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Livy Etoile
6 novembre 2008

Quelques films pour la rentrée

Sans plus attendre, je poste un nouveau billet cinématographique, reflet subjectif des films qui ont marqué la rentrée 2008 d'une façon ou d'une autre.
En effet, à défaut de m'être beaucoup rendue dans les salles obscures ces dernières semaines, j'ai tout de même eu l'occasion de m'y perdre quelques soirs et après-midis au détour de cinémas variés dans divers coins de Paris...
Un régal donc que de se laisser aller à découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux longs-métrages et ce, dans un état d'esprit sans cesse plus avide de curiosité.
De déceptions en films attendus, de découvertes en révélations,
Une envie me prend soudain de vous faire partager mes impressions,
Déplaisirs et agréables surprises confondus,
En voici un léger résumé.

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Retour sur la Palme d'or 2008

Entre_les_murs

Entre les murs de Laurent Cantet

Ca parle de quoi?
"Une année de la vie d'une classe de 4ème dans un collège dit difficile vue à travers les yeux de François, un jeune professeur de français."

Au risque d'en faire hurler plus un, je n'ai pas accroché avec ce film. C'est un fait.
Je l'ai trouvé long, parfois ennuyeux et souvent peu crédible par la même occasion.
Une fois de plus, la palme d'or du festival de Cannes nous a livré un film-documentaire, un peu dur, et c'était peut-être le film de trop de ce type, du moins pour ma petite personne.
Parce que tout d'abord, l'aspect documentaire pousse selon moi à la réflexion et il ne m'a pas semblé que c'était flagrant ici. Le film se veut neutre évidemment, mettant tour à tour en tort les élèves ou les professeurs, les faisant craquer puis les rendant aussi, chacun à leur façon, attachants et humains (il faut bien un brin de positif tout de même) mais pour finalement ne mener nulle part à force de neutralité et nous laisser sur notre faim, indubitablement.
On reste alors passif dans notre siège, face à cette classe de 4ème qui suit son année scolaire doucement mais surement et puisqu'on nous retranscrit les évènements au détail près, on ne parvient en fin de compte ni à prendre parti, ni à se laisser gagner par une émotion totale qui aurait pourtant été la bienvenue pour un film du genre.
Il y a certes quelques bons moments, je ne pourrais le nier. Les mots, les gestes des élèves sont souvent bien vus, touchants quelquefois, agaçants aussi, tendres ou violents mais toujours d'un naturel désarmant et force est d'admettre que ces adolescents jouent merveilleusement bien.
Les thématiques choisies pour les cours de français sont pertinentes également car elles permettent d'instaurer un réel dialogue entre prof et élèves, d'élever le débat ou l'éloigner de son sujet initial, et favorisent un aspect réaliste évidemment volontaire et plaisant.
Pourtant, au milieu de ces bons ingrédients, il manque ce petit quelque chose qui aurait sublimé le film, le rendant percutant et plus vrai.
Les étapes sont trop calculées, trop rigoureuses pour se laisser prendre au jeu alors si l'on rit, s'esclaffe ou s'offusque doucement des espiègleries des élèves au début, c'est ensuite pour mieux bailler quand elles s'éternisent.
Toujours le même professeur, toujours les mêmes paroles qui semblent revenir sans fin, à peine retouchées, dans la même classe...
Et lorsqu'un élève se fait finalement exclure, la mise en scène semble tellement froide qu'on ne parvient pas à en être touché. Bien malgré nous.
Par ailleurs, je me pose de fortes questions quant à la véracité de tant d'interactivité au sein d'une classe de 4ème ou, en général, les élèves plutôt que de jouer la carte de l'insolence en permanence préfèrent souvent adopter une attitude je-m'en-foutiste et silencieuse qui consiste à se faire oublier et convient souvent mieux à un manque de motivation latent que l'on retrouve, que ce soit en collège difficile ou ailleurs.
Il reste finalement du film beaucoup de bruit pour pas grand chose et j'en aurais presque souhaité que l'ensemble soit un peu plus romancé parce que c'était comme un regret de ne rien ressentir ou presque alors que j'espérais bien me sentir concernée par la question!
Je resterai enfin sur une image positive, celle de la dernière scène dans la cour de récréation, dernier jour de l'année ou profs et élèves se confrontent pour un match de football, qui a certes accentué la neutralité du film que je déplore ardemment mais qui a au moins le mérite d'être belle et naturelle, à l'image d'une jolie leçon de vie, tout simplement.

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Le film à succès du mois de Septembre

Mamma_Mia_

Mamma Mia! de Phyllida Llyod

Ca parle de quoi?
"Une future mariée est à la recherche de son père dont sa mère, baba cool, ne veut pas révéler l'identité.
Le film est adapté de la comédie musicale en hommage au groupe Abba."


Ceux qui me connaissent le savent bien, j'ai l'habitude d'avoir une forte aversion pour les comédies musicales, en film comme en spectacle.
Pas d'explication rationnelle à cela ni de critique fondée, juste qu'elles m'hérissent le poil avec leurs bons sentiments et finissent toujours au bout du compte par m'ennuyer à en mourir...
Mamma Mia! semble donc être l'exception qui confirme la règle puisque je suis ressortie de la séance d'incroyable bonne humeur et sans avoir eu l'impression une seule seconde de perdre mon temps.
Bien sur, plus d'un mois après le visionnage, il ne m'en reste rien.
Bien sur également, le scénario est niais et improbable, édulcoré à souhait, l'intrigue inexistante et les décors passablement surfaits.
Oui mais pourtant, il faut bien le reconnaître, son succès n'est pas volé; c'est d'une drôlerie et d'une fraîcheur à n'en plus finir.
Les acteurs en font des tonnes dans leur interprétation, tombant à merveille dans la caricature voire le burlesque, et par leur jeu excessif en deviennent terriblement attachants, notamment Meryl Streep comme transformée par son rôle.
Le fait que la comédie musicale en question soit une sorte de parodie des autres comédies musicales lui donne un peu plus de recul aussi, la rendant moins navrante par la même occasion.
Mais le point fort du film revient naturellement à la bande-originale absolument époustouflante et entraînante comme on n'en fait plus, si tant est qu'on apprécie un minimum la période disco, les tenues à paillettes en mode baba cool et le groupe Abba en particulier.
Tous les tubes dudit groupe, revisités pour l'occasion sont en effet un puissant moteur de dynamisme, énergie première du film et qui fonctionne à merveille de toute évidence, puisque je me suis vue danser toute seule sur mon siège de cinéma, ainsi qu'un grand nombre de spectateurs dans la salle...
On oublie alors les histoires d'amour" culcul" qui parsèment hélas l'ensemble pour ne garder que le côté fantaisiste, musical et kitchissime, puis on repart ensuite du soleil plein la tête, fredonnant les mélodies de Abba à n'en plus finir avec une furieuse envie de se faire rattraper par la "Saturday night fever" pour le restant de nos jours.
Du vrai divertissement. Pur et simple. Et sans prises de tête, aucune.

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Mes coups de coeur de l'automne
VCB


Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen

Ca parle de quoi?
"Un artiste-peintre espagnol un peu bohême entretient une liaison avec deux touristes américaines, ce qui attise la jalousie de son ex-petite amie."

Les critiques ont souvent été déçus par le nouveau Woody Allen, s'attendant à un film dans la lignée de Match Point tandis qu'il laissait découvrir une fois encore un aspect tout autre de la personnalité à facettes de notre réalisateur favori.
Naturellement VCB ne possède pas cette profondeur exquise et cette peinture sombre des comportements humains qu'engendrait ledit Match Point et que Woody avait renouvelé, un peu à tort à mon avis, dans Scoop un an plus tard.
Ceci étant, j'ai trouvé pour ma part le film très bon en lui-même, justement peut-être parce qu'il était différent de tout ce à quoi on pouvait s'attendre, misant cette fois sur un aspect gracieux et sensuel, artistique et passionnel, le tout excessivement bien amené au sein du scénario, il en aurait été dommage autrement.
Ainsi, derrière l'apparente légèreté d'une histoire plutôt banale qui relève d'avantage de la carte postale que du film d'exception, Woody a su nous dérouter comme à son habitude et s'est amplement "lâché", évoquant tour à tour liaisons tourmentées à deux, à trois, relations fusionnelles, hystérie ou bien routine sentimentale dans un état d'esprit passablement ouvert sur toutes les grandes questions existentielles que peut nous offrir la vaste thématique de l'amour.
Il a su en effet dissimuler à merveille au sein d'un scénario lambda toute une analyse comportementale et psychologique des moeurs amoureuses, soulevant alors les problèmes rencontrés en couple, la complexité des relations humaines, les phénomènes d'attirance et de répulsion, dans un élan de perpétuelle remise en question et avec un soupçon d'humour bien dosé.
Une habile manière de traiter un sujet éternel donc, et si le film ne répond pas à ces questions mais laisse au contraire des portes ouvertes, c'est sans doute pour mieux nous laisser cogiter à notre propre vécu, nos expériences personnelles, se perdre parmi les personnages et finalement se reconnaître dans au moins l'un d'eux, ému.
Il en résulte un film beau parce qu'irrégulier, lourd de conséquences comme la vie, qui oscille dangereusement entre le plaisir, la déraison, la mélancolie et les remords et qui nous dépeint, sous des allures de romance de vacances, le mystère de l'amour dans tout ce qu'il comporte de questions non élucidées, de souffrances et de fugaces instants de bonheur, le tout sur fond de création artistique, ce qui n'était pas pour me déplaire naturellement.
Un petit bémol cependant sur la performance des acteurs qui loin d'être exceptionnelle m'a semblé plutôt fade (Scarlett, mais où te cachais-tu donc?) à l'exception de Pénélope Cruz, rayonnante et imprégnée comme jamais dans ce rôle d'amoureuse passionnelle et hystérique, magnifique en soi, qui l'a transcendé du début à la fin...

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La_belle_personne

La belle personne de Christophe Honoré

Ca parle de quoi?
"Une adolescente de seize ans dont la mère vient de mourir arrive dans un nouveau lycée. Celle-ci devient la petite amie d'un garçon de son nouveau lycée mais se laisse prendre au piège d'une passion dévorante vouée à l'échec avec son professeur d'italien."

Inspiré librement du roman La princesse de Clèves de Mme de la Fayette, le nouveau film de Christophe Honoré est sensible et délicieux, fugace et douloureux et présente une vision de l'adolescence bien plus profonde qu'à l'accoutumée, parce qu'à défaut de vouloir tirer un enseignement sociologique de la chose, elle se présente différemment, toute en instinct et en subtilité.
Un critique a d'ailleurs soulevé les termes de  "gravité légère" et d' "ironie désespérée" bien à propos, laissant deviner alors des sentiments exacerbés qui vont s'accroître et puis tout juste transcender le film.
En effet, une vague de poésie, dramatique mais sans jamais tomber dans le pathos pour autant, envahit le long-métrage et l'enveloppe majestueusement de ses ardeurs, des affres d'une passion dévorante et de non-dits destructeurs, le tout avec cette façon très personnelle de traiter le sujet qui, dans des idées d'absolu, le rend bien plus imposant et fort qu'il ne le serait en réalité.
Ainsi va la magie du cinéma quand il s'égard sur des chemins romanesques et torturés et le réalisateur que j'apprécie tant l'a bien compris.
Il a su clore sa "trilogie" (Dans Paris, Les chansons d'amour, La belle personne) en beauté, en prenant soin de respecter toujours une parfaite cohérence laissant place à l'harmonie et puisque ces films qui s'accordent se suivent sans se ressembler, ils gardent en eux une certaine philosophie de la vie, décalée et toujours délicate, avec pour fil conducteur la jeunesse et la mise en valeur de la ville de Paris.
Ainsi, tous les ingrédients qui me sont chers sont réunis pour faire de La belle personne l'une des révélations de cette rentrée 2008 et me laisser totalement conquise face à tant de finesse, de gravité et de grâce, bande-originale magnifique à l'appui.
J'aime cette image improbable de l'adolescence, cette envie de déplacer les montagnes, ces échecs sentimentaux, ces espoirs vains, cette justesse dans le ton et la pudeur qui se dégage de l'ensemble.
J'aime ces envies de tout, de rien, de changements, les tourments passagers, les questionnements sans fin...
Autant d'émotions et de thèmes dont se nourrit un film décidemment à voir et qui a bien failli, c'aurait été vraiment dommage, ne jamais sortir en salles.

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Et aussi...

Le_crime_est_notre_affaire

Le crime est notre affaire de Pascal Thomas

Ca parle de quoi?
"Suite des aventures de Bélisaire et Prudence Beresford après Mon petit doigt m'a dit.
Partie à la recherche d'un cadavre, Prudence se fait engager comme cuisinière dans un château où est réunie une bien curieuse famille ..."

Le second opus des aventures de Bélisaire et Prudence n'est certes pas transcendant mais demeure néanmoins fort agréable à regarder, pour un moment de distraction plaisante et enjouée.
Le scénario, sans être mauvais, loin de là, se laisse aller malgré son petit suspense à quelques longueurs et tourne parfois un peu en rond, rendant le film moins attractif que Mon petit doigt m'a dit auquel on se doit évidemment de le comparer et qui lui, allait de rebondissements en rebondissements du début à la fin.
Cependant, porté par un duo d'acteurs magistral, le film prend de l'envergure et s'enrichit de dialogues savoureux, de situation cocasses et autres petits détails qui ne laisseront pas de marbre les amoureux des bons mots.
L'enquête à elle toute seule est une véritable petite perle de fantaisie, loufoque à souhait et menée d'une main de maître par une Catherine Frot toujours aussi pétillante tandis que les décors, en parfaite cohérence avec l'ensemble, plantent une ambiance très "Cluedo" à vous faire froid dans le dos, mais toujours pour la bonne cause.
En bref, le film est léger et gorgé d'humour, tantôt imparfait, tantôt insolent et tire toute sa puissance du jeu remarquable et subtil de Dussolier et Frot qui n'ont de cesse, par leurs échanges et leurs mimiques, de nous scotcher à notre siège et attirer notre attention, une fois encore.

-Livy-

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Commentaires
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C'est vrai que ce film est magnifique et que le voir en salle est encore mieux mais parfois, dans de tous petits cinémas méconnus, il repasse encore alors guette bien ;)
K
La Belle Personne,encore un beau film de Christophe Honoré.<br /> Je n'ai qu'un regret,ne pas être allé le voir à sa sortie en salle!!
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... ou pas! <br /> (mais la semaine prochaine, c'est promis!)
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Mmm, à vue d'oeil et d'emploi du temps, je dirais mardi, mercredi sans doute ^^
J
Le seul film que j'ai vu c'est Vicky Cristina Barcelona que j'ai beaucoup aimé. Dans les autres a bien Le crime est notre affaire que j'aurai voulu voir (vu que j'ai vu et apprécié le premier).<br /> <br /> A quand le prochain Ciné ?
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