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Livy Etoile
29 mars 2009

Les séries TV médicales: petite dissection entre amis

Je pourrais bien évoquer les hôpitaux et leur univers aseptisé qui m'expédient une chair de poule illico, la petite montée de stress qui s'empare de mon coeur dés que je fais un détour par les urgences, l'angoisse devant la visite inévitable à un ami malade, l'odeur si reconnaissable du désinfectant, la vue du sang et la danse des perfusions mais je préfèrerais éviter.
Je suis hypocondriaque, voici la triste vérité.

Et c'est peu dire si je ne suis pas gâtée car en tant que grande prêtresse passive des séries télévisées devant l'éternel, je pourrais bien saturer devant la recrudescence sur notre petit écran de séries à thématique médicale.
Elle sont de plus en plus présentes ces derniers temps en effet, toutes blouses sorties, et qui ne nous épargnent décidément pas, à se pâmer de leurs mots compliqués et de leurs diagnostiques alambiqués au possible que si tu n'as pas fait médecine, tu n'y comprends rien ^^
Alors quoi? Une surenchère, un point faible évident, un trop plein, une saturation?
Je ne sais...
Mais puisque tout compte fait, à la télé, la vue du sang c'est nettement moins impressionnant, il est bien possible que mes problèmes somatiques et moi-même fassions un petit effort, tout petit, afin de nous poster avec joie devant notre écran, des fois qu'il y aurait quelque chose qui sorte un peu du lot à nous mettre sous la dent.

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Urgences

Urgences

Comment commencer un billet de la sorte tout en gardant un semblant de cohérence?
That's the question.
Et dans le désordre de mes idées, une petite plongée dans les abîmes du passé en guise d'introduction me semblait pour l'occasion appropriée. Par conséquent, nous y voilà.
Oui car Urgences avec laquelle j'ai décidé d'ouvrir le bal n'est pas une série récente, loin de là. Elle date même de 1994, plus connue à l'époque sous le nom de ER.
Un dinosaure de la série médicale, donc.
Naturellement, je ne vous apprendrai rien en vous disant qu'elle n'existe plus désormais mais ma foi, son trépas n'étant pas si vieux, elle peut se vanter d'avoir durer dans le temps d'une manière considérable, rencontrant un succès notoire et forte d'une quinzaine de saisons de surcroît.
Pour nous remettre un peu dans le contexte d'ailleurs, Urgences était un vrai symbole des années 90, emblématique de toute une génération.
On y trouvait pêle-mêle, des drames, des décès, des traumatismes, le tout dans un contexte médical bien évidemment... Bref, une multitude de sujets traités, l'actualité en ligne de mire, et le tout à un rythme haletant, à me provoquer en même temps qu'une bonne dose d'effroi (et quelques ganglions somatiques ^^), ce petit frisson jubilatoire que je ne saurais décrire mais qui me rendait définitivement aussi accro que parano.
C'est que son côté ultra-speed me captivait, son docteur Ross encore plus (What else?) et plus tard, ce fut Carter qui fit chavirer mon petit coeur fragile de minette...
On n'arrête décidément pas le progrès.
Néanmoins, au-delà des intrigues amoureuses dont le nombre ne cessait d'accroître dans cet hôpital-bourreau-des-coeurs de Chicago (il faut croire que les gens ont drôlement le temps de tomber amoureux entre deux interventions-paniques), les symptômes tous plus impressionnants les uns que les autres allaient bon train. On n'y comprenait que du vent bien sur (surtout à 14 ans) mais on prenait parti, on s'impliquait jusqu'à en être tout émotionné et l'on tâchait plus ou moins de retenir ce fichu vocabulaire médical, un brin compliqué, afin de le ressortir le lendemain au collège devant les copains... à mauvais escient bien entendu.
Alors oui, c'était tout ça Urgences.
La VRAIE série médicale, première du nom, et qui a révolutionné le genre pour de bon.
En un mot: mythique.
Il n'empêche, quinze saisons, c'est un peu long. L'ensemble s'est passablement essoufflé au cours des dernières années, épuisant ressources et sujets, sans oublier le nombre trop important de personnages qui ont défilé.
Un peu décevant sur la fin donc, avec toutefois de très savoureux moments, et puisque Urgences reste encore et toujours gravé dans les esprits, c'est une véritable page qui s'est tournée avec l'arrêt définitif de la série.
Pour ce qui est de la thématique médicale cependant, il semblerait bien qu'elle ait fait une multitude de petits...

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Grey's Anatomy

Greys_Anatomy_Logo

Comment introduire le pitch? Rien de plus simple car vous me croirez ou non, mais l'histoire se passe (ô suspens) dans un hôpital, plaçant du même coup la scène d'action à Seattle.
Pas d'urgences au programme cette fois-ci mais plutôt les pérégrinations d'un groupe d'internes et dont on suit l'évolution professionnelle comme personnelle au fil des épisodes.
La série est récente (2005) et a fait chaviré bien des coeurs, notamment pour son docteur "mamour" alias le beau et ténébreux Derek Shepherd et dont aucune fille vraisemblablement n'ignore aujourd'hui l'existence.
Pour ma part, je resterai cependant plutôt mitigée à l'égard de Grey's Anatomy car si j'ai un problème avec le pathos, il est évident que cette série ne lésine pas dessus.
Alors, ne crachons pas dans la soupe non plus, j'ai aimé les premières saisons et n'en ai manqué aucun épisode, à même en avoir les larmes aux yeux parfois parce qu'il m'arrive lamentablement de faire preuve de sensiblerie. De plus, les débuts de la série, agréable découverte soit dit au passage, et la complexité de certains de ses personnages, Mérédith notamment, se sont vraiment avérés captivants, un temps. J'ai trouvé l'ensemble plutôt profond, bien amené, bien joué. Rien à redire, c'était une jolie nouveauté, toute plaisante.
Donc oui. J'ai regardé, j'ai même apprécié... beaucoup. Et puis j'en suis restée là.
Avec un peu de recul en effet, et en tâchant de poursuivre mon étude des saisons suivantes, une grande lassitude s'est emparée de moi et par ailleurs, j'ai été comme frappée par une évidence. Ce trop-plein de bons sentiments, de pleurnicheries, de belles théories sur la vie ou sur la mort, de pseudo-ruptures et de... STOP!
Tout cela m'a vraiment refroidi au plus haut point.
Oui, je le sais bien, la vie est compliquée et la maladie est moche et la mort encore plus, ok.
Mais il existe différentes manières d'aborder les sujets graves et de toute évidence, je ne faisais pas partie de la cible sentimentalo-émotionnelle de Grey's Anatomy, sur du long terme en tout cas.
Je crois bien que, tout rêveuse que je suis pourtant, cette débauche d'émotions à n'en plus finir jouant la carte de la surenchère à tout va m'a vraiment rebuté et qu'en fin de compte, je l'ai trouvé vaine.
J'avais sans doute besoin d'un peu plus de consistance que de romances à n'en plus finir, surtout dans le cadre d'une série médicale, ou du moins d'humour et de dérision, mais pour le coup je n'ai rien trouvé de tout cela. Je suis juste parvenue à observer la jolie valse des thématiques qui reviennent en boucle et des internes tellement obnubilés par leurs problèmes sentimentaux qu'on a l'impression qu'ils ne travaillent jamais.
En bref, sur la fin, j'aurais pu regarder un soap que ça m'aurait fait le même effet.
Maintenant, je lorgne un épisode de temps à autre car ce n'est pas déplaisant au fond, c'est distrayant au possible et ça m'amuse plutôt, il est vrai. Mais de là à en faire ma série culte, eh bien non, ça, jamais!

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Scrubs

Scrubs

Loufoque et déjantée, tout ce que j'aime.
Scrubs demeure la série médicale qui ne se prend pas au sérieux par excellence et qui, qu'on y soit attaché ou non, se laisse regarder avec cette succulente légèreté qui nous permet, d'anecdotes en anecdotes, de l'adopter sur le champ.
Alors que le scénario pourrait en effet laisser supposer des histoires sérieuses et tragiques puisqu'il évoque lui aussi les relations médecins/internes et leurs confrontations quotidiennes à des cas médicaux compliqués, il n'en est rien. Aux méandres complexes de la médecine, il a plutôt décidé de se laisser aller à un tout autre registre, agréablement décalé, tendant d'avantage sur un imaginaire comique et farfelu que sur des données scientifiques à la précision intense.
C'est ainsi que sont mises en avant les pensées intérieures de JD, le personnage principal, fou à lier mais pas de trop, ou encore les relations singulières, totalement inconcevables dans la réalité, qu'entretiennent entre eux les différents protagonistes de la série aux caractères tous plus stupéfiants les uns que les autres.
Loufoque et déjanté donc, je me répète.
Ainsi, avec l'apport important de cette mine d'humour bien trouvée, force est de constater que le résultat est là: le comique de situation, les personnages, leurs mimiques et les dialogues délirants confondus laissent place à un rendu explosif. Un régal donc pour tous les néophytes des hôpitaux, moi y compris.
Alors oui, la série est irréaliste voire surréaliste et nous emporte dans des aventures hallucinantes bien loin de toute forme de "vraie" médecine possible. Mais c'est précisément de cela qu'elle tire sa force: sans prétention, elle se laisse aller à des digressions à n'en plus finir, laissant place du même coup à un univers riche et imagé pour lequel, sans pour autant s'identifier, on se prend d'emblée d'affection parce qu'il colporte du rêve comme de la bonne humeur.
Par ailleurs, Scrubs comporte également au sein même de son dessein humoristique des scènes d'avantages posées ou d'autres que l'on pourrait même trouver empreintes de tristesse... De quoi nous remettre un peu les pieds sur terre même si ce ne sera pas pour bien longtemps!
Alors en tant qu'inconditionnelle des virées impromptues dans un monde imaginaire et des situations saugrenues qui vous expédient dans l'embarras, Scrubs me ressemble comme vous n'avez pas idée et je ne peux qu'approuver. Son humour décapant me comble inlassablement et j'aime le fait de pouvoir suivre la série en dilettante tout en n'en perdant jamais le fil.
Un atout sympathique qui me permet, à défaut d'en faire l'évènement télévisé à ne manquer sous aucun prétexte, de me détendre à un moment inopiné et de passer par la case "fou rire" en moins de temps qu'il ne me faut pour l'écrire.

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Docteur House

Dr_House

On garde le meilleur pour la fin, à savoir "my favorite", histoire de parsemer mon billet d'une note positive et enjouée. Et pourtant, positif et enjoué, le docteur House, tout claudicant avec sa canne, ne l'est pas vraiment.
Il semble en effet représenter à lui tout seul ce qu'il y a de plus détestable en ce monde: personnage misanthrope et asocial au cynisme avéré, il joue de ses capacités brillantes en médecine pour tyranniser ses pauvres internes, provoquer ses patients et laisser libre cours à une arrogance sans cesse croissante. Pourtant c'est un fait, le docteur House plaît.
Pire, on en redemande.
C'est qu'outre son aspect passablement inhumain en surface, d'autres facteurs entrent en jeu. Son opiniâtreté dans le travail, ses manies et compulsions, sa capacité récurrente à transgresser les règles, ses discussions existentielles et sa solitude un brin comblée par son talent pour la musique en font un personnage fascinant, excessivement complexe et torturé, bourré de contradictions permanentes, cultivé, sombre à souhait et qui n'a de cesse d'évoluer au fil des saisons.
Par ailleurs, une série n'existant pas sans univers ni intrigue, House n'exerce pas seul. Il est ainsi entouré de trois jeunes médecins, aux profils psychologiques intéressants eux aussi car très différents les uns des autres dans leur cheminement professionnel comme personnel. On apprendra, en les suivant d'épisodes en épisodes, à mieux les connaître et les appréhender afin de comprendre leurs réactions, leurs attitudes face aux patients et bien entendu, leurs émotions.
L'analyse comportementale humaine se révèle donc dans toute sa splendeur au sein même de la série, la rendant accessible à différents degrés, et ponctuée de scripts intelligents.
Quant aux épisodes en eux-mêmes, ils s'avèrent pertinents, cohérents et nous entraînent sur la voie de maladies aussi rares que captivantes. Suivant ici un cheminement précis parsemé de tests et d'examens médicaux en tout genre, ils donnent lieu à une véritable progression dans le diagnostic qui s'intensifie au fil des minutes. Ils évoquent d'ailleurs un seul cas "important" par épisode (en plus de petits incidents sans gravité mais dotés d'un humour bien pensé, House n'y étant bien sur pas pour rien), ce qui a le don de provoquer des débats enflammés ou houleux, source de désaccord évident entre le docteur House et ses condisciples.
On suit alors l'histoire étapes par étapes comme une enquête criminelle et  c'est précisément cette enquête, menée tambour bâtant par des personnages impliqués et des évènements survenant de nul part qui pimente l'ensemble, laissant derrière elle une forte impression.
Ainsi, quand d'autres crieraient au scandale, je hurle au génie. Le côté blasé et un peu "hors-la-loi" de House, son énergie aussi motivée que désespérée (un paradoxe?) ainsi que la matière riche dont s'imprègne le scénario pour nous offrir des cas médicaux certes extrêmes mais hautement intéressants offrent un résultat qui, en plus de tenir la route, captive réellement et sait se renouveler sans jamais décevoir, du moins jusqu'à présent.
De quoi adopter notre anti-héro sur le champ, se faire un plaisir de voir ou revoir l'intégralité des saisons et donner au docteur House l'envie de se confronter à nous, juste par pur plaisir.

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Vous l'aurez compris, je supporte (ainsi que mon organisme) finalement assez bien ce phénomène curieux qu'est cet engouement pour la série médicale si tant elle qu'elle représente à mes yeux un petit intérêt et cette dose d'adrénaline légèrement épicée qui me fera frémir un brin, même en restant chez moi.
Mon goût prononcé pour le cynisme et la rêverie et l'humour décalé me poussent en effet à en visionner une certaine quantité et à les apprécier en toute subjectivité, au gré de mes envies et de mes attirances.
Vous croyez cependant que j'ai fait le tour de toutes séries médicales existante?
Eh bien vous vous trompez.
Ces dernières fleurissent comme vous n'en avez pas idée et les mentionner dans leur intégralité serait un travail bien trop acharné pour la pauvre bloggeuse que je suis et qui, révélation des révélations, aime bien de temps en temps aussi quitter son blog pour s'en aller explorer de plus bel la réalité.
Ainsi, je n'ai pas évoqué Private Practice, le spin-off de Grey's Anatomy car ne l'ayant quasiment pas visionné, j'ai bien trop peu d'éléments à son sujet. Je ne me suis pas attardée non plus sur H parce que je n'en garde qu'un vague souvenir et bien qu'amusant, il ne me semblait pas assez marquant pour lui consacrer un petit paragraphe. Enfin et parce qu'elle est qu'elle a été l'une de mes séries cultes, je vous conserve Nip/Tuck bien au chaud pour un billet futur doté d'une thématique qui lui sierra d'avantage ;)

Je finirai toutefois par un bémol, tout petit bémol sur ces séries médicales qui, à force d'être matraquées sur toutes les chaînes de télévision depuis le succès d'Urgences semblent surtout être un business rentable pour hypocondriaques en manque de sensations fortes.
Bien sur, certaines nous dévoilent une qualité non négligeable voire surprenante parfois, bien sur également, elles sont attractives, le but étant d'appâter le maximum de téléspectateurs possibles.
Et ce serait mentir que de ne pas affirmer qu'on se laisse parfois prendre au jeu...
Néanmoins, je me demande si à force d'être trop exploité, un filon ne finit pas par s'essouffler avec une rapidité impressionnante. Je pense par exemple aux comédies musicales (ma grande passion - ironie ^^) et à leur succès fulgurant depuis le spectacle Notre-Dame-de-Paris qui a fait tant d'émules qu'elles jaillissent de partout, laissant parfois derrière elles de bien médiocres scénarios quand ce ne sont pas quelques "bides" retentissants.
Comment savoir alors gérer le business pour arrêter la thématique à temps afin d'en développer une nouvelle? Pour innover sans cesse sans prendre le risque de lasser?

J'ignore combien de temps encore les séries médicales vont pousser sur petit écran et quel avenir leur est destiné mais à la vue des nombreux sujets déjà exploités et de toutes formes d'aspects disséqués avec minutie, je dois bien avouer que si le débat reste ouvert, je demeure pour ma part sans doute un peu perplexe...

-Livy-

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Commentaires
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Fan du docteur House n°2! <br /> (et pourtant j'ai horreur de ce mot, mais on fera une entorse à la règle pour cette fois ^^)
J
Pour luter contre l'essoufflement des serie médicale, il faut renouveller les scénario, approfondir les personnages et chercher de nouvelles problématique. Tout cela Dr House le fait très bien. Reste à savoir comment va évoluer la série mais pour l'instant je sui fan.
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Arf, tu as tout lu? :)<br /> Congratulations!<br /> <br /> Oui Docteur House est à mes yeux la série médicale du moment la plus captivante, tant par sa véracité dans les propos que par son humour féroce. <br /> Quant à Lizzy de Grey's, j'avoue que je n'ai jamais trop accroché avec son personnage, un peu trop "gnan gnan" pour moi... Et puis Mérédith me ressemble tellement plus ;)<br /> <br /> Et en ce qui concerne le "aucun rapport", toutes tes dernières trouvailles musicales sont un très bon point je dois dire et sache d'ores et déjà que ton prof de musique les partage amplement et avec une joie non feinte ^^
M
je partage le même avis que toi pour greys anatomy dont le scenario s'est essouflé très vite!<br /> j'aimais bien Lizzy qui est pour moi un personnage bien plus intéressant que meredith!<br /> <br /> mon frère qui est interne en médecine, regarde avec ses potes médecins docteur house qu'il adore et essaye de deviner le diagnostic à adopter!<br /> <br /> sinon aucun rapport, je suis fan de tout l'album d'amy mcdonard mr rock et de colbie caillat (qui ressemble à rachel de friends)<br /> <br /> marjolaine
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