spectacle dans une salle immense, mais juste le plaisir d'être là et de célébrer tout en dynamisme nos deux joyeux compères, Clément et Alec, évidemment accompagnés de leur coupe de cheveux à tomber, de leur dress-code si particulier et surtout de leur guitare et clavier, nous gratifiant en prime de leur plus beau sourire pour l'occasion.
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Pour un bref rappel des fait, La chanson du dimanche a été l'agréable découverte d'une sombre et tumultueuse période dans la folie fureur des grèves de novembre 2007 par le biais de leur titre-clé de l'époque, Petit cheminot. Suivant dés lors leur parcours ainsi que leur concept, j'ai de suite accroché avec le ton désinvolte qu'ils développaient au sein de leurs morceaux et l'esprit d'à propos, critique mais pas trop, avec lequel ils traitaient les sujets d'actualité comme de société, dans une volonté de simplicité agrémentée d'un naturel désarmant.
Je m'attendais ainsi en toute logique à un moment de convivialité féroce, de fous rires à peine contenus et de toutes ces petites choses qui n'arrivent qu'en live et qui vous embellissent soudainement une soirée à à l'origine toute simple, la rendant passablement déjantée.
Heureusement pour moi, le verdict post-concert s'est révélé dans toute sa splendeur, à la hauteur des mes espérances citées plus haut et surtout bien au-delà de ces dernières, puisque si je pensais à la base me divertir un brin dans une ambiance bon enfant qui me changerait les idées, j'ai tout bonnement eu droit à quelques heures d'un show de pure folie!
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Il faut dire que tout commençait à merveille. Hum, ou presque.
La pluie additionnée au ratage presque complet de la première partie...
(en retard, en retard, je suis toujours en retard) Une horreur!
Et c'est à ce moment-là je crois que je me suis dit que le concert allait très certainement me plaire. Les débuts/catastrophes génèrent toujours des suites surprenantes, je le sais tellement bien. D'ailleurs, je ne me trompais point cette fois encore puisque dés l'entracte, roulement de tambour, changement de décor et plongée imminente dans une ambiance boîte de nuit au moyen de morceaux électro-disco-funk bien connus qui vous donnent cette inexplicable envie de danser là, maintenant, tout de suite, ce que je me suis empressée de faire bien évidemment. Etrange comme entracte, non? Mais tellement bon.
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Pour le reste, comprenez le concert en lui-même, je n'aurai qu'une chose à dire: La chanson du dimanche a mis le feu au Bataclan et bien plus encore que tout ce que vous pouvez imaginer.
Au programme, du tonus, de l'énergie à revendre et du vrai spectacle prouvant une fois de plus le talent et l'inventivité artistique de nos deux hommes décidément plein de ressources.
Bien loin de pousser la chansonnette en amateur, Clément et Alec se sont en effet livrés à une véritable performance scénique à la fois drôle et entraînante, dotée d'une prestance aussi évidente que décalée. Ainsi, dansant (ensemble parfois ^^), chantant, parlant, mêlant tout type de musique (disco, variet', zouk, folk...) dans une convivialité exquise vouée à déchaîner les foules, ils nous ont fait revivre, ô joie, leur répertoire bien connu mais différemment cette fois puisque tous les morceaux, totalement retravaillés pour la session live, dégageaient une intensité que je ne leur connaissais pas encore. L'arrangement musical se montrait ainsi d'avantage festif et étoffé, les paroles s'en trouvaient modifiées sur le mode de l'humour, le rendu final était évidemment plus "pro" que dans leurs petites séquences en plein air du dimanche et force est d'admettre que ça leur allait rudement bien.
Du bonheur à l'état pur, je ne pourrai rien vous dire d'autre. Leur show était à leur image, simple mais délirant, créatif et fou. Tout cela à la fois, un état d'esprit altruiste à l'appui, et ils ont su l'assumer comme l'assurer avec brio, laissant de côté longueurs et moments statiques pour nous surprendre et nous dérouter.
Bref, à en croire leur toute première chanson et son titre éloquent, ils ont vraiment gardé leur bonne humeur, meur, meur tout du long pour donner le meilleur d'eux-mêmes.
Et nous, d'en faire autant.
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Eh bien oui, nous. Nous, le public. Nous qui n'étions pas en reste à écouter passivement le concert les bras croisés ou bien mal nous en aurait pris.
Car si les deux compères de La chanson du dimanche -et cela n'a rien de surprenant- faisaient preuve à notre égard d'une constante communication, usant de leur humour à tout moment pour nous décrocher un sourire, ils ont décidé de ne pas nous laisser en paix, loin de là, et de nous faire entrer dans leur jeu et leur univers débridé l'espace d'une soirée afin d'obtenir un moment plein de vie et un concert qui bouge.
Et le résultat de s'avérer grandiose naturellement puisqu'on s'est retrouvé, sans même trop se poser de questions, à faire de curieuses choses que même dans les flashmobs les plus improbables, on n'aurait sans doute pas osé ^^
Je retiens donc une "standing ovation" plutôt particulière où la salle entière s'est accroupie quelques bonnes minutes pour se lever soudainement d'un bond en hurlant ( et recommencer à faire de même quelques instants plus tard), des moments de paix et de fraternité où tout le monde se donnait la main en se balançant de part et d'autre, des chorégraphies très très étudiées, une chenille-farandole se propageant dans toute la fosse sur un air endiablé (familier vous pourriez me dire mais surtout un habile procédé pour se retrouver un peu plus devant, eh oui, je ne perds pas le nord moi ^^) et surtout une course de slam la plus rapide possible en pleine foule vouée à départager Clément le guitariste et un inconnu choisi sur le tas, les deux ayant au préalable revêtus un masque et une cape rouge, à l'image des super-héros.
Fous à lier, vous croyez?
Accessoirement, personne n'avait slammé au-dessus de moi depuis Mathias (Malzieu, évidemment), ça faisait longtemps...
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Inutile de préciser que ces joyeuses distractions ont grandement contribué à faire de ce moment un concert unique en son genre où non content de regarder et d'écouter, le nez tourné vers la scène, on pouvait aussi participer, faire tomber le masque et perdre son sérieux comme jamais. S'oublier le temps d'une soirée. Perdre pied pour la bonne cause.
Et moi ça, j'adore.
J'en ai retenu alors, en dehors d'un très bon souvenir de concert (un de plus), de l'ambiance mémorable et de tout ce bla bla positif que je pourrais encore continuer longtemps, une leçon à retenir. L'idée qu'on peut évoquer avec humour des sujets sombres ou difficiles tout en restant humain, et par la force de la musique une fois encore, déchaîner les passions afin de mettre de côté quelques vilains coups du sort.
La chanson du dimanche m'a ainsi laissé sur cette note de réalisme bien vue, de folie sans chichis, saupoudrée de convivialité et d'une imagination intarissable.
La joie de vivre imparable de Clément et Alec, sur scène comme dans leur musique, parsemée cependant d'une lucidité évidente sur le monde actuel qu'il est bon de ne pas occulter leur confère en quelque sorte le statut important de magiciens de la vie, de savants fous du spectacle ou quelque chose du genre, allez savoir...
Mais rien que pour ça, moi je dis "standing ovation".
Mission réussie :)
-Livy-