Quelques grammes de cinéma...
Les passions se déchaînent sur grand écran en ce début d'année et à défaut de pouvoir dans ce blog esquisser tous les sujets cinématographiques qui me tiennent à coeur, je me suis penchée plus particulièrement sur trois films qui d'une façon ou d'une autre, ont attiré mon attention et laissé ma curiosité opérer comme il se doit.
Amour, drame, aventure...
Les thématiques pourraient bien sembler un peu trop bateaux pour être dignes d'intérêt mais le cinéma heureusement, connaît bien souvent les petites astuces magiques afin de les mettre en valeur et de leur donner vie, dans un souci d'esthétique, de prises de vue soignées et de réflexion intérieure sans cesse renouvelé.
Ainsi, c'est avec plaisir que j'ai regagné mon cinéma de proximité (me serait-il donc attitré?) pour quelques séances rêvées qui m'ont emporté loin de tout, provoquant en moi de curieuses émotions, un soupçon de perplexité parfois et beaucoup de surprises tout au long du mois de janvier.
L'occasion de ce petit débriefing ici-même et surtout, d'inaugurer pour 2009 dans la catégorie "cinéma" un tout nouveau billet!
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Coup de coeur
Slumdog Millionaire de Danny Boyle
Ca parle de quoi?
"Le récit pittoresque de Jamal Malik, jeune homme de 18 ans issu des
bidonvilles de Mumbai en passe de gagner une fortune au jeu télévisé
"Qui veut gagner des millions?". Tricherie, hasard ou destinée? L'aventure de sa vie se déroule en même temps que le jeu..."
Première bonne surprise cinématographique de 2009, Slumdog Millionaire, loin de laisser indifférent, nous emmène dans une balade à travers l'Inde d'aujourd'hui à un rythme haletant.
Pas de film-documentaire ici ni de pathos à outrance, Danny Boyle use de son talent et de sa magie pour nous servir un long-métrage intense et captivant, saupoudrant le réalisme souvent dramatique d'une bonne dose de romanesque, qui tout en tombant parfois dans la surenchère, sait se faire apprécier de par son aspect tendre et charmant.
Les sentiments s'éparpillent alors et se mêlent, portés par un jeu d'acteurs époustouflant qui n'a de cesse de nous convaincre tout au long du film et c'est au final un kaléidoscope de couleurs et de sons qui s'offre à nous, allégeant l'aspect tragique de menues anecdotes, d'humour et de répliques bien senties.
Au sein de cet exercice difficile, l'Inde.
Les conditions de vie rudes,
la hiérarchie sociale, la mafia... Autant de sujets graves qui ne passent pas
inaperçus et parsèment le film d'une cruauté évidente, le rendant ainsi
plus vrai que nature sans pour autant voler la vedette à la folie colorée qui
émane de l'ensemble dans un souci d'obtenir une histoire bien amenée qui se déroule sur différents niveaux.
Naturellement, le résultat est probant. Speed, délicieusement émotif et toujours accessible, Slumdog Millionaire court et bondit plutôt qu'il ne marche et se laisse adopter, tant par l'inventivité de son scénario et ses prises de vues en rafale que sa B.O toute en puissance, sans jamais se laisser démonter une seconde.
Une petite merveille de dynamisme et de créativité à conseiller de toute urgence.
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Et aussi...
Revolutionary Road (les Noces rebelles) de Sam Mendes
Ca parle de quoi?
"Dans l'Amérique des années 50, Franck et April Wheeler, un couple heureux en façade, se retrouvent pris en tenailles entre leurs désirs profonds d'évasion et de distinction et les apparences sociales."
Rien à redire, le film est propre et beau, bien interprété de surcroît. La trame dramatique se laisse suivre, sensée, dans un contexte pesant qui lui sied à merveille tandis que les transitions sont effectuées avec beaucoup de finesse, de précision et de pertinence.
Le duo Di Caprio/Winslet, toujours aussi glamour, nous remémore de jolis souvenirs du Titanic et c'est avec enchantement qu'on découvre au détour d'une scène ou d'une autre quelques petits clins d'oeil au film culte ainsi que la présence notoire d'un de ces personnages secondaires, Kathy Bates.
Pourtant, sans rien avoir de bien précis à reprocher, il m'a semblé que le film manquait cruellement d'intensité ou du moins de sensibilité, et si le thème en lui-même avait de quoi captiver d'emblée émotionnellement parlant, dans tout l'aspect complexe des relations humaines, de la vie conjugale, de l'attitude à adopter en société et des grandes aspirations souvent contrariées, ce n'était apparemment pas le cas.
Des Noces Rebelles, j'attendais plus, je crois.
Plus d'émotions, de sensations... plus d'imperfections peut-être aussi, afin d'obtenir un résultat d'avantage "vivant" et en ce sens, j'ai été déçue.
J'en suis ressortie avec l'impression d'avoir vu un long-métrage aseptisé et froid, esquissant d'intéressants tableaux sans jamais les sublimer ni les parsemer d'un brin d'humanité.
Alors, trop impeccable pour être honnête?
Les avis demeurent partagés mais je n'ai de cesse de déplorer toute cette thématique d'une richesse sans nom déployée, sans même m'être sentie d'humeur à y pénétrer.
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Twilight - Fascination de Catherine Hardwicke
Ca parle de quoi?
"Bella, 17 ans, emménage chez son père à Forks, une petite ville pluvieuse.
Au lycée, un curieux groupe d'élèves attire son attention. Elle s'éprend de l'un d'eux, un garçon étrange, avant de s'apercevoir qu'il s'agit en fait d'un vampire."
Qu'on se le tienne pour dit, Twilight n'est ni le film de l'année ni aussi palpitant que le livre, malgré une médiatisation relativement importante. Il fait en ce sens d'avantage penser à un film fleur bleue pour adolescentes en mal d'amour qu'à un chef-d'oeuvre à la Romeo and Juliet comme on l'a souvent dit, et emporte avec lui un flot de clichés et d'images émotionnelles gentillettes, un peu trop mièvres pour être puissantes, sans doute...
Au-delà de ces quelques critiques négatives, il se trouve que le film se laisse voir, plutôt bien même. Le scénario en lui-même présente certes quelques faiblesses et ce ne sont pas les effets spéciaux, un peu trop lisses, qui le rattrapent mais par un heureux hasard, subtil mélange de retour en enfance et d'espoirs à n'en plus finir, on a envie d'y croire et de jouer le jeu l'espace d'une soirée, parce que c'est divertissant et que ça fait rêver, ne serait-ce qu'un peu...
On s'en retrouverait presque dans la peau d'une minette, à éprouver l'envie irrésistible d'être vampirisée, au risque de paraître ridicule en société. Oui, force est d'admettre qu'en tant que fille, fille-pintade devrais-je ajouter, on craque pour Robert Pattinson, l'atout majeur évident de Twilight, et qui n'a de cesse de nous envoûter, qu'on le veuille ou non. Alors on range cinq minutes nos idées persifflantes au placard, on tente de se remettre dans le contexte et incroyable mais vrai, ça fonctionne! L'immersion dans le fantastique est quasi-immédiate, on y croirait presque tellement c'est beau.
A la sortie du cinéma, il ne reste pour ainsi dire pas grand chose de cette histoire utopique, si ce n'est une envolée de bons souvenirs, l'envie folle d'être Bella et la curiosité de lire les autres tomes de la saga, plus étoffés que leur adaptation au cinéma.
Un bon début déjà?
-Livy-