Au pays du soleil levant, les haïkus
Je poursuis mes lectures estivales,
Inlassablement.
Et dans la douceur des soirs d'août,
Il y a de petits moments à part,
Brefs et jolis à l'image d'un haïku.
Alors,
Il plane dans l'air comme un parfum du Japon,
Et dans mes rêves, et dans ma tête,
Une furieuse envie de voyager.
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Simple ............... Epurée ............... Légère
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La poésie japonaise m'évade quand elle ne cesse de me surprendre et s'obstine malgré elle à me fasciner dans tout ce qu'elle a de singulier.
Elle parfume l'air d'une note douce et symbolique, dans la tradition comme dans la transgression de cette dernière et transmet sa sagesse innocente au fil des siècles et, devrais-je dire, des saisons.
En effet, le haïku, en plus de répondre à des contraintes bien établies, syllabiques notamment (on en compte 17 en tout, en respectant la règle 5-7-5), et de nous proposer de la façon la plus brève possible d'habiles jeux de mots non dénués d'humour et de sens, se focalise sur l'amour de la nature et laisse dévoiler dans chacun de ses poèmes une saison, petit moment unique de l'année qui perdurera sur papier, dans de courtes phrases à l'intensité avérée.
Les mots poétiques griffonnés se suivent et ne se ressemblent pas.
Tantôt philosophiques, tantôt désinvoltes,
Ils se lisent à haute voix,
dans l'état d'esprit de l'instant,
Eternels et fugitifs
Et capturent en eux des faits comme des images.
La subtilité qui s'en dégage est fluide,
La simplicité sublimée,
Le second degré souvent de rigueur...
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Morceaux choisis
"Sur l'éventail
Je mets le vent venant du mont Fuji.
Voilà le souvenir d'Edo."
Bashô Matsuo,
Maître japonais de haïkus et l'un des premiers poètes du genre (1644 - 1694)
.
"Il reste éveillé
Et dit qu'il a dormi.
Froide nuit automnale."
Buson Yosa,
Poète et artiste peintre japonais (1716 - 1784)
.
"Ne possédant rien
Comme mon coeur est léger
Comme l'air est frais."
Kobayashi Issa,
Poète japonais aux haïkus souvent comiques (1763 - 1827)
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Et si les haïkus ne sont parvenus jusqu'à nous autres occidentaux que très tard, il n'y a guère plus d'une centaine d'années, nos auteurs se sont depuis bien rattrapés, rivalisant d'inventivité et de détachement, pour s'essayer à cette poésie d'un autre temps.
A lire notamment
Au fil de l'eau - Les premiers haïkus français,
Recueil de poésie japonaise sous la direction de Paul-Louis Couchoud
Cent phrases pour un éventail de Paul Claudel
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Quant à moi, je redécouvre le temps d'un été
De petits poèmes oubliés
Et bien plus de nouveautés encore
Qui prennent place comme il se doit dans mon carnet d'idées.
-Livy-