Facebook est (encore) dans la place
Ce n'est certes pas la première fois que je me prends d'affection dans mon blog pour traiter de ce phénomène socio-culturel qu'est Facebook mais vous avouerez, vous qui y passez vos soirées tout autant que moi que c'est tentant...
Socio-culturel oui, c'est bien le mot. Parce qu'à force d'en entendre parler ici et ailleurs, qu'on soit familier des nouvelles technologies ou résolument pas, il y a dans la chose ce petit côté déroutant voire parfois carrément obsessionnel.
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Et toi alors, pas encore sur Facebook?
Pour un peu, ce serait presque une insulte, tiens. Un manque d'intégration social évident, un loupé incontournable, une faute de goût où que sais-je encore.
Une erreur à ne décidément pas commettre, l'époque ne vous le pardonnerait pas.
J'exagère certes un brin (quoique) mais les médias l'ont bien senti eux aussi, à s'emparer du sujet brûlant du moment avec une volonté évidente d'attirer l'attention. Il n'y a qu'à voir ce fameux reportage diffusé sur "Envoyé Spécial" durant l'hiver. Ainsi, ce qui était sensé n'être à la base qu'un simple petit trombinoscope universitaire prend des proportions qui dépassent, surprennent ou exaspèrent. Une ampleur inimaginable donc avec l'argent en ligne de mire et des milliers d'addicts à travers le monde, qui l'eut cru?
Toutefois, ledit reportage est doté, et je ne pouvais résister à l'idée de mentionner cela, de personnages hauts en couleur, à la crédibilité certes douteuse oui, mais distrayants. Et si leurs propos pour le moins curieux ou inquiétants mériteraient bien d'être remis en cause, je n'ai assurément pas l'envie, pour les beaux yeux du dieu Facebook, de me perdre d'arguments en arguments.
Ce qui suit est donc à voir, si ce n'est pas déjà fait ;)
Planète Facebook (envoye special ) 1/2
envoyé par Nhomme-Beur-One
Planète Facebook (envoye special ) 2/2
envoyé par Nhomme-Beur-One
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Ceci étant, le phénomène en question ne cessant de se renouveler dans un instinct de survie qui me laisse pantoise, j'avais encore envie de tenter un billet, histoire de.
C'est que depuis ma vieille ébauche titrée "Bouffeur de temps" il y a de cela plus d'un an déjà, l'eau a coulé sous les ponts et l'outil Facebook, en plus d'évoluer, s'est bien démocratisé.
Comprendre par là, les derniers réfractaires au site ont finalement (presque tous) capitulé, la nouvelle interface a fait son apparition (avec force colère de la part des facebookeurs assidus) et puis surtout, se sont développés au cours de ces derniers mois de grands changements sur notre site communautaire préféré, révolutionnaires bien évidemment, apportant dans la foulée une tripotée de nouvelles applications dotées de noms étranges à la "Guerre des gangs" que si tu ne joues pas le jeu sur le site, tu n'y comprends vraiment rien.
Inutile? De toute évidence, oui. Accessoirement, ça pourrait même rimer avec "futile".
Enfin, moi je dis ça mais je ne dis rien. On est tous d'accord, hein?
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Envolés donc les vieilles "battles" de vampires, loups-garous et compagnie, les petites fleurs à faire pousser (growing gifts que ça s'appelait?), les "superpoke" et les insertions dans de nouveaux groupes farfelus à n'en plus finir.
Désormais sur Facebook, tout est différent.
On élève des animaux virtuels avec ferveur, on achète ses amis pour une bouchée de pain parce que c'est bien connu, ils ne sont rien d'autres que de vulgaires produits, et les jours de grand vide social, on se décide à les comparer où à répondre à de curieuses et singulières questions (indiscrètes bien entendu) les concernant.
Bon très bien, je suis une mauvaise langue et je le reconnais.
L'humain facebookeur parfois peut aussi faire preuve d'intelligence et se servir de l'outil pour rédiger des articles, créer des vidéos, faire passer des messages à but artistique ou tenter la promotion d'un évènement important.
Eh oui, encore faut-il bien qu'il y ait un brin de positif dans l'histoire, fichtre!
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Mais ne nous y méprenons pas.
L'outil est parfois (hélas) moins bien géré...
Besoin d'une dose supplémentaire de no-life attitude?
No problem. On peut toujours opter pour faire le test du cochon, un "chat-bite", une bataille de boules de neige (ah mince, l'hiver est passé...) ou autres quizz tous aussi improbables les uns que les autres et parce que le ridicule ne tue pas.
"Quel Kinder es-tu?" donc...
Non mais dites-moi, je crois bien que je serais morte de chagrin de ne jamais l'avoir su!
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Je découvre ainsi chaque jour avec joie les nouveaux surnoms qu'on a bien pu me dégoter, les statuts de mes contacts étalant malheureusement au grand jour une vie privée dont je me serais bien passée, combien je suis "cool" et comment lesdits amis me perçoivent, virtuellement parlant. Il paraîtrait même que je serais "pour" la chirurgie esthétique. Ah bon?
Que du constructif, on en conviendra.
Et dire que pendant ce temps, on distille à tout va nos photos et autres informations personnelles à on-ne-sait-qui et dans on-ne-sait-quel-but, sans aucun souci de surcroît.
Qu'elle est jolie notre liberté!
"Big Brother is watching you", c'est pesé, emballé, envoyé.
Pire, c'est la réalité.
Ca sonnerait presque comme une histoire qui fait peur où épiés de partout, on aurait beau faire et se débattre, on ne s'en sortirait jamais.
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Mieux vaut donc encore en rire, la dérision est du moins la solution la plus saine que j'ai trouvé pour remédier à un phénomène incontournable qui, tout en l'utilisant je dois bien l'admettre (mailing oblige), me laisse mi-figue mi-raisin...
Ainsi, et avant de vous abandonner pour de bon à votre triste sort de facebookeur averti, je me permets de vous offrir sur un plateau d'argent ce petit sketch de Jérôme Commandeur qui, déjà bien connu tant il tourne à la télé comme sur Internet, fait preuve, en plus de son humour évident, d'un regard plutôt pertinent sur la société actuelle.
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Sketch sur Facebook
envoyé par jeromecommandeur
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Ainsi va la vie...
Et si parfois le progrès m'effraie un peu,
Ce n'est ni par aigreur ni par nostalgie,
Mais sans doute parce que j'ai la forte impression que nous, humains,
N'évoluons pas toujours aussi vite que lui.
Enfin, puisque ce n'est assurément pas de notre ressort d'y changer quelque chose,
Délectons-nous plutôt simplement du moment présent
Et à l'ancienne, je balancerai mon sacro-saint mais non moins réel
"Carpe diem".
-Livy-
Je critique, je critique et... Ah tiens, voici que je suis connectée sur Facebook là!
Désespérant. Affligeant. Navrant.
Déconnexion.