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Livy Etoile
27 avril 2009

Mes derniers mois au cinéma

Pas de billets, pas de cinéma? Assurément pas.
J'attendais sans doute le moment propice pour évoquer mes derniers coups de coeur et mes instants de bonheur sur ce thème, mais bien loin de moi l'idée que certains films aient pu passer à la trappe pour un quelconque manque de temps!
C'est que je m'en suis remise assidûment au charme des salles obscures ces dernières semaines et à force d'effectuer mon rattrapage constant des films de 2008 dernière mon écran d'ordinateur (histoire à suivre dans un prochain billet...), j'ai trouvé beaucoup plus d'attrait cette fois-ci à sortir de ma tanière pour palier à un éventuel retard et puis tout simplement profiter du moment présent en extérieur et dans la vraie vie.
Le plaisir de se rendre au cinéma comme on irait au spectacle, de ne lire aucun pitch, aucune critique au préalable et de ne pas savoir à quelle sauce on va être mangé...
Un vrai bonheur que je n'allais certainement pas délaisser aussi sereinement pour quelques instants de "no-life attitude".
Au programme de cette fois-ci alors, un pêle-mêle hasardeux, tri sélectif de petites distractions sympathiques comme on les aime, mais surtout quelques délicieuses surprises que je ne vais pas vous cacher plus longtemps.

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De grands moments de cinéma...

Harvey_Milk

Harvey Milk de Gus Van Sant

Ca parle de quoi?
"Une histoire vraie retraçant les huit dernières années de la vie de Harvey Milk, élu de la mairie de San Francisco, premier homme politique américain ouvertement homosexuel à s'être engagé corps et âme dans un combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles, et à avoir été assassiné pour cette cause et ses convictions."

Poignant. Brillant. Ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit à l'évocation de ce film, un film pas comme les autres qui parvient à saisir toutes les nuances du réalisme pour en faire du grand cinéma avec en prime, une touche de poésie très subtilement amenée. On y retrouve ici un Gus Van Sant plus conventionnel certes dans sa façon de filmer mais non moins percutant, d'autant plus qu'avec l'assurance de ces films passés, il a su analyser son nouveau long-métrage avec une pertinence sans failles afin d'en tirer la quintessence et de se renouveler une fois encore. Ainsi, Harvey Milk nous emporte d'emblée dans un univers très fort de sens et lourd de conséquences et il le fait, qui plus est, dans un souci d'esthétique impressionnant. La caméra tilte sur les détails et les décors très 70's se laissent apprécier tandis que les personnalités acérées des différents protagonistes se dévoilent dans une progression qui jamais ne cesse, engendrant cette tension propre à toute tragédie qui se respecte.
Sean Penn quant à lui est magistral. Il campe le rôle à merveille, investi comme jamais, et nous offre une performance étonnante de sincérité et de véracité. Ses manières, son élocution, ses idéaux, et l'histoire de sa vie tout simplement, loin d'en faire un héros des temps modernes dans tout ce qu'il y a de plus correct, le rendent accessible et humain, fort et fragile à la fois, complexe mais compris.
Alors, dans un réalisme qui prend quelques libertés charmantes parfois, les émotions se mêlent, la colère s'installe, les convictions jaillissent... La montée en puissance s'effectue aussi bien sur l'écran que chez le spectateur et c'est sans doute parce qu'à aucun moment l'aspect mélodramatique ne vient gâcher le film que l'on se prend au jeu, embarqué dans cette histoire vraie qui émeut sans tricher, donnant à l'ensemble un rendu grave emprunt de beauté plutôt que de sombrer dans une vaine tristesse.
Gus Van Sant réussit ainsi le pari de la biographie intelligente et réussie, et sa réalisation possède une force et un charisme incroyables qui se laissent apprécier humblement, nous donnant une évidente envie d'en savoir plus sur l'homme qu'était vraiment Harvey Milk, sa politique, sa vie.

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Gran_Torino

Gran Torino de Clint Eastwood

Ca parle de quoi?
"Walt Kowalski est un retraité grincheux, patriote bourré de préjugés racistes et traumatisé par la guerre de Corée, qui ne s'entend pas avec sa famille et n'a aucun d'amis à l'exception de sa chienne Daisy. La solitude qu'il traîne depuis la mort de sa femme et qu'il compense en buvant des bières et en s'occupant de sa voiture fétiche, une Ford Gran Torino, va bientôt être perturbée par la tentative de vol de cette même voiture par son petit voisin asiatique. Dés lors, sa vie va basculer et il va peu à peu s'ouvrir à un monde qu'il ne connaît pas, se laissant emporter dans une histoire d'amitié et de respect de l'autre."

Je vais sans doute me faire huer pour ces dires mais il se trouve que jusqu'à présent, je n'avais jamais vraiment accroché avec un film de Clint Eastwood, pas même le superbe Million Dollar Baby, et si j'en reconnaissais évidemment la qualité cinématographique, j'y demeurais systématiquement hermétique, je ne sais pourquoi. N'aimant cependant pas rester sur mes préjugés, je me suis décidée -un peu sur le tard- pour ce Gran Torino dont on ne me disait que du bien... et force est de reconnaître que j'ai bien fait.
Je pourrais vous dire alors que la qualité cinématographique et le jeu d'acteurs étaient évidemment présents oui, mais pas seulement. Je ne saurais trouver les mots exacts mais il y a dans ce film un apport d'émotion palpable qui ne peut nous laisser de marbre, amenant cette singulière notion de bien et de mal avec finesse et pudeur, comme une fragile frontière qui oscillerait dangereusement jusqu'à s'y tromper. Le paradoxe engendré par le film entre humour et drame est simplement délicieux, bien que cruel, et peut parfois nous faire passer du rire aux larmes en quelques secondes tant la portée symbolique des relations entre l'(anti)-héros et sa famille de voisins est singulière et fascinante.
L'intrusion dans la vie de ce vieil homme est comme une parenthèse un peu magique qui laisse au scénario toute une palette de possibilités et une liberté de thèmes inouïe, amenant du caractère et de la profondeur à un ensemble déjà bien soigné. Ainsi, les relations humaines peuvent être abordées sous de nombreux angles et avec un réalisme qui mêle la violence à la tendresse et la perversion de ce monde à de petits instants de beauté incommensurables.
Bien sur, le film a ce côté un peu moralisateur et très "américain" à bien y penser, ce qui n'est généralement pas mon fort, mais il sait tellement bien s'en servir qu'on ne peut le lui reprocher cette fois et puisqu'il brouille si habilement les pistes, il nous laisse sur une petite note de fin à la fois poétique, prévisible et assurément pas désagréable; l'idée d'un monde où rien n'est noir ni blanc, où l'imprévu peut frapper à tout instant et où si rien n'est gagné d'avance, un changement inopiné peut s'avérer positif à un moment où l'on n'y croyait plus.
Un moment de cinéma saisissant alors que celui-là pour un Clint Eastwood qui, aussi bien en tant qu'acteur que réalisateur, semble avoir atteint, du haut de ses 78 ans, le sommet de son art.

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... Et un soupçon de divertissement !

Ponyo

Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki

Ca parle de quoi?
"Un dessin animé qui retrace l'histoire du jeune Sosuke et de sa rencontre avec la princesse poisson rouge Ponyo qui rêve de devenir humaine, tout comme lui."

Décidément, je reste et demeure une inconditionnelle des dessins animés de Miyazaki et ce n'est pas son dernier-né qui me fera changer d'avis. D'avantage enfantin et doté d'une philosophie moins poussée à l'extrême que quelques précédents peut-être comme Le voyage de Chihiro, Ponyo sur la falaise est cependant une petite merveille d'imagination, emprunte d'une poésie sans limites qui brille par son élégance et son humour. Les personnages y sont aussi fous qu'attachants et l'allégorie de la mer, présente tout du long, se révèle avec grâce et originalité. De ce fait, l'ensemble, qui n'est pas sans rappeler le mythe de la petite sirène, est sans doute plus accessible mais non moins charmant, et possède toujours ce côté un peu délirant qui rend toute son originalité au dessin animé.
Nous sommes alors partagés entre une certaine naïveté qui nous laisse à notre âme d'enfant  et une fable tellement débridée qu'on se demande bien où l'ami Hayao va chercher toutes ses idées... Mais une chose est sure, la beauté des dessins et la pureté de l'ensemble contribuent à nous faire passer un moment hors du temps, au milieu des magiciens et des rêves, petite perle esthétique qui nous emmène dans ce voyage maritime pour quelques heures de toute beauté.

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Pêle-mêle

Lol (laughing out loud) de Lisa Azuelos

Le film parfait pour se changer les idées sans se prendre la tête mais qui ne vaut pas 10 euros dans les salles obscures, assurément! C'est mignon, distrayant et avec quelques passages bien cocasses qui valent le détour et nous décrochent un sourire. Un mélange de La Boum et de A nous les petites anglaises en version ultra-actuelle, parfois un peu long, pas très réaliste non plus soyons honnêtes (bienvenue dans le monde des lycéens-gravures-de-mode et qui s'là pètent) mais qui se laisse regarder avec plaisir et légèreté, le temps d'un moment de détente. Bref, le film idéal en dvd surtout (mais bon, j'ai le Pass...), qui s'adresse d'avantage à un public adolescent (trop de msn et de kikoo lol à mon goût, damned!) et se visionne avec plus de recul, sitôt la vingtaine passée. Ah, quelle génération étrange que celle-ci! :/

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Fast and Furious 4 de Justin Lin

Aurais-je honte? Même pas. J'avais vu les trois premiers, il fallait bien que je m'y colle une dernière fois. D'autant plus que somme toute, s'offrir un brin d'action n'est pas si désagréable, même si ça ne me ressemble pas vraiment au demeurant. Alors, je vais tâcher d'être indulgente. Il n'en reste rien à la sortie, il ne faut pas rêver non plus, mais sur le moment, c'est l'aspect "fun" qui prédomine et côté adrénaline, on en prend pour son grade. Par ailleurs, si les deux films précédents semblaient se détacher beaucoup du premier, on est revenu au scénario d'origine (ou du moins, un similaire) avec les mêmes acteurs et un ton légèrement plus décalé. Le film se révèle donc un tantinet "meilleur" (je pèse mes mots là) que les précédents opus mais les amateurs de scénarios-intellos crieront au scandale, c'est certain ^^
NB: Il y a de jolies voitures et des courses-poursuites, ça compense...

-Livy-

Commentaires
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Comme quoi, même à reculons, il faut toujours m'écouter ;)<br /> et ce n'est pas comme si je prenais le melon hein... ^^)
J
Harvey Milk et Gran Torino, j'ai été les voir à reculons (voir plus) et je les ai adoré tous les deux. F&F4 se regarde bien, voir très bien pour du divertissement. Ponyo était trop enfantin.
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Musy:<br /> Bonne séance pour ce soir alors, d'autant plus que ce film est vraiment grandiose... J'attends ta critique blogesque avec impatience ;)<br /> Accessoirement, le concert de La chanson du dimanche, c'était hier soir et comme tu le dis si bien, c'était vraiment la classe! Un billet est en préparation...<br /> <br /> Emma:<br /> Totalement d'accord sur ces deux films, magnifiques chacun dans leur genre et qui, à eux seuls, me font dire que l'année cinématographique 2009 démarre décidément très fort!<br /> Et en effet, je te souhaite de découvrir l'univers de Miyazaki un peu plus encore, il en vaut vraiment la peine ;)
E
J'ai adoré "Harvey Milk" et "Gran Torino", ce sont vraiment deux GRANDS films. Et comme tu le sais, j'ai découvert avec plaisir l'univers de Miyazaki avec "Ponyo" !
M
je vais voir grand torino mercredi<br /> au théâtre, je joue le rôle d'une ado et j'aimerais bien voir "lol" faut que je trouve des adeptes du film maintenant<br /> ps j'ai vu que tu allais bientôt au concert de la chanson du dimanche c'est la classe, profites-en bien<br /> musy
Livy Etoile
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