Rock Attitude à la Cigale
J'aurais planté ma tente à la Cigale ces quelques derniers jours que ça n'aurait pas été plus mal et bien plus simple d'accès!
J'y ai en effet campé à deux reprises testant tour à tour tribunes en hauteur et premiers rangs de la fosse pour deux concerts incroyablement différents l'un de l'autre mais à forte tendance rock...
Les comparer serait une ineptie mais les prestations s'enchaînant, l'envie "Sexe, Drogue et Rock n' Roll" reprend de plus belle, me laissant dans un univers déchaîné et envoûtant à me la jouer rebelle sur fond des Sex Pistols.
Sensation inexplicable mais voyez plutôt...
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BB Brunes le 25 avril 2008
Le concert des "bébés rockers" tel qu'on les appelle, attendu tant par curiosité que par l'attrait certain de leurs morceaux m'a laissé sur une impression très étrange, conquise parfois, mitigée sur d'autres points mais assurément un moment que je n'aurais souhaité manqué pour rien au monde, de par quelques situations cocasses que je m'en vais vous conter...
Parce qu'il faut l'avouer, contrairement aux dires de leurs détracteurs, les BB Brunes sont loin d'être de mauvais musiciens et s'en sont plutôt très bien sortis, jouant de leur morceaux bien connus comme de leur apparence, au moyen d'un charisme assez incroyable que je ne leur aurais pas forcément attribué.
Ajouter à cela un dynamisme plutôt appréciable, quelques nouveautés dans une mouvance rock en plein essor et un jeu de scène tout particulièrement soigné, l'ensemble restant à la fois crédible et cohérent dans de plaisants instants guitaristiques.
Loin d'être seulement de petits jeunes fanas de musique rock, ils ont su au fil du temps perfectionner leur musique ainsi que leur gestuelle, évitant ainsi de tomber dans le bon vieux cliché du "trop en faire" version maladroite. Mieux encore, ils jouent avec délice de cet aspect un tantinet plagiat à la sauce rock "old school", s'inspirant de leurs groupes fétiches et mêlant alors avec subtilité provocation, chic et insolence, un atout charme majeur.
Grand moment aussi lorsque les Poney Express (première partie talentueuse de Dionysos au Casino de Paris) ont fait leur apparition en fin de concert, entre deux rappels, interprétant par surprise un de leur morceau dans une ambiance toute autre, parsemée de notes folk rock un peu pop, créant ainsi comme une cassure plaisante, petite bulle de rêve inespérée...
Vous vous dites donc que j'ai beaucoup apprécié?
Eh bien certes oui mais c'est-à-dire qu'il y avait comme un hic...
Outre l'aspect un peu méprisant du groupe (on leur pardonne parce que c'est leur style mais point trop n'en faut) qui n'a pas daigné saluer le public ni même présenter toute l'équipe en fin de représentation et des rappels un peu trop courts à mon goût n'apportant pas de grands changements à leur album au final, la faille se situait autre part, dans le public...
Car si les concerts sont un peu ma ligne de conduite et que je peux me vanter d'avoir vu un nombre d'ambiance considérablement différentes les unes des autres, le côté "groupies hystériques de 14 ans" ne m'était pas encore apparu de façon si flagrante en plusieurs années d'expérience déjà.
Je m'attendais à de jeunes bobos du 16ème faussement rebelles, mèche sur le côté et jean slim, sortes de pâles copies des membres du groupe mais même pas (et pourtant, j'aurais largement préféré ^^)...
C'était plutôt l'heure de la récré, des converses, du vernis multicolore et des gloussements avertis.
Imaginez donc mon enthousiasme que de me retrouver bien loin de la fosse, confortablement assise dans la "tribune des parents" qui attendaient leurs rejetons jetés en pâture tout près de la scène. Naturellement à l'écart, indifférente à tout ce mouvement et fière de l'être, j'observais avec délectation ces petites fans en pâmoison devant leurs héros chanteurs.
90% de filles environ et un concours incessant à celle qui crieraient hurleraient le plus fort, virant allègrement dans les aigus et voilant ainsi totalement voix du chanteur et instruments de musique réunis!
Inutile de préciser que dans de telles conditions, les paroles étaient difficilement perceptibles, la musique parfois inaudible et le concert de surcroît moins appréciable, ingénieur du son à l'appui ou pas. D'autant plus que même durant la première partie puis l'entracte, la marmaille n'a cessé de piailler de plus en plus ardemment, dans un brouhaha incessant.
Cependant, si le spectacle ne s'est pas déroulé dans des conditions optimales à mon goût, il n'en est pas moins demeuré extrêmement amusant. Dois-je préciser qu'une pluie de petites culottes, strings et autres soutiens-gorges volait sur scène et que les jeunes demoiselles en chaleur se battaient pour monter sur l'estrade, tentant avec succès ou pas quelques baisers volés aux membres du groupe... A mourir de rire, je vous dis et je ne suis assurément pas la seule puisque même le service de sécurité n'en pouvait plus, esquissant des sourires en coin et renvoyant ces demoiselles dans la fosse, de bon coeur.
Je me serais un peu crue, l'espace d'un instant, à l'époque de Claude François et de toute l'hystérie que de tels chanteurs des années 60/70 pouvaient provoquer chez les midinettes de l'époque. Une espèce d'engouement impressionnant et désordonné, propre aux groupies les plus acharnées.
Sauf que je n'aurais jamais imaginé le voir un jour de mes yeux...
Ajouter à cela notre période actuelle et je me suis sentie entourée de clones mi-seventies/mi- fanatiques. C'aurait été des mutantes toutes droites sorties du concert des Tokio Hotel que ça ne m'aurait pas plus effrayé.
Par bonheur, j'en suis sortie vivante. Et pouffant, plus que jamais.
Alors les BB Brunes, moi je veux bien. Mais en concert privé la prochaine fois.
Parce que la musique live, à mille lieues de se la jouer groupie amoureuse à en mourir et de se retrouver encerclée malgré moi par des mini-pouffettes en sueur, c'est avant tout pour perdre pied, décrocher de la réalité et profiter d'une musicalité nouvelle et innovante, n'est-il pas?
--> Le Myspace des BB Brunes <--
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Mademoiselle K le 29 avril 2008
On pourra dire ce qu'on veut et je le pensais déjà, mais après le concert désormais, m'en voici persuadée: Mademoiselle K incarne le rock à l'état pur.
Le rock dans toute sa splendeur.
Le rock à la manière d'une Joan Jett qui lançait un "I love rock n' roll" d'une voix délicieusement grave et rauque à souhait, à qui voulait l'entendre.
Moment musical déchaîné et underground, aux sons envoûtants dans une réalité illusoire décidemment plaisante.
C'est ce rock même qui me plaît, m'évade et me transporte, laissant derrière moi cette sensation de désordre volontaire et d'imperfection sacrée, sorte de religion musicale que je ne saurais reniée.
Dynamisme, trip rock à la garçonne, humour et sensualité imparable. Ces quelques mots pourraient bien décrire la soirée de folie en question mais ce serait encore trop peu...
C'est donc un show de deux heure et demie qu'elle nous a présenté, elle et ses musiciens, dans le plus grand enthousiasme, toute de cuir vêtue et sa guitare en prolongement esthétique de la main.
Un show aux allures de vieilles légendes du rock, pogos à l'appui, mais actualisé de surcroît, laissant derrière elle un public large d'esprit et totalement conquis.
C'est qu'à l'approche de la sortie de son deuxième album, nous avons eu le privilège de nous voir offrir en live tous les nouveaux morceaux et ainsi les découvrir en avant-première dans des conditions insolites et des sonorités nouvelles, naturellement rock et évidemment décalées, ce qui me fait dire dés à présent que le nouvel opus en question risque fort d'être prometteur. Avis alors aux intéressés!
L'ancien album, quant à lui, n'est pas demeuré en reste pour autant. Les morceaux se succédant, la foule en liesse (moi comprise ^^) chantait à tue-tête les chansons de tous les souvenirs, reprenant en choeur des refrains familiers avec Mademoiselle K, sautant sur place, tapant des mains et pogotant dans un entrain évident.
Par bonheur, tous les morceaux ayant été revisités par l'artiste pour l'occasion, c'est une pluie de surprises musicales qui s'est abattue sur nous, les mélodies bien connues se transformant à volonté, les notes changeant et les chansons prenant pour l'occasion un sens nouveau, propre à l'expérience d'un live réussi.
Dans la fosse, plutôt très bien placée, je me suis juste sentie bien. Vraiment bien. Même pas un poil fatigué de faire du "sur place" tant l'envie de participer et me détacher de tout le reste au plus haut point m'apparaissait comme une évidence. Je me serais presque vue slammer pour le coup mais non, tout de même pas... Et puis d'ailleurs, à propos de slam, c'est finalement Mademoiselle K en personne qui s'y est adonnée au beau milieu de l'effervescence générale.
(Mathias Malzieu, sors de ce corps ^^)
La scène s'offrait à moi tandis que le concert gagnait en intensité. Le public, uni dans une même optique très rock n' roll, avait opté pour un côté convivial et sympathique, volontairement décontracté (moyenne d'âge 30 ans, la maturité en prime). Un peu joueur, totalement décalé, artiste dans l'âme, ouvert d'esprit et surtout très hétéroclite, de quoi m'y plaire et m'y complaire dans une pseudo-transe jusqu'à la fin du concert.
En résulte une Mademoiselle K qui au-delà de ses albums ne m'a décidemment pas déçue, bien au contraire. J'ai aimé son jeu de scène totalement débridé comme sa façon de faire corps avec sa guitare, sa complicité avec les musiciens et puis sa connivence avec nous.
Sa voix très grave, rauque, parfois un tantinet éraillée, ne faisait qu'accentuer l'aspect rock et rebelle, dans un charme évident.
Le côté à fleur de peau qui me comblait à l'écoute du premier album s'est ressenti du début à la fin du show, la puissance du live en plus, ainsi que cette ultra-sensibilité qui a toujours fait d'elle sa marque de fabrique dans un élan de force et de féminité mêlées, surprenantes sensations d'un paradoxe qui perdure.
Il y avait une communion sur scène entre elle et son public, une envie de partager que l'on ressent souvent dans les concerts mémorables et qui s'est révélée de par les nombreux rappels notamment.
Ce petit quelque chose en plus surtout qui m'a rendue enthousiaste et qui ne peut être palpable mais tellement fort, jusqu'à penser que de la lignée des concerts 2008, celui-ci demeure pour l'instant mon préféré.
Histoire à suivre en musique, parce qu'on a l'esprit rock ou on ne l'a pas ;)
--> Le Myspace de Mademoiselle K <--
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L'aventure musicale en live se poursuit en mai pour de nouveaux concerts.
Et moi, comme d'habitude, au milieu de tout cela...
-Livy-