Visage pâle appelle autobronzant
Dans un siècle passé, ma peau blanche et moi aurions été au top de la tendance et nous serions baladées gaiment par une belle journée d'été, une ombrelle en main et une légère tâche de rousseur se dessinant au coin de l'oeil seulement voilà, je suis une parisienne du XXI ème siècle, je ne possède pas d'ombrelle mais une collection de parapluies impressionnante et je commence sincèrement à pester que l'on me demande toujours si, eu égard à ma mauvaise mine, je ne serais pas un peu malade par le plus grand des hasards...
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La réponse est non, trois fois non! Je ne suis pas malade, je ne suis pas mal nourrie, je ne suis pas mourante. Un peu pâlotte c'est certain mais après tout c'est mon teint, il ne date pas d'hier et même que je l'assume très bien... en hiver.
En été, tout se complique furieusement car la jolie peau abricot des copines qui partent en vacances vient à narguer sérieusement la parisienne exaspérée que je suis et qui se terre alors dans son désarroi superficiel mais néanmoins profond.
Elles sont là devant moi les fourbes, de retour de Cannes, Barcelone ou Punta Cana, toutes marques de maillot de bain sorties, à me vanter les mérites du monoï-à-bronzer-plus-vite tandis que moi, dans ma blancheur excessive, suis tout juste bonne à jouer les fantômes dans un manoir hanté pour le restant de mon été!
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C'est que dans l'absolu, outre quelques insolations et oedèmes fâcheux que je qualifierais de "dossiers", je ne bronze pas si mal en fait et rapidement de surcroît mais c'est juste que dans le métro, on ne bronze pas trop...
Alors je pourrais sans doute aller colorer mon désespoir dans un parc de la capitale par une belle journée ensoleillée parce que c'est apparemment monnaie courante chez mes acolytes à Paris que de se dévêtir ainsi dés que le dieu Soleil pointe le bout de son nez, même derrière de gros nuages pas beaux, oui mais voilà. C'est tout bonnement impensable pour moi de m'exposer en bikini sur une pelouse de Montsouris. Problème psychologique certes, mais impensable quand même. La démarche a ce quelque chose un peu beauf qui me déplaît, ce petit truc qui semble dire: "non mais tu t'es cru au camping, chez mémé ou bien?" et moi, dans les parcs, je me la joue coincée et je reste tout simplement habillée.
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Qu'on ne rêve pas cependant, la solution miracle quand on passe l'été à Paris pour parfaire un bronzage absent n'existe pas! Et ce n'est pas ma peau ultra-sensible qui me dira le contraire, elle qui agonise au moindre contact avec un fond de teint tout basique, une crème teintée ou autres poudres de soleil de perlimpinpin!
Les cache-misère sous forme de maquillage, j'ai donc renoncé très vite, bon gré mal gré, les boutons sous-cutanés en prime, on peut dire que j'ai donné de ma personne!
Et telle une greluche avide de sensations fortes et nouvelles, je me suis alors tournée vers la solution de facilité mais cependant magique: les UV... Solution que je n'ai finalement jamais exploité, non par peur de me choper le premier cancer de la peau passé par là et qui aurait bien souhaité me contaminer à tout prix le bougre, mais plutôt par claustrophobie parce que la crainte de l'enfermement m'a interdit malgré moi l'accès à la cabine et au cancer par conséquent.
Mais c'est que la claustrophobie, ce serait presque une peur qui rend intelligent, dites-moi ^^
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Autre mésaventure cependant mais pas des moindres, dans un institut de beauté chic et tendance tout ce que j'aime où j'étais sur le point d'oser les douches auto-bronzantes quand le souvenir douloureux d'un épisode de Friends où Ross testant lesdites douches se retrouve bien malgré lui en mode "double face" m'est revenu à la mémoire m'empêchant, sans doute à tout jamais, de sauter le pas et me contraignant à fuir à toutes jambes ces choses barbares qui nous colorent mais pas comme on voudrait!
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C'est ainsi qu'oubliés les instituts de beauté, les UV, le maquillage de pacotille et autres soins, tous voués à me ruiner, je me suis retrouvée accompagnée de ma curiosité et d'une furieuse envie, toujours, de combattre mon teint de cadavre chez l'ami Monop', mon fidèle allié, grand prêtre de la consommation devant l'éternel, dans un rayon plein à craquer de trucs autobronzants à explorer.
Et là c'est le drame, ne cherchez pas, j'ai tout essayé!
Tout et sans exagérer.
Les sprays, les crèmes, les lingettes, les gels, les laits hydratants à bronzage progressif, les gels douches... toute la gamme des produits destinés à m'autobronzer y est passée, corps et visage mélangés, marques mêlées, pour un résultat plutôt très, comment dire... orangé?!
Eh bien oui, j'avoue, outre ces rimes idiotes que j'effectue en "é", l'aspect naturel de l'autobronzage ne m'a pas franchement convaincu, tant par sa texture et son aspect immédiat que par son évolution dans le temps que je qualifierais de tâchetée. Oui parce que sachez-le, un autobronzant qui s'estompe ne s'estompe pas dans la discrétion de la pâleur qui peu à peu resurgit mais se désagrège littéralement par paquets, créant ainsi des tâches disgracieuses de part et d'autre de la peau et qui augmentent, les jours passant, de la façon la plus hideuse qui soit, à presque me donner l'aspect d'une panthère loupée!
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Alors pour résumer, c'est plutôt simple en fait...
Le hâle progressif, c'est du pipo.
Le hâle discret et naturel, encore du pipo.
(et ta mère en citrouille à Halloween, elle est discrète peut-être?)
L'effet sans coller qui sèche instantanément, toujours du pipo.
(genre, vous y avez cru ^^)
Pipo. Pipo. Pipo.
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Un peu dur à admettre car on en avait pourtant toutes rêvées de ce bronzage à la demande mais de toute évidence, se peinturlurer la tête et le corps pour être joliment dorée, ça ne dupe personne à commencer par vous et ça ne vaut pas une journée à la plage à paresser et siroter un bon mojito devant son Cosmo!
Alors on ne va pas s'y tromper, c'est vrai qu'un autobronzant bien appliqué et d'une main très légère, peut-être "un peu" joli et donner bonne mine juste une fois en passant, pour une occasion spéciale ou une soirée.
J'en ai d'ailleurs déniché un plutôt à mon goût même si D*or, ça reste cher hein ^^
Ceci étant, pour un usage quotidien, entre les démarcations aux articulations, l'étrangeté de la couleur à l'esthétique douteux et le produit transparent qui révèle après une heure ou deux à notre oeil horrifié de grosses tâches blanches un peu partout où l'on avait oublié de l'étaler, il vaut encore mieux laisser tomber!
Et sinon, je parle de vos paumes de main et de vos ongles qui ont eux aussi viré couleur casimir ou c'est bon, vous avez déjà tout jeté?
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Alors concrètement on fait quoi?
Un boycott des produits, un bon gommage et au lit?
Je crois bien que j'ai mieux,
Une solution qui dépasserait presque mon entendement,
Un p'tit séjour en mode plage, soleil et bord de mer et ce serait gagné
Ou une nouvelle tendance "pâleur powââ" à vous imposer!
Mais en attendant,
Et parce que la vie est une lutte perpétuelle,
Je suis orange, à Paris, sous la pluie,
Et je vous souhaite une bonne journée!
-Livy-
Test effectué sur plusieurs années
Une seule crème (visage) valable de trouvée
Et billet pas du tout sponsorisé ^^
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Petit clin d'oeil aux illustrations
de Pénélope Jolicoeur